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Rachel Dolezal, l’activiste blanche qui voulait être noire

« Je pense que la race est une construction sociale » affirme l’activiste Rachel Dolezal qui a défrayé la chronique en 2015 après un « coming out » un peu particulier: Rachel est blanche mais assure être plus heureuse dans la peau d’une black.

 

Un combat de plus de quinze ans au service de sa communauté, ses dreadlocks et cheveux afro, son teint métissé et une force de conviction extraordinaire ont permis à Rachel Delozal de ne jamais éveiller les soupçons sur sa véritable identité. 
Il y a deux ans encore, elle était une militante reconnue des droits civils, prof à mi-temps d’études africaines, présidente de la « National Association for the Advancement of Colored People » (NAACP) à Spokane dans l’Etat de Washington où elle est également devenue une médiatrice entre la police et la population.
Une carrière bien remplie et plutôt accomplie mais pas forcément du goût de certains habitants, dont le shérif local qui est allé fouiller dans son passé et a découvert le pot-au-rose, grâce au témoignage de ses parents:
Ceux sont qui ont révélé aux médias « la fraude »: Leur fille est née « caucasienne » comme eux et non pas afro-américaine comme elle l’a toujours prétendu.
Ses parents, des chrétiens fondamentalistes qui ont signé comme unique témoin de son acte naissance, Jesus Christ, n’ont jamais accepté, ni compris sa transformation.

Le scandale lui a tout fait perdre: son travail, sa carrière, ses amis, sa communauté et même après avoir reconnue ses mensonges, Rachel Delozal n’en démord et continue de s’identifier à une « noire ».
En 2016, elle d’ailleurs changé son nom en Nkechi Amare Diallo même si biographie,  » In Full Color: Finding My Place in a Black and White World » est publiée sous celui, plus reconnu, de Rachel Delozal.

Interrogée sur CNN ce weekend, elle explique:

Si j’avais eu le temps [en 2015] de parler davantage de mon identité, j’aurai sans doute utilisé une étiquette plus complexe [que afro-américaine], pan-africaine, pro-black, bisexuelle, mère, activiste, artiste mais à la question,
« Etes vous africaine-américaine?
Je ne me suis pas identifiée comme une africaine-américaine (…)
Je me suis identifiée comme noire. Et être noir, c’est une culture, une philosophie, un point de vue politique et social.

 

La biographie permet de répondre à certaines interrogations sur le parcours personnel et comment-est ce qu’elle en est arrivé à faire ces choix: L’adoption par ses parents de quatre enfants noirs lorsqu’elle était adolescente et dont elle s’est beaucoup occupé, l’a ouverte à l’histoire de cette communauté, puis a rencontré un afro-américain « born-again christian » avec qui elle a eu un enfant, à l’âge de 22 ans.
Parallèlement un rejet croissant de l’éducation religieuse drastique imposée par ses parents.

C’est après son divorce qu’elle a décidé de se libérer de « toute répression » et « d’avoir le courage de devenir la personne qu’elle voulait être »: Elle s’est faite des tresses, a mis de l’auto-bronzant et a commencé à dire, a qui lui demandait, que sa seule mère était blanche.

 

Les parents de Rachel Dezotal à droite et à gauche avec son frère et les quatre enfants adoptés dont elle s’est beaucoup occupée

Rachel a commencé à travailler à l’Université et a s’engager de plus en plus dans la défense des droits civiques dont elle est devenue une figure respectée dans son Etat, jusqu’à cette fameuse interview improvisée où un journaliste lui demande si ses parents sont Afro-américains et qui enclenche l’histoire de « Rachel Dolezal race faker ».

Durant la promotion de son livre, l’intéressée affirme, pour ne pas arranger les choses, que son expérience ressemble à celle des transgenres, qui ont une identité sexuelle différente du genre qu’ils ont choisi sauf que chez elle, il s’agit de la race.

La remarque a fait les gros titres ce weekend et suscité encore plus de critiques de la part de la communauté trans et afro-américaine.
Aujourd’hui, plus personne ne veut engager Rachel Dolezal, elle vit grâce aux aides de l’Etat et devrait être évincée de son appartement le mois prochain.
Elle ne parle plus à sa famille, ses amis ont coupé les ponts, il lui reste ses enfants.
* « Rachel Delozal: I’m not going to stoop and apologise and grovel«  – The Guardian

Published in Fais Divers Société Videos