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Le Kiosque du 02.05.17: Nouvelle extrême droite US – Bret Stephens au NYT – Milo Inc. – Lobby Lewandowski

 

  • le lobby de Corey Lewandowski

    L’ancien manager de campagne de Donald Trump, remplacé par Paul Manafort en juin 2016, lui même remplacé par Kellyanne Conway deux mois plus tard, est resté très proche du président – qu’il peut apercevoir depuis son bureau de Washington situé en face de la Maison Blanche. Après une courte carrière de commentateur sur CNN, il « conseille » aujourd’hui le secteur privé sur les différents moyens de défendre leurs intérêts auprès du pouvoir mais refuse de s’enregistrer comme un lobbyiste.

    Selon Politico, « non seulement il vend à ses clients du monde entier ses conseils en politique mais aussi des « face time » avec le président Trump, le vice-président Mike Pence et des membres de l’administration »

    Un document de la compagnie internationale de conseil de Corey Lewandowski donné à un politicien de l’Europe de l’Est promet d’arranger des rencontres avec des responsables de haut placés, y compris Trump, Pence, et autres membres clés de l’administration et alliés du président.

    Voici l’interview de Corey Lewandowski (à partir de 4’16 ») peu après l’investiture de Donald Trump réalisée par un journaliste du Guardian qui est « complètement dégouté » lorsqu’on lui demande si son entreprise n’est pas en contradiction avec la promesse du président de se débarrasser des puissants lobbys de Washington. (« Drain the Swamp »).

    * « Lewandowski’s firm appears to offer Trump meetings » – Politico
    Hope against hypocrisy as Trump joins the swamp – The Guardian

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  • La Nouvelle Droite réactionnaire

    New York magazine

    * Importante enquête de New York magazine sur la « nouvelle droite », cette « puissante contre culture » qui a réussi à se hisser au pouvoir pour la première fois dans l’histoire politique américaine: « L’alt-right ou nouvelle droite » combine « les idéaux d’isolationnisme, de protectionnisme et de nationalisme », le tout saupoudré de « nativisme blanc », de militantisme « pro-hommes », d’antisémites, d’adolescents énervés et de théories du complot.

    C’est un mouvement qui est né en réaction à la présidence d’Obama, « à un président noir, à une femme candidate, à l’idée que la diversité et l’inclusion et la plupart des mouvements sociaux du 20ème siècle sont aux antipodes du progrès », que les minorités, dont font partie les femmes et les « forces de la technologie, de la mondialisation et de la finance » se sont imposés aux dépens « des anciens chefs du royaume » [hommes blancs].

    Le mouvement est réactionnaire, hostile à la modernité mais en utilise tous les ressorts technologiques et numériques, notamment les réseaux sociaux (les fameux trolls d’internet)

    * Leur « conception du monde entièrement basé sur le ressentiment » a des cibles privilégiées: Les immigrés, les « globalistes » (en faveur de la mondialisation), les « snowflakes » (les étudiants offensés par les blagues racistes, sexistes et homophobes), les féministes, les interventionnistes (pour une intervention de l’Etat dans les affaires du pays), les journalistes (ou les médias libéraux) et les élites (les « riches marionnettes d’un Occident en décadence »)

    Toute la semaine, on reviendra sur les différents thèmes de cette excellente enquête

    *  » Beyond alt. The extremely reactionary, burn-it-down radical, new fangled far right » – New York magazine

 

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Dean Baquet, le rédacteur en chef du New York Times, a justifié l’arrivée de Bret Stephens, ancien commentateur du Wall Street Journal dans le comité éditorial par la volonté de faire valoir différents points de vue, et retenir la leçon du fiasco des élections présidentielles.

Un choix qui a fait couler beaucoup d’encre car Mr Stephens a tenu des propos très polémiques par le passé sur des sujets aussi sensibles comme Black Lives Matter ou encore l’épidémie de viol dans les campus américains. 
Sa première colonne, intitulée « Climate of Complete Certainty » sur le thème très cher aux libéraux américains du changement climatique, publiée à la veille de la grande marche pour l’environnement de Washington, a comme prévu défrayé la chronique.

Selon lui, le désastre de la campagne électorale de Hillary Clinton peut s’expliquer par l’importance qu’elle a accordé aux données statistiques et sondages – qui se sont révélés complètement faux – aux dépens du « vieil ordre des consultants politiques » devenu « obsolète ».
Le même raisonnement pourrait s’appliquer à certains militants écologistes dont les arguments sont plus alarmistes que leur confrères scientifiques.

Je ne renie pas le changement climatique et ses conséquences éventuellement catastrophiques. Mais les citoyens ordinaires ont aussi le droit d’être sceptiques vis-à-vis d’un scientisme démesuré.
(…)
Peut-être que s’il y avait moins de certitudes quant à l’avenir du climat, plus d’Américains seraient intéressés par une conversation raisonnée sur ce sujet. 

Les arguments de Stephens étaient faibles et les critiques ne se sont pas faites attendre (1 500 commentaires passionnés), certains abonnés ont même menacé de suspendre leur abonnement au quotidien et les autres journalistes s’en sont donnés à coeur joie (Slate, Washington Post, ThinkProgress)

* « Climate of Complete Certainty » – Brett Stephens / The New York Times
* « Who is afraid of Brett Stephens » – Politico magazine

 

  • somethingnice@nytimes.com
    Credit Lauren Tamaki

    Pas une blague. Pour essayer davantage de supporters de Donald Trump, le « Sunday Review » du New York Times a lancé un appel aux supporters du président pour qu’ils décrivent « les bonnes choses » accomplies par le Commander in Chief pour le pays.
    Une adresse email a été mis en place à cet effet et chaque semaine, on en apprendra davantage sur l’opinion de ces gens.

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  • Milo Inc.

    L’ancien « journaliste » de Breitbart qui a fait de la provocation sa spécialité avant de tomber en disgrâce il y a deux mois après la diffusion d’anciens enregistrements dans lesquels il défendait les relations pédophiles – il a démissionné du site alt-right, la sortie de son autobiographie et une intervention à la CPAC ont été annulées – revient sur le devant de la scène médiatique avec Milo Inc. .
    L’idée? Continuer à lutter contre le politiquement correct, jeter de l’huile sur le feu des tensions existantes entre antifas et pro-Trump, notamment dans les universités, et essayer de se faire une place aux côtés d’autres institutions de la droite réac américaine: The Blaze, The Gateway Pundit, Infowars.

    Milo Inc veut transformer la vie des journalistes, professeurs, politiciens, féministes, militants de Black Lives Matter et autres victimes professionnelles en véritable cauchemar!

    * « Milo Yannopoulos is starting a new, ugly, for profit troll circus » – Vanity Fair

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  • Agressions sexuelles dans les écoles américaines

    Une enquête de plus d’un an effectuée par des journalistes de Associated Press révèle que 17 000 agressions d’ordre sexuel auraient été perpétrées entre élèves dans les écoles primaires du pays entre 2011 et 2015 – un chiffre très important mais loin de refléter la réalité du phénomène car la plupart de ces agressions seraient passées sous silence par les professeurs, pas sanctionnées par l’établissement et ou encore réglées à l’amiable.

    Les établissements ne sont pas tenus de reporter les actes de violence sexuelle, et les dénoncer pourraient leur apporter des problèmes avec la justice, les plaintes des parents et lui infliger une mauvaise réputation.
    Le silence des autorités administratives peut pourtant avoir des conséquences catastrophiques sur les enfants. 

    Du viol à la sodomie, au sexe oral forcé ou des caresses non désirées, la violence sexuelle que AP a recensé est souvent interprété comme du harcèlement, bizutage ou relations consensuelles. Ca arrive partout où les étudiants sont laissés sans surveillance: toilettes, couloirs et vestiaires.
    Aucune école n’est immunisée qu’elle soit située dans une banlieue chic ou dans une ville d’ouvriers.

    Les statistiques montrent que ce genre d’incidents arrive au moment de la puberté, et que 80% sont caractérisées comme des « caresses non désirées », certaines agressions vont jusqu’au viol, comme les deux exemples décrits en détail dans l’article.

    Les journalistes vont même jusqu’à comparer les « agressions sexuelles » entre étudiants-enseignants et entre les étudiants eux-mêmes: « Pour chaque attaque d’un adulte envers un enfant dans un établissement scolaire, il y a sept agressions commises par des adolescents. »

     * « The Hidden Horror of Sex Assault by Students » – Associated Press

 

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  • Couverture du Jour

Published in Revue de presse santé Trumplandia