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Le kiosque du 07.05.17

 

  • Trumpcare: La chasse aux traîtres

    Le titre de l’article du site démocrate Daily Kos va droit au but:

     

    Vous voulez vous vengez contre les Représentants républicaines qui ont voté pour la destruction de l’assurance santé? Voici comment procéder

     

    Depuis le vote très controversé de l’American Health Care Act jeudi après midi avec une majorité de seulement quatre voix (217 contre 213), les Démocrates dénoncent la « trahison » des leurs confrères républicains qui ont voté pour une loi qu’ils n’ont même pas lu, qui ne ressemble en rien à la promesse faite par Donald Trump durant la campagne aux électeurs américains (Couverture universelle pour tous les Américains quels que soient leurs antécédents médicaux) et qui n’a eu pour but que de remporter une victoire électorale à la une de tous les quotidiens vendredi dernier.
     
    Trumpcare pourrait priver 24 millions d’Américains d’assurance maladie ces dix prochaines années (les plus âgés, pauvres ou malades) et 14 millions l’année prochaine.
     
    Les Démocrates s’attaquent aux Républicains les plus vulnérables, ceux dont les districts ont voté pour Hillary Clinton lors des élections présidentielles ou qui ont été élus de justesse et dont la réélection en novembre 2018 pourrait être problématique: Publicités dénonçant leur vote, appel à contribution pour soutenir le candidat démocrate.
     

     

    Il est trop tôt pour dire si les Républicains vont perdre le contrôle de la Chambre des Représentants – ou si Trumpcare va les affaiblir. La législation est certaine de changer au Sénat: Certains propositions controversées acceptées pour rallier la droite dure [les trente Représentants du Freedom Caucus] seront abandonnées ou modifiées.
    Le premier test qui mesurera l’impact politique de la législation est attendu aux prochaines élections de Représentants dans le Montana et en Géorgie où les Démocrates de récupérer des sièges républicains.

     
    Pour se défendre contre les assauts démocrates, American Action Network une super PAC conservatrice a investi deux millions de dollars dans la diffusion de publicités dans les districts où les Représentants républicains pourraient être affectés par le vote de l’American Health Care Act.
     

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  • Ces treize sénateurs qui réécrivent l’AHCA

    Après être passée devant la Chambre des Représentants, l’American Health Care Act doit être révisée par le Sénat bien plus modéré car sa majorité républicaine n’est pas l’otage d’un groupe d’extrême droite (le Freedom Caucus de la Chambre basse).
     

     
    Les révisions, qui devraient prendre plusieurs semaines, sont le travail de treize Sénateurs républicains, que des hommes blancs de plus de cinquante ans.
    Ni les femme et ni les minorités ne sont représentées alors qu’elles bénéficiaient avec Obamacare de nombreux services et remboursements (Planned Parenthood) qui ne seront plus obligatoire avec la reforme de l’assurance santé.

    Il existe également le problème très délicat des antécédents médicaux, laissés au libre arbitre des Etats qui imposeront ou non à leurs compagnies d’assurance de les intégrer dans les différents forfaits offerts aux citoyens: Là encore les femmes seraient les premières touchées puisque selon le Huffington Post, le viol pourrait être considéré comme une « pre-existing condition » au même titre que la dépression post-partum, l’accouchement, la césarienne ou encore le fait d’avoir subi des violences conjugales.
     
    La réponse de Mo Brooks, un Représentant d’Alabama, à la proposition inscrite dans l’American Health Care Act qui consiste à faire payer davantage ceux qui ont davantage de soins médicaux:

    Cela contribue à compenser tous ces coûts et réduire les cotisations de ceux qui mènent des « vies normales », qui sont en bonne santé et qui ont fait en sorte que leur corps restent sains. En ce moment, ce sont gens là qui ont pris les bonnes décisions les concernant qui voient leurs coûts augmenter.

     
    * « Under the New health Care Bill, Rape could be a pre-existing condition » Huffington Post

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  • « Gerrymandering » ou comment « voler les élections »

    Le « gerrymandering », la pratique du découpage électorale qui consiste à redessiner les frontières politiques d’un district pour donner à son parti un avantage sur l’adversaire a considérablement influencé la vie politique américaine ces dernières années et aidé les Républicains et Démocrates « à voler des élections ».
     

     
    Idéalement un découpage électoral traduit proportionnellement le rapport de force entre deux partis, mais il n’existe pas de représentation parfaite (exemple #1): soit le découpage électoral est « compact », géographiquement homogène, et injuste (exemple #2), soit il n’est ni compact, morcelé géographiquement, et injuste (exemple #3). Dans le dernier cas, un district majoritairement bleu ne peut avoir élu que des représentants rouges: C’est ce qu’on appelle « voler une élection ».

    Exemple: La Pennsylvanie ou les Démocrates ont remporté 51% des votes en n’obtenant que 5 des 18 sièges à la Chambre des Représentants. 

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  • La famille Kushner, en veux-tu en voilà

    One Journal Square – Kushner Companies

    La soeur de Jared Kushner, le mari d’Ivanka Trump et conseiller le plus proche du président, Nicole Kushner Meyer, qui travaille pour l’entreprise familiale de construction immobilière, Kushner Companies, a tenté de convaincre ce weekend à Pekin, une centaine de riches hommes d’affaires chinois d’investir 150 millions de dollars dans leur dernier projet de complexe immobilier, une tour de 79 étages estimée à un milliard de dollars, One Journal Square, située dans le New Jersey juste en face de Manhattan, en cours de construction.
     
    Selon le Washington Post, la contribution de 500 000 dollars demandé aux investisseurs chinois s’accompagne d’un visa d’entrepreneur, EB-5, qui leur permet d’aller vivre aux Etats-Unis et après quelques années d’obtenir une résidence permanente et pourquoi pas la citoyenneté.
    La brochure promotionnelle de l’évènement allait droit au but: « Investissez 500 000 dollars et immigrez aux Etats-Unis ».
     

    L’évènement souligne à quel point les intérêts privés de Kushner peuvent rentrer en conflit avec le rôle très important qu’il joue en tant que représentant de son beau-père à la Maison Blanche, particulièrement s’agissant de la Chine pour laquelle Kushner est devenu un relais diplomatique crucial entre Pékin et la nouvelle administration.

     
    Bloomberg News rapportait l’année dernière que Jared Kushner a déjà utilisé le visa d’investisseur comme argument de vente pour un autre projet immobilier et recueilli 50 millions de dollars.
    Certains journalistes, dont ceux du Washington Post ont été sommés hier de quitter la conférence pour ne pas « déstabiliser l’évènement ».
    Le visa EB-5 est considéré en Chine comme le « visa en or » par les élites économiques du pays, mais mal vu par le gouvernement qui dénonce les risques de fraude fiscale ou de blanchiment d’argent sale.
     
    * « In a Beijing Ballroom, Kushner family pushes $500 000 ‘investor visa’ to wealthy Chinese » – The Washington Post 

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  • Le New York Times en très bonne forme

    L’effet Trump ou le « Bump Trump » continue pour les médias, que ce soit les chaînes d’info, les Late Show (Stephen Colbert, Samantha Bee, Seth Meyers) ou encore les quotidiens, dont le New York Times qui a annoncé cette semaine plus 300 000 abonnés en ligne supplémentaires pour les trois premiers mois de l’année (pour un total de 2,2 millions): Le meilleur trimestre jamais réalisé par la Gray Lady, sachant que les deux précédents trimestres avaient également atteint des records.
    Au delà de l’effet Trump, Recode note le travail en amont depuis 2011 pour que ce soir les lecteurs et non pas les annonceurs qui payent pour leurs produits.
    Les revenus du quotidien qui provenaient majoritairement de la publicité (63% contre 27% pour les abonnements) à la fin des années 90, dépendent aujourd’hui de la contribution du lectorat.

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  • Gagnants et recalés du Congrès américain

    On a appris cette semaine que Alex Jones, le présentateur hystérique de Info Wars, un site d’extrême droite adepte des théories du complot et fervent supporter de Donald Trump avait reçu une accréditation permanente pour rentrer dans Capitol Hill, le Congrès américain, tout comme Lifezette, le site d’info de Laura Ingraham, figure des médias conservateurs, qui a diffusé des fake news sur Hillary Clinton lors de la campagne présidentielle.
    Les recalés? Breitbart News épinglé pour sa relation avec la famille Mercer, actionnaire du groupe, très proche de Steve Bannon, son ancien président et l’un des plus importants donateurs de la campagne de Donald Trump l’année dernière. 
    Sputnik, le site d’information financé par le gouvernement russe, n’a pas non rempli les conditions pour obtenir le fameux pass car il est précisément le « représentant d’un Etat étranger ».
    Obtenir un « congressional credentials » est la garantie d’une légitimité dans le paysage médiatique de Washington et permet de demander l’accès à la Maison Blanche et à la Cour Suprême.

Published in Médias Revue de presse santé Washington