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Le Kiosque du 12.05.17: Trump menace Comey; Seattle vs SF; un journaliste en prison; les médias libéraux: A Droite Toute!

 

Aujourd’hui dans le kiosque du vendredi 12 mai:

1. Trump menace Comey
2. Cette couverture du New Yorker
3. Seattle, San Francisco à visage humain
4. Un journaliste arrêté pour avoir fait son boulot
5. Les médias libéraux: A droite toute!
6. La ligue de soccer féminin en prime-time

 

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1. Trump menace Comey

Enième tweetstorm de Donald Trump ce matin:
 

  • Il a essayé de dissuader l’ancien directeur du FBI, James Comey, de parler à la presse en évoquant l’existence d’enregistrements de leurs conservations qui serait susceptible de contredire ses propos. Sean Spicer, le porte parole de la Maison Blanche a refusé de donner davantage d’informations sur les propos du président cet après midi en conférence de presse.
     
    A chaque fois qu’il est pris au dépourvu, le président a tendance à évoquer des preuves, dont il a lui seul le secret, pour mieux intimider ses adversaires: Il a accusé son prédécesseur de l’avoir mis sur écoute et a tenté de discréditer l’ancienne Miss Univers, Alicia Machado, en évoquant des « sex tapes » que personne n’a jamais trouvé.
     
    La Maison Blanche craint des fuites d’information à son encontre de la part des certains agents du FBI qui souhaitent s’attend venger le limogeage de leur boss.
    Quant à Mr Comey, il a refusé l’invitation de la Commission de renseignement du Sénat à témoigner sur les circonstances de son limogeage.

     

    Pour tout comprendre sur la chronologie des évènements entourant le ComeyGate: Un très bon recap ICI

 

  • Le New York Times affirme que Donald Trump a renvoyé James Comey car ce dernier aurait refusé de lui prêter allégeance. Le président aurait fait la demande lors d’un dîner privé le 27 janvier dernier, au lendemain de l’entrevue entre Sally Yates et un conseiller de la Maison Blanche, Donald McGahan, au cours de laquelle la ministre de la justice par intérim a évoqué les mensonges du conseiller à la Sécurité Nationale, Michael Flynn, sur ses relations avec l’ambassadeur russe à Washington, Sergey Kislyak, et les risques de chantage dont il aurait pu faire l’objet.
     
    Impossible de savoir si le président est au courant que les agents du FBI prêtent serment à la Constitution des Etats-Unis et non pas au chef de l’Etat pour une raison simple:

     

    Un gouvernement qui repose sur des individus – qui peuvent être imprévisibles, faillibles et prompts à faire des erreurs – peut mener trop facilement à la tyrannie d’un côté et à l’anarchie de l’autre. Les pères fondateurs ont voulu éviter ces extrêmes en créant un gouvernement équilibré basé sur principes constitutionnels.

     

  • Il a ensuite menacé de supprimer les briefings quotidiens de la Maison Blanche, les rendez-vous désormais cultes de l’après midi avec Sean Spicer, pour les remplacer par des questions/réponses écrites.
    La raison? La porte parole adjointe, Sarah Huckabee, a affirmé aux journalistes que le limogeage du directeur du FBI était la conséquence directe des recommandations faites par l’adjoint du ministre de la Justice au président mardi. Explications contredites par l’intéressé, Donald Trump, dans une interview diffusée hier sur NBC dans laquelle il explique qu’il avait décidé depuis longtemps de renvoyer Mr Comey, quelles que soient les recommandations qu’il aurait reçu à ce propos.

     


    « Trump warns Comey and Says He May Cancel Press Briefings »
    – The New York Times

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2. Cette couverture du New Yorker

  • Et puis vous avez cette couverture du New Yorker du vendredi après midi qui vous ravie: Barry Blitt est le dessinateur attitré de tout ce qui touche à Donald Trump et il réussit un coup de génie dans son illustration du limogeage de James Comey, « Ejected »

 

 

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3. Seattle, San Francisco à visage humain

  • Seattle et la Silicon Valley/San Francisco sont des villes ultra connectées, riches et portées sur l’avenir mais ont une vision très différente de leur futur.
    Les deux régions de la côte Ouest des Etats-Unis situées à 1 300 km l’une de l’autre sont les deux pôles technologiques les plus importants du pays, connectés l’un à l’autre (Seattle serait devenue le « complément » de la Valley) qui partagent une histoire commune: Elles ont toutes les deux prospéré pendant la Ruée vers l’Or (au milieu du 19ème siècle) et accueilli ces dernières décennies les entreprises les plus dynamiques, créatrices et rentables de l’économie américaine.

 

  • Pourtant les deux villes sont bien distinctes non seulement par leur taille, par leur production – la Silicon Valley est remplie de start-ups, de grandes entreprises spécialisées dans la fabrication de petits pièces, genre micro-processeur, téléphones portables, applications tandis que Seattle accueille les géants de Boeing, Amazon et Microsoft, « des constructeurs d’importants centres de données » mais la scène start up est sous-développée – mais aussi par l’image qu’elles cultivent et qu’elles veulent renvoyer.
    « Les habitants de Seattle refusent de voir leur ville devenir comme San Francsico, dominée par des geeks fortunés » et veulent garder leur statut de seconde ville la plus économiquement intégrée des Etat-Unis – SF est 14ème du classement. »
    « C’est l’une des raisons, à côté des paysages naturels, des logements à bas prix, et de l’absence d’impôts locaux, pour laquelle les « Valleyites » fuient vers le nord. Une meilleure qualité de vie pour deux fois moins cher. »
    * « How America’s two tech hubs are converging » – The Economist

 

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4. Un journaliste arrêté pour avoir fait son boulot

 

  • Ca peut paraître anecdotique si ça n’était pas l’Amérique de Trump où la liberté de la presse est ouvertement et quotidiennement menacée par le gouvernement.
    Le journaliste Dan Heyman a été arrêté dans le Capitole de Virginie Occidentale à Charleston mardi soir après avoir tenté d’interviewer le Secrétaire d’Etat à la Santé Tom Price, emprisonné pendant sept heures et inculpé pour avoir « volontairement interrompu la bonne marche du gouvernement », un délit mineur dans cet Etat.
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  • Le journaliste était présent en toute légalité dans le bâtiment qui sert de siège au Congrès où il a essayé d’arracher une réponse à Mr Price sur Trumpcare, à avoir si la violence domestique serait considérée comme un antécédent médical ou non. Il a tenté de se rapprocher de lui avant d’être écarté par la sécurité.
    Selon les autorités, le journaliste aurait tenté de se frayer un chemin entre les gardes du corps et enfreint les mesures de sécurité.

    Les journalistes un peu trop insistants sont généralement évacués sans risques de poursuites judiciaires; celles de Mr Heyman, demandées par la Mairie, sont conséquentes: une caution de 5 000 dollars et une amende de cent dollars et une peine maximum de six mois de prison pour « délit mineur ».
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  • « Ces choses ne sont pas censées arriver dans une démocratie comme les Etats-Unis. Ce n’est pas ce que nous défendons », affirme l’avocat de Mr Heyman, qui explique que son client ne faisait que son boulot.
    Le Comité de protection des journalistes a quant à lui qualifié cette démarche « de pur affront envers la liberté de la presse ».

    L’histoire a été relayé dans le New York Times et le Washington Post
     
    * « Dan Heyman Interview » – Esquire

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5. Les médias libéraux: A droite toute!

  • Les médias dits « libéraux », ceux qui penchent à gauche et sont très critiques envers le président, qui représentent une grande majorité des médias mainstream aujourd’hui avec en chef de file le New York Times, le Washington Post ou la chaîne câblée MSNBC, profitent depuis la campagne présidentielle de l’effet Trump
    Le caractère peu orthodoxe du personnage fait beaucoup d’audience mais le critiquer est encore plus profitable: tous ces médias ont enregistré des taux records d’abonnements, revenus publicitaires en hausse et non jamais rassemblé autant de téléspectateurs.
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  • Pourtant ces derniers ont décidé depuis les résultats inattendus de l’élection qu’aucun d’entre eux n’a su anticiper, de diversifier leur personnel en recrutant de nombreuses personnalités plus « conservatrices ». L’arrivée d’un climatosceptique, Bret Stephens, dans le comité éditorial du New York Times a choqué beaucoup de lecteurs tout comme celle de Hugh Hewitt au Washington Post. Ce dernier devrait d’ailleurs animer prochainement une émission politique sur … MSNBC, qui fait aujourd’hui sa pub en se targuant d’aller « trop à droite ».
    Quatre raisons selon Slate expliqueraient cette tendance:
       * Aller piquer des téléspectateurs de Fox News qui est en train de traverser la pire crise de jeune existence
       * Apporter davantage de pluralisme dans le traitement de l’information et avoir accès à ce que pensent les conservateurs – éclater autant que possible la bulle libérale qui a aidé Trump à être élu.
       * Coup de pub pour attirer davantage d’annonceurs.
       * Les conservateurs engagés par le Times, le Post ou MSNBC sont ceux qui ont refusé de soutenir Trump et dont l’avenir est dans l’opposition même s’ils restent à droite.
     
    * « Why are liberal media outlets on a conservative hiring spree? Five theories » – Slate

 

  • Les « libéraux » peuvent se rassurer, ils disposent encore de nombreux alliés dans les médias, souvent d’anciens proches de Clinton, mais la représentation de la branche plus « progressive », les proches de Sanders, est plus rare – ils n’ont d’ailleurs reçu aucun soutien durant les primaires démocrates et le reste des élections présidentielles.
    Pour l’Observer, ancienne propriété de Jared Kushner, gendre de Trump, qui penche à droite, l’explication est simple:

Plutôt que de recruter pour combler le manque de « progressistes » dans les médias, MSNBC, The New York Times et autres se sont recentrés vers la droite dans l’espoir de casser la suprématie de Fox News.
Ce changement s’inscrit dans une tendance plus large de l’establishment de la politique et des médias de taxer Bernie Sanders et ses supporters d’extrême gauche. Une catégorisation péjorative qui laisse entendre que les progressistes sont radicaux, en marge et ont peu de soutien.

 

 

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6. La ligue de soccer féminin en prime-time

  • La chaîne féminine Lifetime, spécialisée dans les téléfilms dramatiques, à l’eau de rose, ou « romcom » de seconde zone, et propriété du groupe A&E vient d’acquérir les droits de transmissions télé de la ligue féminine nationale de soccer (NWSL) et d’acheter des parts de la Ligue, ce qui devrait lui garantir davantage d’exposition médiatique pour les années à venir.
    Grâce à ce contrat, la National Women’s Soccer League aura ses matchs retransmis à la télé dans tout le pays, la condition sinequanone pour attirer spectateurs, supporters, et engranger des revenus.
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  • On parle d’un investissement de plusieurs millions de dollars de la part de la part du réseau câblé qui pourrait toucher une audience d’environ cent millions de foyers, plus importante que ESPN, La chaîne sportive américaine.
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  • La ligue féminine créée il y a quatre ans est la plus réussie depuis les échecs de la Women’s United Soccer Association (WUSA) en 2003 et la Women’s Professional Soccer (WPS) en 2011.
    Contrairement à l’équipe nationale très célèbre – la finale de la coupe du monde féminine en 2015 reste le match de football le plus regarde de la télé américaine – le championnat peine à attirer susciter l’intérêt du public et des sponsors. Grâce à une rencontre hebdomadaire diffusée sur Lifetime, la ligue et le réseau espèrent fidéliser davantage.
    Bonne Chance!

Published in Justice Médias Société Trumplandia Washington