Aujourd’hui, c’est a fête des mères aux Etats-Unis!
Bonne fête à toutes les mamans!
Au sommaire de ce dimanche 14 mai 2017
1. ComeyGate: Ce qu’en pensent les Républicains
2. ComeyGate: Ce qu’en pensent les médias conservateurs
3. ComeyGate: Ce qu’en pensent les supporters du président
4. La fin de Sean Spicer et des briefings de la White House?
5. Jeff Sessions: Vers une incarcération de masse?
6. Le fais divers qui a inspiré Twin Peaks
***
1. ComeyGate: Ce qu’en pensent les Républicains
- Les conseillers du président se font très discrets en cette fin de semaine, surtout après la cacophonie qui a suivi le renvoi de James Comey: Le président a contredit son porte parole qui affirmait qu’il avait suivi les recommandations de l’adjoint du ministre de la Justice, Rod Rosenstein et affirmé qu’il avait pris la décision, seul, depuis longtemps car « Mr Comey ne faisait pas bien son travail » – celui de diriger l’enquête du FBI sur d’éventuelles collusions entre son entourage et les Russes qui étaient d’ailleurs invités en grande pompe avec leurs journalistes dans le bureau ovale mercredi.
Seul Trump est apparu sur … Fox News hier soir.
- Un silence très lourd des Républicains.
Heureusement pour le président, les Représentants étaient retournés cette semaine dans leur circonscription, ce qui leur a permis de ne pas avoir à commenter sur l’actualité brûlante de leur leader.
Si les figures du parti ont défendu le limogeage de James Comey mardi après midi, ils se sont tus sur la déconfiture qui a suivi le limogeage, les cafouillages de Sean Spicer et Sarah Huckabee, respectivement porte-parole et son adjoint, l’interview de Donald Trump dans lequel il a avoué avoir viré Comey pour sa gestion de l’enquête qui le concerne et menacé de supprimer les conférences de presse de la Maison Blanche.
***
2. ComeyGate: Ce qu’en pensent les médias conservateurs
- Les médias conservateurs
Les journalistes ont été les plus critiques sur le comportement du Commander-In-Chief et ses conséquences, sur Fox News, notamment.
Chris Wallace, un vétéran de Washington et l’un des journalistes les plus respectés de la chaîne d’info parle de « la semaine la plus incroyable qu’il ait couverte » dans la capitale. Ce qui l’a le plus choqué: Les allégations du président selon lesquelles il enregistrerait tout ce qui se passe dans le bureau ovale, ces fameuses « tapes ».[Sean Spicer, porte parole de la Maison Blanche, interrogé sur ces propos hier vendredi après midi en conférence de presse] aurait pu dire non.
Il aurait pu dire oui.
Il a dit qu’il n’avait rien à dire la-dessus. C’est le refus de démentir.
Peut-être que le président fait marcher la presse et qu’il n’y a rien au bout du compte.
Mais pourquoi faire cela?
Pourquoi vouloir rabaisser la crédibilité de la Maison Blanche qui est déjà bien amochée.Charles Krauthammer, l’un des commentateurs conservateurs les plus respectés :
[Il y avait la possibilité] d’une sortie en grâce (…)
Au lieu de cela, nous avons eu ceci – un meurtre politique, brutal, même aux normes de Washington. Pas de dernière entrevue, ni de lettre de démission, de remerciements présidentiels, de séparation cordiale. Pourquoi?
Trump s’inquiète de plus en plus de l’enquête sur l’ingérence russe durant les élections sous l’autorité du très médiatisé Comey.
Si Trump a pensé qu’il allait étouffer l’affaire, ou la ralentir, il a fait la bévue du siècle.
Virer Comey n’aurait pas pu attirer davantage d’attention sur le rôle de la Russie.
Ca n’arrêtera pas l’enquête du FBI.
Et les séances pour confirmer son successeur [devant le Sénat] vont devenir un forum télévisé sur les accusations de collusions, qui n’ont été jusqu’à présent qu’un scandale à la recherche d’un crime.
Pourquoi a-t-il agi ainsi?
On sait pourquoi: Le roi a demandé si quelqu’un pouvait se débarrasser de ce prêtre gênant, et incapable d’être patient, il l’a fait lui-même.
Chris Stirewalt parle sur Fox News d’une « situation très inquiétante »:
La plupart des supporters de Donald Trump semblent inconscients ou réticents à confronter la situation actuelle. Juste parce qu’on dit que le comportement des Démocrates face à Trump est hystérique ne signifie pas que Trump a raison (…) L’approche incohérente d’un scandale susceptible de mettre la présidence en danger n’est ni la faute de son staff, ni les mensonges de la presse, ni celle des Démocrates. C’est surtout la faute d’un président qui refuse fermement de soutenir son équipe, de montrer du respect pour la séparation des pouvoirs ou avoir de la patience.
Les commentateurs de Fox news se contentaient eux de dénoncer l’hystérie des Démocrates.
***
3. ComeyGate: Ce qu’en pensent les supporters du président
- En attendant, l‘affaire Comey semble avoir peu changer l’opinion de supporters de Trump, visiblement peu intéressés par les évènements de cette semaine: « Washington tremble et le pays de Trump baille ».
Le scandale de la semaine a fait la une des journaux traditionnels mais est resté plutôt « froid » sur Facebook
comparé à d’autres polémiques comme l’investiture du président, l’annulation de Trumpcare en mars dernier, la démission du général Flynn début février ou la « travel ban » – en trois mois seulement!
***
4. La fin de Sean Spicer et des briefings de la White House?
- Autre conséquence de l’affaire Comey: Donald Trump menace de supprimer les conférences de presse quotidiennes de la Maison Blanche assurées par son porte-parole, Sean Spicer, et son adjointe, Sarah Huckabee, parce que les journalistes seraient trop hostiles envers eux.
Il a confirmé ces propos lors d’une interview avec Jeanine Pirro sur Fox News diffusée samedi soir et proposerait de répondre aux questions des journalistes, lui-même, deux fois par mois.
- Petite recap de cette folle semaine dans Saturday Night Live avec l’apparition de Donald Trump (Alec Baldwin), Sean Spicer (Melissa McCarthy) et même son adjointe Sarah Huckabee Aidy Bryant).
***
5. Jeff Sessions: Vers une incarcération de masse?
-
- Les Républicains et Donald Trump l’avaient promis durant la campagne: Détruire autant que possible l’héritage de Barack Obama, que ce soit l’assurance santé, les mesures de protection de l’environnement ou encore la réforme de la justice.
-
- Dans ce domaine, Trump a nommé l’un de ses proches et plus fervents supporters, Jeff Sessions, ancien gouverneur d’Alabama, qui a annoncé un retour du programme très controversé, inefficace et coûteux de « la guerre contre la drogue », mis en place durant les années 80 et 90, qui a condamné et envoyé en prison des centaines de milliers d’Américains, essentiellement afro-américains, pour des délits mineurs, notamment ceux liés à la drogue.
-
- Eric Holder, ministre de la justice de Barack Obama (2009-2015) a réformé cette approche très agressive de la justice en limitant les peines encourues pour la consommation et détention de drogues douces et des délits mineurs et en insistant sur l’importance de la prévention par rapport à la répression systématique.
-
- Le nouveau ministre de la justice a effectué un retour en arrière vendredi et demande désormais aux procureurs fédéraux d’appliquer la loi le plus fermement possible, quels que soient les délits, en utilisant les peines minimum obligatoires.
Une décision plutôt bien accueillie par les magistrats mais critiquée par les associations de défense des libertés civiles (ACLU, Black Lives Matter), les Démocrates et même de nombreux conservateurs dont les très puissants frères Koch, grands donateurs du Parti Républicain.
- Le nouveau ministre de la justice a effectué un retour en arrière vendredi et demande désormais aux procureurs fédéraux d’appliquer la loi le plus fermement possible, quels que soient les délits, en utilisant les peines minimum obligatoires.
- Mr Holder était furieux du retrait de sa réforme appliquée depuis 2013 qui a permis de désengorger les prisons du pays – les Etats-Unis ont la première population carcérale au monde:
La réforme annoncée aujourd’hui n’est pas plus dure envers la criminalité, elle est plus bête (…) C’est une approche idéologique destinée à réprimer qui n’a réussi à engendrer que des peines de justice longues injustes imposées à tort et à travers et qui n’ont rien apporter à long terme à la sécurité publique.
* « Sessions moves to lengthen drug sentences » – Politico
***
6. Le fais divers qui a inspiré Twin Peaks
-
- Le meurtre remonte au mois de juillet 1908 dans la communauté balnéaire de Sand Lake, dans le nord de l’Etat de New York. La jeune Hazel Irene Drew a été vue pour la dernière fois seule à la tombée de la nuit sur une route isolée et retrouvée morte, le crâne fracturé, quatre jours plus tard dans le lac situé à proximité.
Le meurtre a attiré à l’époque l’attention des médias du pays, notamment celle du Washington Post, mais n’a jamais été élucidé et aurait pu retomber dans l’oubli si Mark Frost, le créateur de Twin Peaks, n’avait passé ses vacances, enfant, dans le hameau de Taborton, à quelques kilomètres seulement de Sand Lake.
- Le meurtre remonte au mois de juillet 1908 dans la communauté balnéaire de Sand Lake, dans le nord de l’Etat de New York. La jeune Hazel Irene Drew a été vue pour la dernière fois seule à la tombée de la nuit sur une route isolée et retrouvée morte, le crâne fracturé, quatre jours plus tard dans le lac situé à proximité.
- Ce dernier raconte que la mort de la jeune Hazel est rentré dans le folklore local comme un avertissement aux enfants de la région de ne pas aller dans les bois la nuit au risque de rencontrer le même sort.
« J’ai entendu des histoires sur Hazel toute mon enfance car elle aurait hanté le lac » et « c’est un peu d’où vient l’histoire de Laura [Palmer, l’héroïne de Twin Peaks] ». L’idée que le corps de cette fille a été retrouvé à côté de l’eau, le mystère qui reste entier, les nombreux suspects, et tous ces gens qu’elles fréquentaient qui venaient d’horizons économiques et sociaux différents ».
A l’époque, les enquêteurs avaient identifié plusieurs suspects mais n’ont jamais réussi à identifier l’assassin ou obtenir des aveux.
Un sage m’a un jour dit que le mystère est l’un des plus importants ingrédients de la vie pour la raison suivante: le mystère créé l’enchantement qui provoque la curiosité, qui est le terrain propice qui et ce que nous sommes vraiment
* « Hazel’s brutal murder was all but forgotten. Until she inspired « Twin Peaks » – The Washington Post
***
L’info dans le reste du pays
- Les Représentants républicains californiens font profil bas depuis le vote de l’American Health Care Act – tous ont voté pour – mais c’était sans compter leurs adversaires démocrates bien décidés à exploiter ce choix pour les battre aux élections de mi-mandat en 2018. Via Los Angeles Times
- Le seul endroit aux Etats-Unis où l’on peut obtenir un Master en « Yoga Studies »? Los Angeles – Via Los Angeles Times
- Recrudescence de requins en Californie mais qui sont plus facilement repérables grâce aux outils technologiques, genre drones, smartphones et caméras – The Orange County Register
- Michelle Obama est très en colère contre la décision de Donald Trump d’annuler un programme fédéral destiné à offrir des repas plus équilibrés aux élèves des cantines scolaires. – Chicago Tribune
- Une charter school de Boston a interdit à ses étudiantes de porter des extensions capillaires, les fameuses tresses africaines, des extensions très populaires dans la communauté afro-américaine. L’administration en a déjà suspendues plusieurs des équipes sportives de l’établissement ou encore de la fameuse « prom » de fin d’année. Une « hair policy » que les parents dénoncent comme raciste. – Boston Globe
- L’appellation certifiée bio, dite « organic » aux Etats-Unis, aurait été donnée à des importations de maïs et de soja qui ne l’étaient pas – Washington Post