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Accord de Paris: Vu des US, ça donne quoi?

 

Le président américain devrait vraisemblablement annoncer le retrait cet après des Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat.
La promesse de campagne devrait rassurer les conservateurs et sa base électorale mais lui mettre à dos le reste du pays.
A moins qu’il change d’avis au dernier moment …

 

 

  • Le site Axios a annoncé hier matin que Donald Trump allait retirer les Etats-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, signé par le président Obama en 2015 avec 194 autres pays: C’était l’une des promesses de campagne du candidat républicain.
    Le président Trump annoncera sa décision cet après midi dans le Rose Garden de la Maison Blanche.

 

  • Une administration divisée

    • Selon Amy Harder, de Axios, « ceux qui poussent Trump à se retirer sont plus bruyants, plus influents et pertinents que ceux qui lui demandent de rester même si ces derniers sont plus nombreux: »
    • Pour les « nationalistes » (Steve Bannon, Stephen Miller), Paris est l’antithèse du programme de l’administration, « America First »: Un traité mondial, sur lequel les autres pays ne comptent pas revenir et qui devrait augmenter le factures d’électricité des contribuables et limiter les embauches dans certains secteurs de l’énergie.
      Selon Politico, Bannon et Scott Pruitt (directeur de l’Agence de Protection de l’Environnement) travaillent depuis des mois à convaincre le président, avec l’aide des leaders conservateurs et parlementaires républicains, que le retrait servira son programme d’énergies fossiles (non-renouvables) et l’économie américaine en général.
      C’est du pain béni politiquement pour Trump comme l’a été le retrait du Traité Trans-Pacifique
    • Pour les « modérés » (Gary Cohn, Jared Kushner et Ivanka Trump), l’Amérique va s’isoler et gâcher tous les efforts politique et financiers de l’administration entrepris par l’administration Obama.
Couverture de Bloomberg Businessweek cette semaine
  • La plupart des entreprises en faveur du traité

    • Selon Jonathan Swan de Axios, « les entreprises, y compris celles de l’énergie, font face à des pressions internes et externes pour continuer de soutenir la lutte contre le changement climatique.
      Ils craignent les retombées sur leur image de marque et les problèmes de développement à long terme, dans un monde acquis à la cause environnementale.
    • Les actionnaires de certaines entreprises américaines du secteur de l’énergie (Occidental Petroleum, PPL) ont demandé à connaître l’impact financier des politiques de lutte contre le changement climatique fixées dans les accords de Paris, parfois contre la décision du conseil d’administration, à l’instar de Exxon Mobil hier.
      Ce sont de sociétés financières qui mènent cette « rebellion des actionnaires » pour « protéger les intérêts à long terme de leurs clients »
    • BP, Total, ConocoPhilipps and Royal Dutch Shell ont déjà accepté d’atteindre les objectifs de ces politiques.
    • Le secteur de Banques soutient également le traité, notamment les banques d’investissements comme la très puissante Goldman Sachs, représentée à la Maison Blanche par Gary Cohn, un proche des « modérés ».
    • Elon Musk, président de Telsa, le constructeur de voitures électriques, a menacé de quitter le conseil économique de Trump s’il venait à se retirer du traité de Paris.
    • Une grande partie des entreprises américaines devraient continuer à défendre les énergies renouvelables et la protection de l’environnement, contre le gouvernement qui a pris fait et cause pour les entreprises polluantes.

 

  • Une population concernée 

    • Selon une enquête de Yale publié en 2016, 70% des Américains croient au changement climatique. 50% seraient inquiets de ses conséquences selon l’institut Gallup, 31% seraient partagés sur la question et 19% seraient très sceptiques.
    • Les climato-sceptiques représentent l’électorat de base de Trump: Républicain, plutôt masculin et âgé. C’est eux que Trump veut satisfaire en se retirant du traité de Paris sur le climat.
      Ceci étant, de nombreux Républicains, électeurs et politiques, acceptent et défendent aujourd’hui la lutte contre le réchauffement climatique.

 

 

Si Trump décide de se retirer du traité de Paris, il tient sa promesse de campagne, rassure sa base électorale la plus fidèle et les conservateurs de la majorité, et peut capitaliser cette décision pour les prochaines présidentielles de 2020.
Politiquement, c’est une isolation de plus sur la scène internationale. Les Etats-Unis rejoignent la Syrie et le Nicaragua dans les pays qui n’ont pas adhéré à ce traité.

Published in Environnement Europe Green