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Le kiosque du 10.06.17: Trump « balance » Comey – Le « media bashing » du GOP pour 2018 – Une Amérique au bord du divorce – « Conservative Move »

 

1. La meilleure défense, c’est l’attaque.

  • Rassuré par l’audition de James Comey, qui n’a rien révélé de pire sur Donald Trump que ce que l’on savait déjà, l’entourage du président a décidé de contre-attaquer plutôt que de se défendre (et paraître coupable) en accusant l’ancien directeur du FBI d’être un « leaker »:

    Pas de collusion, pas d’obstruction, c’est une balance … nous sommes ravis et pour être honnête, James Comey a confirmé beaucoup chose que j’ai dites, et certaines choses étaient fausses. 

     
     

  • Donald Trump a également affirmé en conférence de presse qu’il était prêt à témoigner « à 100% » sous serment qu’il n’a jamais demandé au directeur du FBI de « laisser Michael Flynn tranquille » – alors que tous ses conseillers, les médias et la plupart des Américains savent pertinemment que c’est vrai.
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  • Selon Axios, beaucoup de Républicains pensent que l’agressivité dont fait preuve Trump est le signe qu’il n’existe aucun enregistrement de ses conversations avec Mr Comey, comme le président a pu le suggérer sur Twitter. Ce seront les paroles de James Comey contre celles de Donald Trump.
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  • Donald Trump a répondu avec aplomb hier devant les caméras mais l’audition qu’il s’est proposé de faire avec le procureur indépendant Bob Mueller, remplaçant de Comey, pourrait bien encore une fois se retourner contre lui.
    Cette décision improvisée a été certainement prise contre l’avis de ses avocats car:

    • Donald Trump va devoir donner sa version de ce qui pense s’être passé, ce qui devrait rentrer en contradiction les preuves qu’aura récolté Mueller.
    • S’il ne prépare pas cette audition, elle pourrait rapidement tourner au fiasco pour Donald Trump.

 

  • Plus de 19 millions d’Américains ont regardé l’audition en direct de James Comey diffusée sur toutes les chaînes d’info; ils étaient 2,7 millions sur Twitter qui s’était associé à l’occasion avec Bloomberg; enfin, ils étaient 26 millions en live sur Facebook.
    Quant à Stephen Colbert, il a réalisé son meilleur « Late Show « depuis ses débuts en 2015. – Politico

 

 


2. Stratégie des Républicains pour 2018: Le Media-Bashing

 

Rapport hebdomadaire de Reporters Sans Frontières

 

  • Les attaques, insultes et menaces à répétition de Donald Trump contre la presse et les journalistes pour les discréditer auprès des électeurs américains depuis bientôt deux ans a fait des émules dans le parti Républicain autrefois garant d’un certain respect envers le quatrième pouvoir. 
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  • Un reportage du Huffington Post note une recrudescence des attaques physiques et verbales à l’encontre des médias qui s’inscrit dans une « stratégie du Grand Old Party pour les élections de 2018 »

     

  • L’idée lancée par Steve Bannon à la Conservative Political Action Conference que les médias seraient le nouveau « parti d’opposition » est désormais une réalité pour le parti au pouvoir.
    Selon le site d’info McClatchy:

    Des interviews avec des conseillers et leaders du parti républicain à travers le pays révèlent que ce qui a commencé comme une simple colère à l’encontre d’une couverture médiatique injuste – ou l’effort pour détourner les critiques – est devenue une stratégie à part entière de la prochaine campagne pour les élections de 2018.

     

  • Ils veulent convaincre les supporters invétérés de Trump que ces élections de mi-mandat « sont un référendum sur les médias autant que sur le bilan de Trump » et impliquent des « conflits ouverts avec les journalistes locaux et nationaux.

 


3. L’Amérique au bord du divorce

  • David French est l’un des journalistes star du National Review s’inquiète des divisions profondes, voire irréconciliables entre les Républicains et les Démocrates à travers le pays, notamment depuis l’ascension d’un milliardaire d’extrême droite qui a pris en otage le Grand Old Party.
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  • La preuve?
    La décision du gouverneur Californien, après le retrait américain de l’Accord de Paris sur le Climat décidé contre l’avis de la majorité de la population, de traiter directement avec la Chine pour combattre le réchauffement climatique, et qui se justifie:

     

    C’est un peu osé de parler de partenariat entre la Chine et la Californie comme si nous étions une nation séparée, mais nous sommes une nation séparée.  

     

  • Pour French, pas de doute, « la tendance est claire. Sous la présidence de Trump, la Californie est déterminé à suivre son propre chemin » et si ça continue les Etats-Unis vont tout droit vers « un divorce national » car les « Américains appartiennent à une tribu politique dont ils aiment les idées mais surtout dont ils détestent les adversaires. 
    Aussi bien les Démocrates que les Républicains.
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  • Ajoutez à cette « mutuelle antipathie », les regroupements (« matchings ») géographiques, culturels, religieux et « vous avez une nation dont les citoyens ont des vies de plus en plus différentes – ils n’habitent pas dans les mêmes endroits [les Démocrates habitent dans les zones urbaines des côtes Est et Ouest du pays], ne lisent pas les mêmes journaux, ont des croyances religieuses différentes. »
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  • Pour éviter un divorce du pays, French réaffirme les valeurs du fédéralisme, qui protègent les « privilèges et les spécificités », et pour préserver « notre union », la seule solution est de « tolérer » l’autre.
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  • « We’re not in a civil war, but We are Drifting Toward Divorce »National Review

 

 

 


4. Conservative Move

 

Sacramento Bee.

 

  • David French parle ci-dessus de « politisation de tout ce qui nous entoure »: En voici la preuve dans le San Diego Union Tribune ce matin: le lancement d’une compagnie « qui capitalise sur la croyance que les « blue states » (les Etats démocrates) comme la Californie sont devenus trop libéraux et pas assez accueillants envers les conservateurs et que la solution est de déménager au Texas ».
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  • La Compagnie, « Conservative Move » propose de s’occuper de la vente de votre maison en Californie et de vous trouver une nouvelle habitation dans le County de Collin, au nord du Texas, qui serait « l’un des meilleurs endroits où habiter » avec « ses écoles, ses boulots bien payés et sa sécurité » et surtout destinés à ceux qui partagent des idées conservatrices.
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  • Paul Chabot, fondateur de « Conservative Move », ancien candidat au parlement Californien qui a offert « des permis de chasser des terroristes » en échange de donations lors de sa dernière campagne, fait souvent la promotion du comté de Collins sur son compte Facebook: « Ici pas de gangs, pas de graffitis, juste les valeurs familiales du Nord du Texas ».
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  • Pour l’éditorialiste du Boston Globe, le phénomène « Vote with you feet » n’est pas nouveau, et beaucoup de Californiens déménagent au Texas pour des raisons politiques.
  • Un phénomène qui fait débat puisqu’il renforce les « bulles politiques », ces territoires politiquement délimités où la population pense, regarde, croit et agit de la même façon.
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  • La compagnie est toute jeune mais a réussi à faire parler d’elle en Californie et au Texas: « Tout ceux qui veulent déménager à Collin County à la recherche d’une utopie conservatrice vont être déçus » commentait le Dallas Morning News cette semaine.

 

 


5. Le reste de l’actualité

  • Mark Zuckerberg s’est engagé à visiter les trente Etats américains qu’il ne connait avant la fin de l’année 2017, certains disent pour une ambition politique, lui affirme vouloir connaître davantage cette Amérique inconnue qui a réussi à élire Trump.
    Quartz suit le parcours de Zuckerberg dans ces différents Etats, ICI
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  • Pour les 150 ans de la naissance du plus grand architecte américain, le site Curbed lui consacre plusieurs articles tous aussi intéressants les uns que les autres – Curbed
    + Récit de son voyage annuel entre L’Arizona et le Wisconsin – Curbed
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  • Portrait de Elizabeth Moss (« Mad Men ») qui cartonne actuellement dans « The Handmaid’s Tale ») dans Elle

 


6. La Couverture du Jour

Theresa May a voulu renforcer son autorité, a échoué et perdu la majorité absolue au Parlement anglais. « Un pari qui a mal tourné » titre The Economist qui garde son poste de Premier ministre mais sans trop de pouvoir. »

The Economist – June 2017

Published in Revue de presse Trumplandia Washington