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Le Kiosque du 20.07.17

 

1.Trumplandia: SIX MOIS, 991 tweets, zéro législation mais une interview extraordinaire

 

    • Le jeudi 20 juillet 2017 marque les six premiers mois de la présidence la plus folle, insensée, inattendue, excitante et fatigante de l’histoire du pays mais aussi une dure réalité, comme le souligne USA Today: « 991 tweets et aucune loi votée ».
    • Le président a donné sa seconde interview en moins d’un mois hier à son quotidien préféré détesté, le « failing New York Times »: la transcription et les extraits audio de l’entretien d’une cinquante de minutes sont hallucinantes et devraient rester dans les annales de Washington pour les années à venir.

 

  • Qu’est ce qu’on apprend:
    • Trump regrette d’avoir nommé Jeff Sessions comme ministre de la Justice depuis que ce dernier s’est récusé en mars dernier de toute enquête sur la campagne présidentielle de 2016 – au cours de laquelle il avait rencontré à deux reprises l’ambassadeur russe, Sergueï Kislyak, et omis de le préciser lors de sa confirmation devant le Sénat un mois plus tôt.
    • Trump est furieux qu’un procureur indépendant, Robert Mueller, dirige aujourd’hui l’enquête du FBI sur d’éventuels contacts entre son équipe de campagne et les Russes l’année dernière, mais cette nomination est la conséquence directe du renvoi du directeur du FBI décidé par Donald Trump au mois de mai.
    • « [Il n’a pas fait] d’argent avec la Russie »

 

 


2. John McCain malade

 

Une de l’Arizona Republic, jeudi 20 juillet 2017

 

  • John McCain, prisonnier de guerre du Vietnam, ancien candidat à la présidence du pays (contre Obama en 2008), sénateur républicain d’Arizona depuis 1982, a annoncé hier soir être atteint d’un cancer du cerveau. Le même genre de tumeur qui a entraîné le décès de Ted Kennedy et Beau Biden, le vice de l’ancien vice-président américain Joe Biden.
  • Toute la classe politique est sous le choc tant l’homme, le soldat, le politicien et père de famille est respecté à Washington et dans le reste du pays.
    A une époque où toutes les normes de la vie politique américaine ont été mis
  • McCain est l’un des sénateurs républicains les plus critiques à l’encontre de l’administration Trump: un éventuel retrait de la vie politique pourrait changer le rapport de force au sein du Sénat déjà très serré entre Démocrates (48 sénateurs) et Républicains (52).

 

 


3. De scientifique à lanceur d’alerte

 

  • Joel Clement, ancien haut responsable de la politique climatique du ministère de l’Intérieur des Etats-Unis a demandé cette semaine une autorisation de divulgation d’informations auprès de l’Office of Special Counsel sous prétexte que l’administration Trump menace selon lui « la santé publique et la sécurité du pays » en essayant de « réduire au silence des scientifiques comme lui ».
    Dans une tribune publiée dans le Washington Post, il explique:

     

    Je ne suis pas membre du « Deep State » et je n’appartiens au « big government ». Je suis un scientifique, un expert en politiques publiques, un fonctionnaire et un citoyen inquiet. A contrecoeur aujourd’hui, j’ai choisi d’être un lanceur d’alerte contre une administration qui préfère le silence à la science.
    Il y a sept ans, je suis venu travailler pour le Département de l’Intérieur [des Etats-Unis, qui contrôle et préserve la plupart des terres appartenant à l’État] où, entre autres, j’ai aidé les espèces menacées à se préparer et à s’adapter au changement climatique.
    Mais en juin dernier, j’ai fait partie des cinquante haut fonctionnaires à être réaffectés d’office. Sous prétexte de vouloir « améliorer le développement de talents, de la mission et de la collaboration », on m’a annoncé que j’étais réaffecté à un poste complètement différent qui consiste à recueillir les redevances des compagnies pétrolières.


    * « I’m a scientist. I’m blowing the whistle on the Trump Administration »Washington Post

 


4. Snapchat, le futur Netflix?

 

  • Quelques mois après une entrée fracassante à la Bourse de Wall Street grâce à une évaluation de 17 milliards de dollars, l’action de la messagerie mobile préférée des Millenials a perdu presque la moitié de sa valeur initiale et du revoir ses profits à la baisse.
     

    Investisseurs et spécialistes considèrent le stock trop « cher et instable »; un professeur de NYU a même noté que « investir dans Snapchat c’est comme conduire en état d’ébriété, ce qu’aucune personne responsable ne devrait faire » (…): c’est « confier son argent à une personne de 27 ans » – une référence à Evan Spiegel, le fondateur et PDG – « sans droit de vote »

     

  • Les défenseurs de la compagnie comparent les critiques auxquelles font face Snapchat avec Facebook, dont le stock avait perdu 60% dans les mois qui ont suivi son entrée en bourse en 2012 et qui est aujourd’hui évaluée à 485 milliards de dollars.
  •  

  • Pour la journaliste de Vanity Fair, comparer Facebook et Snapchat n’a pas de sens tant les deux compagnies diffèrent et il serait plus judicieux d’envisager les opportunités de Snapchat par rapport au développement d’une compagnie comme Netflix:
     

    En 1997, Netflix envoyait des DVD à domicile par la poste. Aujourd’hui, Netflix vaut 90 milliards de dollars et la société dépense 6 milliards par an dans la création de contenu de qualité, diffusé sur des millions d’appareils partout dans le monde.
    Netflix fonctionne toujours dans le domaine de la vidéo mais complètement différemment qu’il y a 20 ans. Certains analystes de la Silicon Valley affirment que Snapchat pourrait accomplir la même chose. Plutôt que d’essayer de concurrencer Facebook ou Instagram, Snapchat pourrait s’associer avec des créateurs de contenu grâce à la capacité de Spiegel à comprendre mieux que n’importe quel autre PDG de réseaux sociaux, ce que recherche le public.
    Cette semaine Snapchat a révélé qu’elle s’associait avec NBC News pour créer un bulletin d’informations deux fois par jour. Il travaille déjà avec MTV et autres plate-formes préférées des Millenials.

    * « Don’t panic Wall Street: Why you shouldn’t bet against Snpachat and Evan Spiegel » – Vanity Fair

 

 


 

5. Un discours physiquement violent?

 

  • Une enquête publiée récemment dans The New York Times, intitulé « When Speech is Violence »  associe directement les mots à de la violence physique:
  •  

    Si les mots peuvent créer du stress, et si à la longue, le stress peut vous endommager physiquement, on peut en déduire que certains types de discours sont une forme de violence (…)
    Il est raisonnable, scientifiquement parlant, de ne pas autoriser un provocateur comme Milo Yiannopoulos à donner des conférences dans les universités. Il fait partie de quelque chose de toxique, d’une campagne injurieuse. Il n’y a aucun intérêt à débattre avec lui car le débat n’est pas ce qu’il cherche à offrir.

 

  • Ce à quoi répondent Jonathan Haidt et Greg Lukianoff dans The Atlantic:

    L’idée qu’un discours est une forme de violence est dangereuse.
    C’est un message aux membres d’une génération déjà angoissée et déprimée que le monde est beaucoup plus violent et menaçant qu’il ne l’est déjà et que des conférenciers peuvent littéralement tuer.
    Pire encore: A une époque de polarisation politique exacerbée aux Etats-Unis, ça permet à des groupuscules de cette génération de justifier la violence politique. (…)
    La liberté d’expression, normalement comprise, n’est pas de la violence, c’est un remède contre la violence.

    * « Why is it bad to tell Students Words are Violence » The Atlantic

 


6. Comment faire confiance à des sources anonymes?

 

  • Les révélations des luttes internes, mensonges et réunions passées sous silence qui minent la Maison Blanche ces six derniers mois ont été possibles grâce à l’utilisation d’informations fournies par des « sources anonymes » – discrédités par le président et toute son administration comme mensongères car invérifiables car précisément anonymes.
     
  • Five Thirty Eight s’est penchée sur le problème et offre cinq conseils pour identifier la véracité de sources anonymes:
    • Quand dans un article, plusieurs sources affirment la même chose, « ça apporte un degré de précision qui rend l’histoire plus crédible »
    • « Faites confiance à une source qui affirme que quelque chose est arrivée, et non pas à quelque chose qui va arriver ». Il est impossible de prouver que quelque chose n’arrivera pas, c’est de la spéculation qui être volontairement insidieuse.
    • Plus le journaliste donne des précisions sur ses sources, leur fonction, rang, etc … mieux c’est.
    • Prêter attention au support dans lequel l’histoire est publiée et le journaliste qui en est à l’origine. 
    • Prêter également attention aux démentis « vagues ou imprécis » formulés contre ces sources qui signifient souvent qu’elle sont vraies.

 

 

 


 

7. « An Inconvenient Sequel » n’a pas convaincu

 

 

  • Hier avait lieu à Washington D.C. la première de la suite du documentaire sur l’environnement de Al Gore, « An Inconvenient Truth », oscarisé en 2006, et intitulé cette fois-ci « An Inconvenient Sequel: Truth to Power »
  • Axios rapporte les propos d’un spectateur présent à la séance: « Le film est une combinaison étrange d’auto-dérision et et de narcissisme climatique » et affirme:
     

    Malgré son titre, c’est le film qui ignore les difficultés auxquelles doivent faire face les défenseurs du changement climatique avec l’administration Trump. On voit la même chose qu’on a vu dans le premier, c’est-à-dire [Al] Gore et l’impact du changement climatique – qui a empiré.
    Le film, et la première à Washington, montrent combien le mouvement du « climat » est dehors de la réalité politique – les Républicains contrôlent le Congrès et la Maison Blanche est dirigée par un président qui ne reconnaît pas le changement climatique, et qui l’adresse encore moins.

 


 

8. Le reste de l’actualité

 

  • « Le hip-hop a dépassé le rock pour la première fois, grâce aux albums que personne n’achète » (…) le Hip-hop, y compris le R&B est désormais le genre musical le plus musical le plus écouté avec 25% de la consommation de musique contre seulement 23% pour le rock. – Quartz

 

  • Tomi Lahren, jeune conservatrice très agitée, anti-démocrate (qu’elle appelle les « melting snowflakes ») et pro-Trump, virée de The Blaze pour avoir défendu le droit à l’avortement est l’invitée toute cette semaine de l’émission de Sean Hannity sur Fox News pour peut-être décrocher un contrat avec la chaîne. – Daily Caller

 

 


8. La couverture du Jour

 

  • Couverture impressionnante du New York Times magazine sur la bataille de Mossoul remportée dernièrement par les forces alliées irakiennes contre Daesh et ce qu’il en reste aujourd’hui.

 

Published in Revue de presse