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Le Kiosque du 28.07.17: « The Scaramucci Show »

 

1. Obamacare reste « the law of the land »

 

 

  • Cette nuit le sénateur McCain et deux collègues républicaines, Susan Collins du Maine et Lisa Murkowski d’Alaska ont voté avec les 48 sénateurs démocrates contre le « skinny » Repeal d’Obamacare proposé par le chef de leur propre majorité, Mitch McConnell.
     

    Ce n’est pas la fin de la lutte autour de l’Affordable Care Act. C’est la fin de sept années de promesses des Républicaines qu’ils pourraient s’en débarrasser et recommencer à zéro.
    Ce n’est ni l’échec du président, ni celui de Mitch McConnell ou de Paul Ryan. C’est un échec collectif – car les Républicains ont eu sept pour décider ce qui remplacerait [Obamacare] et n’ont pas réussi à se mettre d’accord. – Axios

     

  • Vraisemblablement, Démocrates et Républicains devraient travailler ensemble pour « stabiliser les marchés de l’assurance » sans l’aide du président qui a répété cette nuit vouloir attendre que Obamacare s’effondre pour pouvoir agir.

 


2. The Anthony Scaramucci Show

 

 

Page d’accueil du Drudge Report hier après midi

 

  • Une semaine après avoir été pressenti comme directeur de la communication de la Maison Blanche, Anthony Scaramucci s’est donné comme principale mission de stopper par tous les moyens les fuites qui affaiblissent le président et son administration depuis six mois … quitte « à virer tout le monde ».
    Problème: « The Mooch » a une définition trèslarge du terme « fuite » et a accusé à tort certains membres du cabinet d’être à l’origine des révélations sur sa situation financière – information accessible à quiconque en fait l’autorisation.
    La paranoïa de Scaramucci est montée d’un cran mercredi.
  •  

  • Ce soir là, il a contacté un journaliste du New Yorker qui a révélé plus tôt qu’il avait dîné à la Maison Blanche avec le président et l’animateur de Fox News, Sean Hannity, pour savoir qui lui avait fourni l’information – ce que le reporter à bien entendu refuser de dire.
    Scaramucci a menacé de virer l’ensemble de son équipe pour tenter de soutirer l’information avant d’accuser directement le chef de cabinet, Reince Priebus, son ennemi juré, d’en être l’auteur:

    A partir de là, The Mooch est parti en vrille: Il pense Priebus était inquiet du dinner auquel il n’avait pas été invité.
    « Reince est un putain de schizophrène parano, c’est un paranoïaque,«  a affirmé Scaramucci (…)
    Scaramucci m’a aussi dit que, contrairement à d’autres membres du cabinet, il ne recherche pas l’attention des médias.
    « Je ne suis pas Steve Bannon, Je n’essaye pas de sucer ma propre bite », a-t-il dit en parlant du conseiller du président, « Je n’essaye pas de développer mon propre clan aux dépens de l’intégrité du président. Je suis ici pour servir le pays (…)
    Je dois y aller maintenant, je vais tweeter des horreurs pour essayer de le [Reince Priebus]  pousser à bout. « 

     

  • Les propos hallucinants de Scaramucci ont été défendus par … Sarah Sanders, la porte parole de la Maison Blanche, qui parlé de « langage coloré, parfois inapproprié » et Kellyanne Conway –  l’intéressé, plutôt que de s’excuser, a promis de continuer à se battre « passionnément » pour le président et a reconnu avoir « fait une erreur en faisant confiance à un journaliste ».

 

  • Pour The Daily Beast

    Le président se délecte des attaques de Scaramucci contre Priebus [qu’il accuse d’être responsable des nombreuses fuites de la Maison Blanche] – sur les chaînes de télévision, dans des tweets, dont certains ont été effacés – et est ravi de voir un membre de son cabinet s’enflammer autant contre des fuites qui l’irritent autant.



3. Les fuites vont continuer

 

  • Pour le consultant républicain Alex Conant interrogé par Politico, le langage grossier, vindicatif et menaçant de Scaramucci n’arrêtera pas les fuites:
     

    Partager illégalement d’informations en dehors d’une organisation va inévitablement la paralyser, ce qui va engendrer à davantage de dysfonctionnement et d’échecs. Le président a le droit d’être scandalisé par les fuites de la Maison Blanche.
    Mais essayer à tout prix d’identifier la taupe va créer d’autres taupes et d’autres fuites.

    La Maison Blanche ne fuit pas à cause de quelques personnes mal-intentionnées. C’est le manque d’unité au sein de l’équipe qui explique principalement les fuites. C’est d’ailleurs pourquoi les fuites concernent généralement les luttes internes à l’origine même de ces fuites.

    En affaires, les employés sont liés par l’objectif commun de maximiser les profits. Les organisations politiques n’ont pas cette finalité: les employés doivent s’unir autour d’une même vision et d’un même objectif.
    Pendant la campagne, Trump a réuni son équipe pour gagner une élection. Mais à la Maison Blanche, il n’a pas réussi à unifier cette équipe (et encore moins le peuple américain) autour d’un principe qui aille au-délà de la défense de sa seule réputation de président. Sans cet objectif commun, les clans sentent le besoin de balancer les uns sur les autres.

 


4. Dure semaine pour la communauté LGBT

 

  • Trump a voulu rassurer sa base électorale, après les critiques de nombreux médias et politiques de droite sur ses attaques contre Jeff Sessions, en utilisant la « guerre culturelle » contre à la communauté LGBT à qui il a « asséné trois coups en une seule journée »
     

    • La décision inattendue mercredi d’interdire toute activité de personnes transgenres dans l’armée américaine annoncée via Twitter a été prise, contrairement à ce qu’il a affirmé, sans consultation préalable des généraux et experts militaires – Vox
      * Les associations familiales et religieuses ont salué « la décision courageuse du président d’arrêter « d’utiliser nos militaires pour des expériences d’ingénierie sociale et au service du politiquement correct. – SPLC
      * Néanmoins, le Chef d’Etat-Major des armées, le général Joseph Dunford a affirmé hier qu’il n’appliquerait pas la mesure sans déclaration officielle du président. – Vox
    • Le département de Justice a déposé un mémo affirmant que le Civil Right Act de 1964 ne protège pas la communauté LGBT d’une discrimination à l’embauche – et pour offrir le droit aux patrons et entreprises de refuserer d’embaucher des personnes à cause de leur orientation sexuelle. – SPLC
    • Trump a annoncé mercredi qu’il nommait Sam Brownback, le gouverneur du Kansas et adversaire des droits des homosexuels, au poste d’ambassadeur de la liberté religieuse dans le monde – un département du Secrétariat d’Etat – qui vise à promouvoir la liberté religieuse comme partie de la politique étrangère – The New York Times

 

 


5. « Trump, le déloyal »

 

  • C’est l’une des contradictions du président: il exige une loyauté inconditionnelle, professionnelle et personnelle de ses proches, de sa famille, de ses associés mais lui en exempt, explique le magazine Politico:

    La vie de Donald Trump est une succession de trahisons.
    Son mentor et avocat Roy Cohn, qui a été le bras droit du sénateur [anti-communiste] McCarthy … Trump a beaucoup appris de lui, mais quand Cohn a contracté le Sida dans les années 80, Trump lui a tourné le dos, et engagé d’autres avocats. Lors de ses funérailles, Trump n’a prononcé aucun discours.
    Les ex-femmes de Trump pourraient sans doute dire la même chose si elles n’étaient pas retenues par un accord de confidentialité.
    Il a été particulièrement déloyal envers sa première femme, Ivana, la mère de Donald Jr, Ivanka et Eric. Lors de leur séparation, il a dit à un journaliste de Vanity Fair: « Quand un homme quitte sa femme, surtout quand il la quitte pour un autre coup – et un bon cul – la moitié de la population va préférer la femme délaissée.

    « Trump the Disloyalist: Why is anyone surprised by the president’s treatment of Jeff Sessions? »Politico magazine

 


6. Pourquoi les journalistes ne s’intéressent pas aux médias conservateurs?

 

L’expression de droite « Pajama Boy » vient de cette publicité sur Obamacare sortie en 2013

 

  • Poynter a interviewé Will Sommer, l’auteur de « Right Richter » la newsletter hebdomadaire consacrée aux médias conservateurs lancée il y a un peu plus d’un an pendant la campagne électorale par un féru des médias, qui travaille aujourd’hui pour le quotidien politique de Washington, The Hill, et notamment sur le manque d’intérêt des journalistes envers des médias conservateurs:
     

    Ils appellent cela la « clôture épistémique », l’idée que les médias conservateurs n’ont pas besoin de communiquer les autres médias [ils agissent en vase clos »] – ce qui est très intéressant. Par exemple, après l’agression de Greg Gianforte sur Ben Jacobs, un reporter du Montana – beaucoup de gens à la radio traitaient le reporter « « de pajama boy, Oh c’est un pajama boy! ».
    J’ai tweeté ça et je me suis rendu compte que les gens ne connaissaient pas cette expression qui caractérisent les jeunes hommes millenials et progressistes qui traînent en pijama [en référence à une publicité pour Obamacare diffusée en 2013].
    C’est un environnement culturel très marqué – et l’une des raisons pour lesquelles c’est aussi fascinant.

 

 

 


7. A regarder

  • Reportage de Vice News sur « cette femme qui paye les toxicomanes pour qu’elles n’aient pas d’enfants ».

Depuis 20 ans, Barbara Harris traverse le pays dans un camping-car pour promouvoir son association à but non lucratif auprès des alcooliques et toxicomanes.
Son organisation, Projet Prevention, paye celles et ceux qui ont des problèmes de drogue ou d’alcool $300 pour être fertilisés ou prendre des traitements contraceptifs à long terme, comme un implant ou un stérilet. Elle en a convaincu sept mille d’entre eux d’abandonner leur fertilité. Elle a créé Project Prevention après avoir adopté quatre enfants en quatre ans de la même mère toxicomane (…)
Elle reçoit jusqu’à un demi million de dollars de donations chaque année.

 

 

 

 


8. Couverture du Jour

 

  • Comment est-ce que Samsung a réussi à s’en sortir malgré le fiasco du Galaxy S7 et le scandale de corruption qui a ébranlé la compagnie en début d’année.

 

 


9. Le reste de l’actualité

 

  • La fertilité des Occidentaux n’est pas bonne: Selon une étude scientifique publiée cette semaine réalisée en Amérique du Nord, Europe, Australie et Nouvelle Zélande auprès de 43 000 individus, la concentration de sperme a baissé de 50% entre 1973 et 2011, soit 1,4% chaque année.
    Beaucoup de scientifiques réfutent les résultats de cette étude. – CNN

 

  • La MTA, Metropolitan Transport Authority, en charge du métro et bus new yorkais annoncé une série de réformes pour moderniser un système vieillissant qui prévoit davantage de wagons, l’allongement de la ligne C et le retrait de sièges dans certaines voitures pour laisser rentrer plus de monde – une aubaine pour les street dancers, de plus en plus nombreux à divertir les passagers. – New York Times

 

  • Victime de son succès: le premier épisode de la série Game of Thrones a été regardé illégalement en streaming 91 millions de fois. – Bloomberg Businessweek

 

  • Jeff Bezos, fondateur et PDG d’Amazon, est devenu le temps d’un après midi l’homme le plus riche du monde, devant Bill Gates, avec une fortune qui a atteint pendant quelques heures 92 milliards de dollars avant de redescendre – CNBC

 

  • « What Happened », c’est le titre du récit très attendu de Hillary Clinton sur la pire défaite de sa carrière, sur la pire défaite des Démocrates, sur la pire défaite de l’Amérique: La victoire de Donald Trump.
    Le livre peut être commandé en avance sur Amazon pour $24,98 – la sortie officielle est prévue le 12 septembre prochain – où un court extrait est disponible:
    Dans le passé, pour les raisons que je vais essayez d’expliquer, je me suis souvent retenue en public, comme si je marchais sur un fil sans protection. Aujourd’hui j’ai décidé de tout dire.

Published in Revue de presse