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Le Kiosque du 02.08.17

 

 

1. « Les survivantes »

 

    • « A la Maison Blanche, ce sont les femmes qui survivent » notait Politico hier matin: « Un président très critiqué pour ses propos contre les femmes s’est entouré de plus solides » que les conseillers et autres porte-paroles qui ont démissionné (Michael Flynn, Sean Spicer, Michael Dubke), se sont fait virés (Reince Priebus, Anthony Scaramucci) ou ont publiquement été humiliés (Steve Bannon, Jeff Sessions) par Trump ces six derniers mois.

 

  • Kellyanne Conway, n’est pas la seule à avoir évité les pièges. Les survivants de cette Maison Blanche « extra-ordinaire » sont presque toutes des femmes qui servent dans son administration: « L’intouchable » Hope Hicks (conseillère en communication), Dina Powell (conseillère adjointe à la Sécurité Nationale), Nikky Haley (Ambassadrice à l’ONU), Sarah Huckabee Sanders (nouvelle porte parole de la Maison Blanche), Omarosa Manigault, qui s’est attirée les faveurs de Trump en jouant la méchante dans The Apprentice, et enfin la plus importante, Ivanka, sa fille.

    Ca semble ironique pour une administration dirigée par un misogyne prêt à dégainer tout ce qui bouge, de la présentatrice du « Morning Joe », Mika Brzezinski, à son ancienne rivale, Hillary Clinton – et qui a été accusé par plus d’une dizaine de femmes d’attouchements inappropriés. Mais la gente féminine de la Maison Blanche a été jusqu’ici la plus épargnée (…) On ne sait pas trop comment dans un environnement aussi hostile aux politiques pro-femmes, favorable à la suspension des financements de Planned Parenthood ou l’abrogation des régulations concernant l’égalité des salaires.

    * « In Trump’s White House, the Women are the Survivors »Politico

 

 


2. Présumée coupable

 

 

  • En 2009, Noura, a été condamnée à vingt ans de prison pour le meurtre de sa mère qu’elle a toujours nié, malgré l’absence de son ADN sur les lieux du crime et grâce au zèle d’une procureure sans scrupules, Weirich, prête à tout pour gagner, qui a dissimulé des preuves susceptibles de l’innocenter.

    Noura a appris que la Cour Suprême du Tennessee avait cassé le verdict un soir d’août 2014, depuis sa cellule.
    Elle y était enfermée depuis neuf ans et avait abandonné l’idée d’un éventuel appel. Depuis l’instauration de la loi Brady [en 1963 qui oblige le procureur à présenter toutes les preuves d’une enquête même si elles sont favorables à la défense], la Cour Suprême du Tennessee n’a cassé qu’un seul verdict à cause de la faute d’un procureur qui a oublié de présenter toutes les preuves [lors d’un de ses procès].
    Et là, devant la télévision sans son, Noura pouvait voir son nom défiler à l’écran.

 

  • Une « épidémie » d’erreurs?
    Selon un rapport du « National Registry of Exonerations » publié en mars dernier, 70 des 166 révisions de procès impliquent la responsabilité du gouvernement, et sont le plus souvent liées à la dissimulation de preuves – on compte 2 000 révisions de procès depuis 1989.

    Pour de nombreux procureurs, mentir est inacceptable, et des procureurs oublient parfois sans le vouloir de présenter des preuves, ou ne les ont tout simplement pas reçues de la police. Mais l’un des aspects les plus troublants de ce système, c’est qu’on ne pourra jamais savoir le nombre d’affaires où des preuves ont été dissimulées. « Le problème de [la loi Brady] c’est que tu dois prouver qu’ils cachent quelque chose pour déposer une plainte, et combien en a-t-on laissé passer?

     

    * « She was Convicted of Killing her Mother. Prosecutors Withheld the Evidence that could have freed her »The New York Times magazine

 


3. Le fabuleux destin des frères Collison

 

  • Comment deux frères originaires d’Irlande ont révolutionné le payement en ligne

    Chaque année, les Américains dépensent 1,2 milliards de dollars d’achats en ligne, un chiffre qui a doublé ces cinq dernières années, et qui devrait doubler les cinq prochaines si internet continue à dévorer le commerce traditionnel. C’est donc surprenant que l’infrastructure financière de la toile soit aussi vieille et lente.

    Pendant des années, l’explosion du e-commerce a devancé la technologie sur laquelle il s’appuyait  (…) En 2010, Patrick et John Collison, des frères de la campagne irlandaise, modernisent ce système. Leur compagnie, Stripe Inc., met en place un logiciel qui connecte directement les entreprises via leur site internet et applications à des institutions bancaires, et leur permet de recevoir des payements, sans intermédiaires. Leur produit cartonne auprès des start-ups de la Silicon Valley.

    Des entreprises comme Lyft, Facebook, DoorDash, et des milliers qui leur ressemblent utilisent Stripe pour la plupart de leurs opérations financières. La compagnie gère aujourd’hui des dizaines de milliards de transactions sur internet chaque année. La moitié des Américains qui ont acheté en ligne, sont passés sans la savoir par Stripe

    Leur dernier client? Le géant Amazon, et bientôt les géants de la grande distribution américaine.


    .* « How the Two Brothers Turned Seven Lines of Code into a $9,2 billion startup » – Bloomberg Businessweek

 

 


4. « The i-word »

 

    • Le Département de Justice américain utilise à nouveau dans ses déclarations officielles le terme d’immigrés clandestins, « illegal alien » en anglais, pour qualifier ceux rentrés illégalement sur le territoire – une expression qui avait disparu du langage officiel depuis 2009 remplacé par un terme plus politiquement correct de « étranger en situation irrégulière » ou « sans papiers » (« undocumented » en anglais) – Devant l’aggravation de la situation en 2014, ils ont commencé à différencier « demandeurs d’asile », « migrants » ou encore « mineurs non accompagnés ».

 

  • C’est Jeff Sessions, l’Attorney General, partisan d’un durcissement de la politique d’immigration qui a montré l’exemple en adoptant ce nouveau langage, notamment pour évoquer la répression (« crackdown’) contre les « cités sanctuaires »:

    « [Jeff Sessions] veut donner l’impression que tous les étrangers présents aux Etats-Unis sans autorisation sont des criminels (…) Les étrangers ont des droits, et même lorsqu’ils sont arrêtés, ont droit à un procès. Les lois sur l’immigration ne font qu’accélérer les procédures d’expulsion » explique le professeur Michael LeRoy »

     

  • Par ailleurs, les « Immigration and Nationality Acts » (INA) précisent que toute présence illégale sur le territoire américain est une violation du code civil mais certainement pas un crime, comme le sous-entend le terme d’immigré clandestin.
    De nombreuses associations de défense des libertés condamnent l’utilisation du « i-word », en référence au « n-word » et ont même réalisé des campagnes de sensibilisation sur le sujet

    * « Loaded ‘illegal alien’ phrase introduced in sanctuary cities crackdown » – Chicago Tribune

 


5. Kalanick prépare déjà son retour

  • « Ennemi public numéro un » de la Silicon Valley, Travis Kalanick, fondateur de Uber, viré de son poste de président le mois dernier par ses propres actionnaires serait déjà en train de fomenter son retour, par la force si nécessaire, dans sa compagnie.

    Puis il y a le coup de force dans où le conseil d’administration réussit à se débarrasser du PDG et en installe un nouveau. C’est arrivé dans les années 80 à Steve Jobs avec Apple, en 2008 à Jack Dorsey avec Twitter, et le mois dernier à Travis Kalanick avec Uber. Et bien entendu, le twist dans ce genre de situation, c’est que le PDG est souvent le fondateur de la compagnie, dont la réussite lui est vitale. C’est le genre de personnalités qui ne se déclarent jamais vaincues.
    Au contraire, elles vont faire tout ce qui est en leur pouvoir, et contre toute attente, pour préparer leur retour triomphant dans l’entreprise.
    Souvent ça marche [à l’instar de Jack Dorsey]

     

  • Selon ses proches, Kalanick préparerait un retour dans Uber « à la Steve Jobs », c’est-à-dire « épique ». Sauf que …

    Dorsey est retourné à Twitter après des années passées à réhabiliter son image dans la presse et à réussir [une nouvelle aventure] avec Square, sa compagnie de payement via mobile.
    Kalanick, de l’autre côté, n’a pas eu le temps de décompresser. Et surtout, il n’est pas aimé. Il est même détesté par certains médias, le gouvernement, les syndicats de taxi, et ces derniers mois, par certains employés les plus proches de Uber.
    « Pour Dorsey, c’était différent » affirme un proche de Kalanick, « ce n’était pas un lunatique qui insultait publiquement les gens. Il n’était pas l’ennemi public numéro un. »

    * « Inside Travis Kalanick’s fight to retake Uber »Vanity Fair

 


6. Le reste de l’actualité

 

  • True Crime
    Ils se sont faits passés pour les victimes d’une photographe sans scrupules qui refusait de leur donner les photos de leur mariage à cause d’un supplément impayé de 150 dollars. L’affaire a fait grand bruit à l’époque: Le couple est passé à la télé et la photographe a perdu son business. Sauf que de cela était vrai, et le jeune couple a tout inventé et se retrouve aujourd’hui condamné à 1 million de dollars de dommages et intérêts par un tribunal de Dallas. – The Washington Post

 


7. La couverture du Jour

 

  • Variety consacre sa une au dernier opus de la réalisatrice Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty), « Detroit » sur les émeutes de la ville au cours de l’été 1967 qui ont fait 43 morts, un millier de blessés, 7 000 arrestations

Published in Revue de presse