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Le kiosque du 08.08.17

 

1. 200

  • Hier, le président a fêté ses deux cent premiers jours à la Maison Blanche résumés par le Washington Post
     

    • Décrets présidentiels signés: 42
    • Projets de loi signés: 43
    • Propositions de lois visant l’abrogation d’Obamacare devant le Sénat: 3
    • Lois d’Obamacare abrogées: 0
    • Le mur; 0
    • Pays visités: 8 et les territoires occupés
    • Jours passés dans les propriétés Trump: 64
    • Parties de golf effectuées: Au moins 35
    • Jours passés à Mar-a-Lago: 25
    • Argent dépensé par le contribuable pour protéger Mar-a-Lago: 6,6 millions de dollars
    • Directeurs du FBI & directeurs de la communication, directeurs de cabinet: 2
    • Opinions favorables: Entre 36% et 39%

 


2. La Résistance latino au Texas

  • Depuis que le gouverneur du Texas, Greg Abott, a signé la loi dite SB4, qui rentrera en vigueur en septembre et autorise les forces de l’ordre à demander aux suspects, témoins et victimes de crimes leurs papiers d’identité et punit les villes sanctuaires qui protègent les sans papiers – en accord avec la politique anti-immigration de l’administration Trump – la résistance s’organise dans le « Lone Star » State notamment au sein de la communauté latino (10,8 millions)
    Mother Jones est allée enquêter sur Jolt, une « association qui cherche à mobiliser les jeunes latinos texans contre les lois anti-immigration ».
     

    Certains des étudiants qui se sont inscrits au programme [de formation] de Jolt, sont sans papiers, d’autres viennent de familles installées au Texas depuis des générations. Mais tous ont adhéré au militantisme politique après le virage à droite qu’ont pris l’Etat et le pays.(…)
    Les membres recrutent des électeurs, organisent des manifestations mais ont réussi à attirer l’attention lors d’évènements plus médiatisés. En juin dernier, les militants de Jolt ont manifesté à l’intérieur du Capitole et perturbé la dernière journée de session parlementaire – les manifestations ont tellement énervé un Représentant républicain qu’il a fini par prévenir l’ICE (l’Immigration and Customs Enforcement).(…)

    Dans un Etat encore dominé par un gouvernement républicain presque entièrement blanc, les militants pensent que SB4 est une opportunité unique pour mobiliser des communautés désengagées.

    * « Will Texas’ Immigration Crackdown Spark the Latino Uprising Democrats Have Been Waiting For? »Mother Jones

 


3. Dure Conversation

 

  • Tommy Curry est un docteur en droit afro-américain dont « la philosophie vise à poser les questions qui fâchent sans peur ou préjugés » notamment sur le racisme et « la tyrannie culturelle blanche ».
    Son embauche au Département de philosophie de l’université du Texas devait apporter davantage de mixité dans un établissement essentiellement blanc (3% d’étudiants noirs seulement) et un secteur où les afro-américains sous représentés (1% du personnel).
    Pendant plusieurs années, la côte du professeur est montée en flèche chez ses étudiants jusqu’à sa titularisation en mai dernier, malgré les critiques de certains collègues sur ses propos jugés controversés voire incendiaires.

     
  • C’est à cette époque qu’un extrait d’une interview de Curry sur le tabou autour des afro-américains propriétaires d’armes à feu, interprété comme « un appel au meurtre des blancs » a fait le tour des réseaux d’extrême droite provoquant une levée de boucliers de professeurs, d’étudiants et donateurs de l’université du Texas qui a fini par suspendre le professeur.
  •  

  • Extrait:
     

    Les professeurs sont regardés, suivis et confrontés. On leur demande des comptes sur ce qu’ils ont dit et ce qu’on leur prête. La technologie moderne a transformé ces campus en cirque, et le public vient admirer les bêtes: les professeurs qui pensent que les statues en marbre blanc sont racistes, ceux qui appellent au génocide blanc à Noël, ceux qui veulent voir le président Trump pendu. Des élites présentées comme des brutes sauvages.
    Tommy Curry était le noir enragé qui voulait voir les blancs mourir.
    C’est la caricature qu’on en fait mais l’histoire est plus compliquée.
    Le drame qui s’est déroulé à Texas A&M, c’est l’histoire d’un chercheur qui a été accueilli dans une université publique grâce à une façon de pensée inhabituelle et puis mis au banc pour la même raison. C’est l’histoire de ce qu’une université valorise, de la façon dont elle exprime ces valeurs sous la pression, et comment cette pression fonctionne.
    C’est la liberté et le contrôle, la raison et la peur, la bonne foi et la mauvaise.

    * « Who’s left to Defend Tommy Collin? » – San Francisco Chronicle 


4. Patagonia: le business de la résistance

 

  • Patagonia, la marque de vêtements pionnière dans la lutte pour la protection de l’environnement, est « la conscience de l’industrie de l’outdoor, prête à abandonner des profits importants pour remplir sa mission.
    La compagnie est en guerre contre l’administration Trump qui veut privatiser des espaces naturels appartenant au domaine public, voudrait devenir un acteur politique influent à Washington.
  •  

  • Aussi emblématique que la marque est son fondateur, Yvon Chouinard, 78 ans, partisan d’une croissance modérée de ses activités et surtout intéressé par la dimension environnementale et sociale de son entreprise (« sauver la planète »), dont les profits ont quadruplé ces sept dernières années et qui possède aujourd’hui.
     

    Bien entendu, une telle ambition nécessite d’immenses ressources. Dans le schéma global des choses, Patagonia qui approche le milliard de dollars de bénéfices, passe de poids plume à poids léger. Dans un avenir proche, la compagnie ne peut pas concurrencer l’influence politique de l’industrie pétrolière et gazière, un adversaire important des espaces naturels appartenant à l’Etat. Mais une croissance rapide et continue pourrait éventuellement changer le rapport de force (…)
    Pour le moment pourtant, le pouvoir de Patagonia repose essentiellement dans sa capacité a révolutionner l’industrie de l’outdoor – en plein essor, estimée à un billion de dollars – qui a l’argent et les clients pour influencer les politiques à l’échelle nationale. Encore faut-il que les autres compagnies de l’industrie s’engagent à soutenir un pareil activisme et soient enclins à suivre un homme qui les traite de « faibles ».

    * « Patagonia big business of #Resist » – Outside

 


« Le jour ou le feu s’est déclaré »

 

  • C’est la cover story de Texas Monthy cet été: « The Day the Fire Came ».
    L’après midi du 6 mars 2016, trois feux se sont déclarés autour de la ville d’Amarillo dans le Panhandle texan – la région la plus au nord de l’Etat – répandus par des vents violents et une importante sécheresse.
    Sur place, Cody Crockett, un jeune cowboy qui travaillait dans un ranch de la région, accompagné par sa petite amie, Sydney Wallace, venue le rendre visite pour le week-end et Sloan Everett, un cowman, « ont fait ce qu’ils ont toujours appris: Retourner dans la praire pour sauver le bétail ».
    Le corps de Sydney a été retrouvée sans vie quelques heures plus tard. Cody et Sloane étaient brûlés, asphyxiés mais conscients lorsque les urgences sont arrivées pour les transporter à l’hôpital où tous les deux sont morts de leurs blessures.

    Incroyablement, à l’exception de trois veaux, [tous les animaux ont échappé au feu]. Contre toute attente, Cody, Sydney et Sloan avaient sauvé le bétail.

    (…)
    Cet après midi là, au moins 32 départs de feu ont été recensés dans le Sud des Grandes Plaines, et brûlé près de 500 000 hectares de champs, « le plus incendie de plaines de l’histoire moderne » selon le National Weather Service. Le total des dégâts a été évalué à dix millions de dollars, deux mille vaches sont mortes. D’autres vaches et veaux étaient tellement brûlés qu’ils ont été abattues, transportés par des bulldozers vers des larges fosses pour être enterrées.

    * « The Day The Fire Came » – Texas Monthly

 

 

 

 

 

Published in Revue de presse