Skip to content →

27.09.17

 

 

1. Les partielles en Alabama

 

 

  • La victoire de Roy Moore, le candidat anti-establishment soutenu par Breitbart et Steve Bannon contre Luther Strange, le candidat du parti républicain, soutenu par Donald Trump est un mauvais signe pour les candidats du GOP aux élections de 2018 où toute une série de nouveaux prétendants et adversaires pourraient faire campagne contre eux.

 

  • Le candidat le plus proche des idées de Trump était Roy Moore mais le président a dû suivre la direction de son parti dont il a besoin au Congrès pour faire passer son programme … qui ne passe pas.

 

  • Tous les tweets d’encouragement de Trump, qui est même allé en meeting à Huntsville en Alabama vendredi dernier, destinés à Luther Strange ont mystérieusement disparu après sa défaite hier soir. Le président a depuis félicité Roy Moore, « un mec super qui a fait une belle campagne »
     

    L’establishment républicain est tellement faible que même avec le soutien Trump, il est incapable de battre les « Trumpers »

 

  • Morning Joe a rassemblé les propos les plus controversés de Roy Moore:
     

 

  • Breitbat a commenté sur cette victoire qui est aussi un peu la sienne
     

    La victoire de mardi a montré la force et l’attraction de Breitbat News et prouve que les résultats extraordinaires du site en 2016 n’étaient pas un hasard. Breitbart News a réussi à fidéliser son lectorat et préserver une marque authentique.
    Donc Breitbart et Bannon ne sont pas seulement les deux noms les plus haïs de Washington, ils sont aussi les plus craints. Et ça implique que le mouvement politique qui a élu Trump en 2016 sera encore plus bruyant.

     


2. Le Jones Act

 

  • Trump saluait hier en conférence de presse hier le travail formidable des autorités fédérales venues secourir les 3,5 millions de Puerto Ricains qui vivent pour la plupart sans eaux, ni électricité depuis le passage de l’ouragan Maria, il y a une semaine. Une situation calamiteuse qualifiée de crise humanitaire par le gouverneur de l’île.
  •  

  • Le désastre naturel a eu le mérite d’évoquer le problème du Jones Act, une loi sur la marine marchande signée en 1920 par Wilson qui impose que les biens transportés entre les différents ports du pays, le soient uniquement par des bateaux américains, construits aux Etats-Unis et dont le propriétaire et l’équipage sont américains. Une mesure protectionniste qui augmente les coûts de tous les produits importés des Etats-Unis sur l’île et que Puerto Rico pourrait obtenir à un prix plus compétitif s’il elle l’achetait des îles voisines, comme la Jamaïque
  •  

  • Le Department of Homeland Security a suspendu le Jones Act après les passages des ouragans Harvey et Irma, mais n’a pas encore décidé concernant l’ouragan Maria, provoquant la colère du sénateur de l’Arizona, John McCain:
     

    Il est inacceptable de forcer les gens de Puerto Rico à payer deux fois plus cher pour de la nourriture, de l’eau potable, des provisions et des infrastructures à cause des conditions imposées par le Jones Act alors que ces derniers se remettent juste d’un désastre.

     

  • Le Wall Street Journal a lui aussi dénoncé cette loi, l’une des pires du droit américain, qui fait de Puerto Rico, un « territoire de seconde zone »

 

 

 


3. Le retour des Crocs

 

  • Les chaussures les plus moches du monde, créées en 2002 en Floride pour remplacer la traditionnelle chaussure bateau, moins chère et plus commode que la Sebago, font un retour en force cette année sur les podiums, dans les magazines de mode et dans les rayons des supermarchés.
  • Malgré 300 millions de paires vendus et des profits supérieurs à un milliard de dollars ces six dernières années, la Croc, tombée en désuétude depuis 2010, a enregistré une hausse de 50% de ses profits cette année, grâce notamment au succès du modèle classique en mousse et anti-dérapant, vendu 35 dollars.
  • Un investissement de 200 millions de dollars, la fermeture de centaines de magazines peu rentables, des collections plus réduites avec nouvelles couleurs et imprimés, une campagne de publicité avec la star de catch, John Cena et Drew Barrymore et nous voilà envahis à nouveau par cette monstruosité. Heureusement l’hiver arrive.
  • Crocs surfe aussi sur la vague des vêtements dits de « athleisure » – la rencontre de l’athlétisme et du loisir – qui pousse les consommateurs à préférer le confort à l’esthétique comme les autres marques de chaussure moches comme UGG, Tevas, Birkenstocks* « Croc’s billion dollar strategy: Stay Ugly »Washington Post

 


4. Must Read: L’assassinat de Kim Jong Nam

 

  • Longue et passionnante enquête du magazine masculin GQ ce mois-ci sur l’assassinat de Kim Jong Nam, frère aîné de Kim Jung Un et ancien prétendant à la succession du Kim Jong-il, dans un aéroport de Kuala Lumpur en février dernier, par deux jeunes femmes payées pour réaliser un soi-disant canular filmé en caméra cachée.
    La vidéo de l’agression diffusée par la télévision japonaise qui a fait le tour du monde, attribuée très vite son jeune cadet, donne une idée de la sauvagerie du nouveau chef de la Corée du Nord qui a volontairement laissé les traces de son passage « pour tenter d’effrayer le reste de monde ».

     

    Ce que Siti comprendra quelques semaines plus tard, c’est que les Nord-Coréens ont minutieusement préparé chaque détail de son recrutement et de l’assassinat. James son recruteur, introduit comme Japonais était en réalité nord-coréen, a rencontré John, le chauffeur de taxi lors d’une course et lui a demandé de lui trouver des filles. Ce dernier lui a d’abord présenté une Philippine qui demandait trop d’argent, puis une vietnamienne (qui sera utilisé comme la fausse cible de Siti) avant de finalement rencontrer Siti. Dès lors, Siti a été coachée à travers le monde par des hommes entraîné spécialement pour cette mission.

    * « The Untold Storyof Kim Jong-nam’s Assassination » – GQ

 


5. Qu’est ce qui compte?

 

  • Essai intéressant paru dans le New York Times magazine sur l’évolution de ce que nous considérons comme important et ce qui ne l’est pas, dans une période où notre cerveau est constamment distrait par les nouvelles technologies et qui doit faire face à des changements politiques profonds.
     

    La distraction c’est notre arrêt de mort. C’est la façon dont le monde va s’éteindre, non avec une explosion mais une sonnerie, depuis notre Iphone. Jusqu’à récemment, ces distractions étaient faciles à repérer, tu savais les reconnaître immédiatement, et tout le monde était d’accord sur ce compte et ce qui importe moins (…) Mais depuis les élections 2016 – au fur et à mesure que le discours politique s’est envenimé, s’est divisé – on est devenu incapable de s’entendre sur ce qu’on peut prendre à la légère et ce qui importe davantage (…) De gauche comme de droite, c’est devenu un sujet récurrent dans les débats politiques d’appeler toute attaque contre la Maison Blanche une distraction, selon les propres termes de la Maison Blanche (…) La magie du mot « distraction » est qu’elle minimise et discrédite quelque chose sans avoir à se justifier (…) Il est donc de plus en difficile de s’accorder sur la direction vers laquelle doit se tourner notre attention et comment elle doit être utilisée

  •  

  • * « What I care about is important. What you care about is a distraction » The New York Times magazine

 


6. NYT vs 538

 

    • C’est une petite broutille entre excellents journalistes libéraux américains mais qui révèle un an après la victoire surprise de Donald Trump aux élections présidentielles, le ressentiment de certains contre leurs collègues notamment quand il s’agit de Hillary Clinton et sa messagerie privée – qui lui a coûté selon elle, les élections. 
    •  

    • On a appris cette semaine que plusieurs représentants de l’administration Trump, dont son genre Jared Kushner, avaient utilisé une messagerie privée dans le cadre de leurs fonctions officielles. La même erreur qui a été martelé pendant la campagne contre la candidate démocrate lorsqu’elle était le Secrétaire D’Etat de Barack Obama.
    •  

    • Maggie Haberman, journaliste star du New York Times a rapporté l’info mardi et reçu les foudres d’un ancien de la Gray Lady, le célèbre Nate Silver, qui l’accuse avec le Times d’avoir « continuellement abordé les emails d’Hillary Clinton et [d’en avoir] fait le centre d’intérêt de sa campagne ».
      Il rajoute: « Les emails de Clinton ne se sont pas transformés tout seuls en une histoire importante. Le New York Times a joué un rôle là-dedans. »
       
    •  

    • Haberman a répondu en pointant les erreurs de 538 concernant les chances de victoire de Clinton, ce à quoi Nate Silver a répondu avoir reconnu ses erreurs tout en ayant fait eu une marge d’erreur moins importante que celle du New York Times. 
    • Haberman qui suivait Trump a vu sa carrière décoller depuis l’élection de Trump et est passé à d’autres quand d’autres journalistes, tout aussi talentueux restent 

 

 

 


7. Changement de carrière

  • Preet Bahara, procureur fédéral du Sud de l’Etat de New York, considéré depuis sa nomination par Barack Obama en 2009 comme l’un des « procureurs les plus agressifs et bruyants contre la corruption et le crime à Wall Street », viré manu-militari par Donald Trump en mars dernier après avoir refusé de démissionner, a trouvé une nouvelle lubie: Le podcast.
  • « Stay Tuned with Preet Bahara » qui a fait ses débuts sur la radio new yorkaise WNYC cartonne depuis une semaine

 


8. Séries télé: Less is more

 

  • « Chasing the Dragon »: Le succès mondial de la série « Game of Thrones » – dix-quinze millions de dollars par épisode – et « l’émergence de poids lourds du streaming qui n’ont pas les mêmes directives financières que les chaînes de télé traditionnelles, les coûts ont augmenté partout, du repérage des lieux de tournage à la location d’équipements et de studios de post-production. »
  • « Un nombre croissant de services demandent plus de temps et d’argent (…) Le coût des contenus sur des plate-formes à la demande se situe entre cinq et sept millions de dollars de l’heure contre 1,5 à trois millions pour les chaînes du câble » – même si ces chiffres ont déjà augmenté ces cinq dernières années
  • Les compagnies comme Netflix, Amazon ou encore Hulu, dont les budgets sont quasiment illimités sont présentés comme les grands vilains* « TV Series Budgets Hit the Breaking Point as Costs Skyrocket in Peak TV Era » – Variety
  •  

  • « Alors que Hollywood et la Silicon Valley mettent des sommes de plus en plus importantes dans l’écosystème télévisuel, il est difficile de ne pas redouter la façon dont les milliards de dollars ont commencé à redéfinir les priorités et ses résultats (…) Le problème des excès – plus d’argent, plus de séries et plus de chaînes – c’est que toujours plus ne signifie toujours mieux« * « Will Out-of-control episode cost kill Peak TV » – Variety

 


9. Couverture du Jour

 

  • Un hommage au succès planétaire de Game of Thrones dan Variety qui y consacre sa cover story – voir plus haut
     

Published in Revue de presse