Skip to content →

26.01.18

 

 

« America First does not mean America alone »

 

Trump est arrivé mercredi à Davos pour vanter sa réforme fiscale, les performances de l’économie du pays et convaincre les élites de l’économie mondiale de venir investir aux Etats-Unis.

Du côté de Washington, on a appris que le président avait voulu renvoyer le procureur Bob Mueller l’été dernier et la Maison Blanche a enfin proposé sa réforme de l’immigration.

Si vous souhaitez inscrire vos amis, vos adversaires, votre famille, votre conjoint.e à cette newsletter, c’est ICI

 

 

1. Les Quotidiens

 

  • A. « COURAGEUSES »

    La une du Detroit Free Press rend hommage aux 160 victimes qui ont témoigné des abus sexuels subis par Larry Nassar, médecin de l’université de Michigan State et de l’équipe de gymnastique américaine pendant de plus de vingt ans, condamné mercredi hier à passer le reste de ses jours en prison.

 

  • B. « Je viens de signer votre arrêt de mort »

    La violence des propos de la juge Rosemarie Aquilina contre Larry Nassar a eu l’effet escompté auprès de la partie civile, des journalistes et de nombreux internautes:  elle a condamné l’ancien osthéopathe à un minimum de 40 ans de prison (jusqu’à 175) qui s’ajoutent aux 60 ans dont il a déjà écopé pour possession de matériel pédopornographique.

  • C. Le Maine, capitale raciste des Etats-Unis?

    Jackman, petite ville de 862 habitants, surnommée la « Suisse du Maine » – 96% de la population est blanche pour un seul habitant afro-américain – n’a jamais été confronté à des problèmes de racisme jusqu’à ce qu’elle apprenne que le nouveau conseiller municipal, Tom Kawczynski, était le fondateur d’un site internet néo-nazi qui promeut l’émergence d’un Etat blanc en Nouvelle Angleterre.
    Il a été viré depuis.

    Mais l’idée que Jackman soit le ground zéro d’un mouvement identitaire blanc – une chose que les habitants n’ont jamais envisagé avant les révélations [sur Kawczynski] il y a quatre jours – les a sidérés.
    Ne pas envisager pendant des semaines, des mois voire des années que la notion de race puisse être problématique est l’essence même du privilège blanc. Mais pour certains à Jackman, où tout le monde se ressemble, ç’est difficile à comprendre.

    * « In this tiny Maine Town, residents say white nationalist administrator didn’t speak for them » –The Boston Globe

 

 

 

  • D. Trump aurait voulu virer Mueller


    Bob Mueller, c’est le procureur indépendant nommé par Jeff Sessions, ministre de la justice, pour reprendre les rênes de l’enquête du FBI sur les accusations de collusion entre la campagne de Trump et les Russes pendant les élections présidentielles, après le renvoi de James Comey, directeur du FBI en mai 2017.

    Depuis Mueller essaye aussi de savoir si le président a voulu faire obstruction à la justice en virant Comey après que ce dernier ait refusé d’abandonner une enquête sur son ancien conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn.

    « Il n’y a aucune obstruction et aucune collusion » a déclaré cette semaine le président à la Maison Blanche, avant d’ajouter qu’il avait « hâte » d’être interrogé par Mueller.

    Un engouement surprenant après les nouvelles révélations du New York Times hier soir: Trump aurait ordonné le renvoi de Mueller en juin dernier, en prétextant différents conflits d’intérêts, refusé par son conseiller juridique Don McGahn qui aurait menacé de démissionner.

    La Maison Blanche a toujours démenti ces accusations, comme Trump qui a dénoncé aujourd’hui « une fake news, typique du New York Times« .

    Pour tout comprendre sur la « Russia Story »

    * « Trump ordered Mueller fired, but backed off when White House Counsel Threatened to Quit »- The New York Times

 

 

2. Trumplandia: Trump ouvert sur les DREAMers?

 

  • Hier après midi, l’administration a proposé son projet de loi sur l’immigration qui offrirait la citoyenneté à 1,8 millions de migrants vivant illégalement sur le territoire (les 700 000 « dreamers » et tous les jeunes susceptibles de bénéficier du DACA) en échange de l’annulation de la politique de rapprochement familial, du financement d’un mur de 25 milliards de dollars à la frontière mexicaine, et d’un durcissement de la répression contre les clandestins présents sur le territoire.

    Décrivant une proposition « très généreuse » mais « à prendre ou à laisser », les représentants de la Maison Blanche espèrent obtenir le soutien des conservateurs et des centristes au Congrès, et entamer les démarches vers une réforme très large – et une restriction – de la politique d’immigration.

    * « Trump Immigration Plan Demands Tough Concessions From Democrats » – The New York Times

  • Si une grande majorité des Américains sont favorables à une légalisation des « dreamers », une petite minorité s’y oppose, y compris des immigrés. The New York Times

 

 

 

3. « The Disaster Tourist »

 

  • Le journaliste Kent Russel est parti en voyage avec le même tour operator qu’Otto Warmbier, l’étudiant américain arrêté en Corée du Nord, condamné à 15 ans de travaux forcés pour y avoir volé une affiche de propagande et décédé l’année dernière après son rapatriement d’urgence aux Etats-Unis.Le voyage de Russel, le « Caucasus Combo Tour » à 2 450 dollars inclus les visites de Tchernobyl, de la Tchéchénie et l’Ossétie du Sud.

    En d’autre termes, c’était complètement stupide, voire carrément irresponsable, pour un Américain d’aller traîner le long de ces lignes de fracture géopolitiques. Je sais que ce voyage était un choix égoïste susceptibles d’affecter les relations internationales.
    Que j’aurai pu être décrit à la télé comme un taré insensible ou privilégié qui considère la perspective de sa mort comme une attraction. Je savais – comme Otto devait le savoir aussi, les risques encourus en partant en voyage avec les Young Pioneer Tour. 

    On peut suivre tout le parcours du journaliste en terrain hostile. Passionnant.

    * « The Disaster Tourist » – HuffPost/Highline

 

 

4. « United States of Climate Change »

  • Devant le refus du gouvernement américain de reconnaître l’existence même du réchauffement climatique, aux Etats-Unis, chacun milite à sa façon pour sensibiliser la population: les villes, les Etats (surtout démocrates) instaurent leur propres politiques environnementales, Al Gore et Di Caprio réalisent des documentaires, les associations manifestent et les médias dénoncent tant bien mal la situation en publiant de longues enquêtes accompagnées de couvertures chocs.Weather Channel, le Météo France américain, s’est alarmé hier sur la page d’accueil de son site de l’absence de discussion concernant le changement climatique.

    Les Américains ressentent déjà les effets du réchauffement de la planète: Des températures en hausse, des conditions météorologiques inhabituelles, c’est vrai mais aussi dans un paysage économique qui évolue ou des régions côtières qui se transforment.
    On va vous raconter une histoire pour chacun des Etats de la nation.

    Que soit la présence du plus gros producteur de gaz à effet de serre en Alabama, les inondations en Californie, la complexité de l’économie de l’énergie pour un Etat comme le Dakota du Nord ou encore les problèmes qui touchent la production de homard dans le Maine.

    Passionnant et instructif

    * « The United States of Climate Change » – Weather Channel

 

 

5. Le Tweet du jour

  • Le gouverneur Andrew Cuomo a signé hier un décret préservant la neutralité du Net dans l’Etat de New York contre la décision de l’agence fédérale en charge des Communications (FCC) prise en décembre dernier au principe d’abroger ce principe garantit par Obama en 2015.

 

 

6. La photo du jour

C’est la 24ème édition “spécial Hollywood” de Vanity Fair avant la 90ème cérémonie des Oscars capturée par la légendaire Annie Lebovitz avec de gauche à droite: Oprah, Nicole Kidman, Reese Witherspoon, Tom Hanks, Michael B Jordan, Zendaya, Claire Foy, Jessica Chastain, Michael Shannon, Harrison Ford, Gal Gadot, Graydon Carter, Robert de Niro.

Seul hic, relevé avec humour par l’intéressé, Reese Witherspoon a trois jambes.

Pour les précédents éditions, c’est ici

 

 

 

7. On vit une époque formidable

  • « Pour certains Millenials, dating is un emploi à mi-temps »: Les célibataires de moins de trente ans passent dix heures par semaine sur des applications de rencontres: 85 minutes par jour en moyenne pour les hommes et 79 pour les femmes. New York Post
  • En 2013, la Croix Rouge américaine a renvoyé l’un de ses dirigeants, accusé de harcèlement et de viol par deux employés, et s’est assuré de lui trouver un nouvel emploi, en vantant son « leadership » et son « dévouement », … à l’association « Save The Children », sans jamais avoir averti l’association des accusations qui pesaient contre leur nouvel employé. ProPublica
  • Oprah affirme « ne pas avoir l’ADN suffisant pour se présenter aux élections présidentielles de 2020 ». Tant mieux.
  • Les Trump auraient demandé Guggenheim de New York de leur prêter un Van Gogh pour installer dans leurs quartiers privés de la Maison Blanche. Le musée a refusé mais leur a offert en échange des toilettes en or 18 carats, parfaitement fonctionnels, de l’artiste contemporain, Maurizio Cattelan intitulé « America » – The Washington Post
  • Michael Wolff a vendu 1,7 millions de copies de son ouvrage « Fire & Fury » en moins de trois semaines: C’est mieux que les 1,5 millions de disques du dernier album de Taylor Swift vendus en trois semaines également l’année dernière.

 

 

8. La Couverture du Jour

  • Dans le cadre du séjour de Trump à Davos, capitale de l’économie mondialisée qu’il n’a cessé de critiqué ces derniers mois, Timemagazine, nous offre cette magnifique couverture qui illustre bien la position des Etats-Unis aujourd’hui sur la scène internationale:

    Ce serait donc cela?
    Le siècle américain qui s’éteint à 72 ans, de 1945 à 2017?
    Pas plus que le règne de Louis XIV en France? Seulement 36 mois de plus que l’Union Soviétique, après tout ce qui s’est passé? La question semble absurde.

    D’abord il y a l’armée américaine, inégalée. Puis il y a l’économie, plus importante que n’importe quel autre puissance. Mais il y a aussi le président américain, qui pour retrouver la grandeur du pays, renonce à l’architecture  que les Etats-Unis ont mis en place, défendu et dominé pendant des générations. C’est le système international qui a tout fait pour consolider la grandeur américaine. En sortir ne sera pas facile, s’il est possible d’en sortir. Mais Donald Trump est en train d’essayer avec brio.

    * « Donald Trump is turning Davos Into a Globalist Throwdown » – Time

Published in Revue de presse