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GQ Magazine: « The Uber Killer »

Capture d'écran de l'article "The Uber Killer" publié sur GQ.com par Chris Heath
Capture d’écran de l’article « The Uber Killer » publié sur GQ.com par Chris Heath

Ca ressemblait à une journée ordinaire dans la vie d’un homme ordinaire dans une partie ordinaire de l’Amérique.

L’épopée sanglante de Jason Dalton, un père de famille de 45ans, conseiller en assurance qui a fait 6 six victimes le 20 février 2016 reste encore inexpliquée aux yeux de la police.
Chris Health revient ce mois-ci dans GQ Magazine sur les motifs qui auraient poussé cet homme sans histoire a terrorisé la ville de Kalamazoo dans le Michigan: L’application Uber.

Retour donc sur l’étrange histoire du Kalamazoo Mass Shooting

Couverture du Detroit Free Press, le principal quotidien du Michigan au lendemain du Kalamazoo Mass Shooting
Couverture du Detroit Free Press, le principal quotidien du Michigan au lendemain du Kalamazoo Mass Shooting

A côté de son travail régulier, Jason Dalton était chauffeur pour Uber les weekends pour arrondir les fins de mois.
Ce samedi, il l’avait passé dans un stand de tirs, avec l’un de ses meilleurs amis, l’un de ses hobbys préféré. Féru d’armes à feu, il en possédait 16 différentes chez lui mais ne les utilisait que pour ce genre de loisirs.

En fin d’après midi, il a reçu une alerte sur son téléphone lui indiquant sa première course de la journée: il a donc pris sa voiture et commencer son service, sans peut être savoir que ce sera le dernier, qu’il terminera peu après minuit, cette fois ci dans une voiture de police.

Ce client, Matt Mellen, a eu de la chance. Il a réussit à s’échapper de la voiture de Dalton après celle-ci ait percuté une autre et continué sa route à vive allure.
Il a eu le réflexe d’aller sur Facebook et de prévenir ses amis d’un dangereux conducteur Uber conduisant une Chevy Equinox argentée, il a également prévenu la police qui a tardé à réagir.

Mugshot de Jason Dalton en prison en Février 2016
Mugshot de Jason Dalton en prison en Février 2016

Jason Dalton est ensuite rentré chez lui pour prendre un pistolet Glock 19 semi-automatique, l’une des armes de poing les plus fiables et les plus vendues aux Etats-Unis, et est repartie reprendre des clients.

La première victime a été signalée à la police vers 6h du soir des Meadows, un complexe résidentiel au nord est de Kalamazoo: une mère de cinq enfants touchée par quatre balles, laissée pour morte et qui s’en est miraculeusement sortie. Le Glock s’était enrayé.
Aucune connexion n’est alors faite entre les deux agressions reportées en mois d’une heure aux autorités.

Il se précipite ensuite chez ses parents où il abandonne la première voiture endommagée, prétextant à sa femme un accident quelques heures plus tôt, et récupère celle de ses parents, une Chevy noire.
Il a demandé à son épouse de récupérer les enfants et de rester enfermée chez ses parents à lui, et que si elle entendait parler d’un incident à la télé, ce serait lui.

Dalton est reparti chez lui changer d’arme pour Walter P99,
lui aussi semi-automatique, contenant davantage de minutions et plus facile à dégainer.

Encore une fois, il a continué comme si de rien n’était à prendre des clients un peu partout dans la ville jusqu’en debut de soirée.
Pendant tout ce temps, la police n’avait eu à l’idée qu’elle pouvait localiser Dalton grâce à l’appli Uber

Plus tard, il se dirige vers un concessionnaire automobile, Seelye Kia, arrête le moteur, sort de sa voiture et abat de sang froid un père et son fils venus acheter un véhicule.
La petite amie de ce dernier, témoin de la scène, qui a réussi à rester cacher à l’écart préviendra la police. Il est 10h du soir.

Capture d'écran de GQ sur le parcours sanglant de Jason Dalton le soir du 20 février 2016
Capture d’écran de GQ sur le parcours sanglant de Jason Dalton le soir du 20 février 2016

Dalton a opéré de la même manière un quart d’heure plus tard sur le parking de Cracker Barrel quand il a abattu avec « calme et détermination » quatre femmes sextagénaires et grièvement blessé une adolescente.

« Il n y a aucun doute sur le fait qu’il voulait tuer » affirme le procureur de Kalamazoo qui a accès aux vidéos de surveillance de ce soir là.
Dalton a expliqué minutieusement la scène aux policiers sans pour autant comprendre son geste.

MIse en garde sur les incidents de la soirée du 20 février 2016 sur le compte Facebook de la police de Kalamazoo
Mise en garde sur les incidents de la soirée du 20 février 2016 sur le compte Facebook de la police de Kalamazoo

 

 

Le père de deux enfants est retourné une fois de plus chez lui, rechargé son semi-automatique et recommencé à accepter des clients avec l’application Uber – une arme dissimulée dans son manteau.
Plusieurs de ses clients, au courant des meurtres perpétrés ce soir là à Kalamazoo, lui ont demandé si il était le « tireur » – question à laquelle il a répondu sans hésiter et sans éveiller aucun soupçon: « Non je suis pas ce genre de mec »

l’épopée sanglante s’est terminée à 00:37 dimanche 21 février quand une voiture de police a sommé la Chevy grise de Dalton de s’arrêter, ce à quoi il a tout de suite obtempérer, avant d’être sorti de la voiture puis arrêté.

Capture d'écran d'une vidéo de la voiture de la police qui a arrêté Jason Dalton le 21 février 2016 à Kalamazoo
Capture d’écran d’une vidéo de la voiture de la police qui a arrêté Jason Dalton le 21 février 2016 à Kalamazoo

La Police a toujours affirmé que le suspect n’avait pas vraiment avoué ni donné  d’explications « valables » car les motifs que Dalton leur a fourni paraissent insensés:

Je lui ai demandé pourquoi est-ce qu’il portait une arme ce soir là et il a répondu que l’application Uber avait pris possession de son corps et de son esprit. Dalton a expliqué que le symbole Uber devenait rouge [sur son portable] il s’agissait juste de prendre et déposer un client, mais il quand reconnaissait le symbole [un diable à cornes] et lui parlait, la couleur [du signe Uber] devenait noire

C’est-à-dire un permis de tuer

Dalton a dit que le iphone peut vous envahir. Il a expliqué comment est-ce que vous pouvez conduire à 150km/h, griller les stops pour arriver à bon port… Il a décrit le diable comme la tête d’une vache à cornes ou quelque chose comme ça qui vous donnait une mission, et cette mission prenait possession de son corps.

Ce sont les seuls arguments que Jason Dalton a offert aux policiers le soir de son arrestation et ceux qui suivirent: L’intéressé qui n’a jamais réellement assumé ses actes explique avoir agit « comme s’il n’était plus lui-même, dans une autre réalité ».

Aucune revendication politique, antécédents de violence, troubles psychiques qui viennent expliquer son geste, juste cette application Uber sur son téléphone qui représentait le diable qui lui mis une arme dans la main et ordonner de tuer.
Du pain béni pour les médias qui se sont délectés de cette histoire de « Uber Killer » mais un drame de plus pour les familles des victimes mortes par hasard.

Jason Dalton attends dans une prison du Michigan son procès prévu fin Septembre, début Octobre. En attendant, il doit passer une évaluation psychiatrique, ses avocats ayant annoncé début Août qu’ils plaideraient la folie de leur client.

Published in A lire dans la Presse Médias Société