Skip to content →

White Privilege: Trois mois en prison pour agression sexuelle

Mugshot de Brock Turner après son arrestation en Janvier 2015
Mugshot de Brock Turner après son arrestation en Janvier 2015

L’annonce vendredi matin de la libération conditionnelle de Brock Turner, un étudiant californien de 20 ans, condamné pour agressions sexuelles sur une femme inconsciente, a suscité l’indignation sur l’ensemble des médias sociaux – trois mois seulement après le même tollé qu’avait suscité la sentence de six mois décidé par le juge.

L’affaire a éclaté au mois de Juin dernier quand un juge du comté de Santa Clara en Californie, Aaron Persky, a offert à Brock Turner, ancien élève de l’université de Stanford, la peine minimale de six mois de prison pour trois condamnations passibles de 14 ans de prison, et contre l’avis du procureur qui avait requis six ans.
Son argument? une peine plus longue aurait « un sévère impact » sur l’étudiant, un nageur destiné un jour à participer aux Jeux Olympiques.

Le Guardian a bien résumé la polémique de l’époque en qualifiant l’affaire de « Un gâteau de privilège blanc entouré de glaçage à la vanille »

La photo de classe de Brock Turner à Stanford, un étudiant modèle destiné à une carrière olympique en natation
La photo de classe de Brock Turner à Stanford, un étudiant modèle destiné à une carrière olympique en natation

Le jeune homme a été reconnu coupable d’avoir agressé en Janvier 2015, à la sortie d’une fête universitaire, une étudiante inconsciente sous l’effet de l’alcool. Deux étudiants suédois avaient surpris le jeune homme caché derrière une poubelle en train d’agresser la jeune fille à moitié nue et avaient réussi à le rattraper alors qu’il tentait de s’enfuir.

L’affaire a marqué les esprits grâce au témoignage poignant de la victime, une longue lettre lue à la fin du procès dans laquelle elle décrit les circonstances, la découverte les traumatismes liées à cette agression et les répercussions qu’elle a eu sur elle et sa famille
Publiée sur Buzzfeed, la lettre a fait le tour du monde et dénoncé les ravages de « culture du viol » dans les campus américains et l’impunité dont bénéficient encore trop souvent les agresseurs.

Le juge Aaron Persky, lui aussi étudiant de Stanford, qui a condamné Turner a seulement 6 mois de prison, et qui a fait l'objet d'une pétition signée par 1,3 d'individus appelant à sa démission
Le juge Aaron Persky, lui aussi étudiant de Stanford, qui a condamné Turner a seulement 6 mois de prison, et qui a fait l’objet d’une pétition signée par 1,3 d’individus appelant à sa démission

Brock Turner aura effectué la moitié de sa peine pour « bonne conduite » dans une prison du comté de Santa Clara. Il reste en liberté conditionnelle pendant trois ans mais restera fiché comme délinquant sexuel toute sa vie.

Pour éviter de nouveaux scandales sexuels, l’université de Stanford a décidé de bannir l’alcool fort sur son campus et mis en garde les femmes sur ses abus d’alcool. Le juge Aaron Persky a cessé de traiter les affaires criminelles devant le succès d’une pétition signée par 1,3 millions d’individus qui demandait sa démission.

Pour éviter qu’un étudiant puisse violer une fille et s’en sortir avec trois mois sous les barreaux, l’état de Californie vient de voter une loi qui retire aux juges la possibilité de condamner à de la liberté conditionnelle les agresseurs dans les cas où la victime est inconsciente.
Une telle mesure aurait condamné automatiquement Brock Turner à trois ans de prison.

A lire, ce très bon résumé de Liz Plank sur Vox

 

Published in santé Société