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Le kiosque du lundi 14 novembre 2016

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« Don’t be afraid »

Trump a essayé d’être rassurant hier lors de sa première interview télévisée comme président-élu des Etats-Unis, en déclarant qu’il déporterait 2 à 3 millions d’immigrés sans papiers avec en priorité ceux qui ont un passé criminel, qu’il nommerait un juge anti-IVG à la Cour Suprême des Etats-Unis mais qu’il ne toucherait au mariage pour tous.
Une faible compensation surtout après l’annonce de la nomination de Steve Bannon, ancien rédacteur en chef du site d’infos alt-right, Breitbart News devenu cet été directeur de campagne de Trump, comme chief strategist du président.
Le choix de Steve Bannon, un misogyne assumé, raciste et antisémite, anti-establishment, qui n’a lui non plus aucune expérience politique, est très critiqué, surtout si l’objectif de Trump est rassembler les Américains.

Le Southern Poverty Law Center, une association de lutte contre le racisme, vient de lancer une pétition contre la nomination de Bannon

Celle de Reince Priebus, le président du Comité National Républicain, un Washington insider, ami de Paul Ryan, comme chef de cabinet, devrait « faciliter les victoires législatives » selon le New York Times.

« Steve et Reince sont des leaders qualifiés qui ont travaillé main dans la main durant la campagne et qui nous ont offert la victoire. Ils seront tous les deux à la Maison Blanche pour redorer le blason de l’Amérique » a expliqué le nouveau président des Etats-Unis.

Chris Christie, le vrai loser

Tous ceux qui ont aidé ou soutenu Trump lors de ces élections auront leur part du gâteau, et comme peu de Républicains ont parié sur sa victoire, les choix de Trump sont limités, avec Newt Gingrich et Rudy Giuliani, Peter Thiel et sa famille.

Le vrai loser dans le camp du nouveau président est le gouverneur Chris Christie, qui s’est rangé pourtant très tôt derrière le candidat républicain, mais qui a été écarté de son cercle rapproché à la suite du scandale du « bridgegate ».

En 2013, Christie a fait fermé deux voies du George Washington Bridge reliant Manhattan au New Jersey pour créer des embouteillages monstres dans la petite ville de Fort Lee, parce que le maire démocrate n’avait pas soutenu sa réélection comme gouverneur de l’état – qu’il a par ailleurs remporté.
Le procès s’est terminé il y deux semaines avec la condamnation de deux conseillers de Christie, dont son chef de cabinet, Anne Kelly, qui pourrait être condamné a vingt ans de prison.

Donald Trump a été tellement révulsé selon le New York Post par l’attitude de Christie dans la gestion de ce scandale et d’avoir nié toute responsabilité en préférant laisser condamner une mère de famille qu’il a décidé de donner la responsabilité de la transition présidentielle à Mike Pence, son vice-président.

 

Des Américains trop conservateurs pour des démocrates trop progressistes.

Le Wall Street Journal qui se régale d’avoir vu Trump triompher n’en finit pas d’expliquer l’échec des Démocrates – dans le vote électoral. L’une des dernières analyses explique le résultat des élections par un échec d’une politique trop agressive de Barack Obama qui aurait imposé ses idées progressives sans l’aval des Républicains, et d’une partie de la population:

Trop de libéraux et de conservateurs n’ont pas réussi à percevoir combien les Américains pensent et perçoivent leurs intérêts. Dès lors, ces mauvais calculs sont soient attribués à un manque de connaissance ou un problème de caractère. Mme Clinton a qualifié les supporters de Trump de « désolants, irrécupérables, et non Américains » comme s’il n’existait aucune autre explication.
Un problème d’empathie également récurrent dans la rhétorique de Obama, avec ses leçons de morale sur qui nous sommes en tant qu’Américains et le destin de son histoire qui tend toujours … vers son point de vue (…)
La leçon pour les Démocrates intelligents, c’est que les objectifs d’une politique progressive ne peuvent être imposés à une Amérique réticente à travers un diktat politique.

En gros l’Amérique est bien plus conservatrice que Mr Obama n’a voulu le comprendre et en essayant d’imposer ses politiques progressives, dont Obamacare, il a essuyé, lui, Hillary et les Démocrates, un revers cinglant.

New York vs Trump

Samedi, le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a publié une tribune dans le NY Daily News, adversaire acharné de Trump, a comme Hillary Clinton, promis au nouveau président de garder « une ouverture d’esprit » et lui donner « la chance de gouverner » avant d’insister:

Nous nous battrons autant que nous pouvons, à chaque fois que le besoin se présentera, de rejeter les attitudes haineuses qui ont marqué la campagne de 2016. Les voix du Ku Klux Klan, du nationalisme blanc, de l’autoritarisme, de la misogynie et de la xénophobie. Des points de vue qui vont à l’encontre des idéaux américains

La tribune a été ensuite publiée sur le site officiel de l’état de New York, et dans un post publié le même jour sur sa page Facebook, il a indiqué que si « quiconque se sent attaqué (…) l’état de New York est leur refuge. Que vous soyez homo ou hétérosexuel, Musulman ou Chrétien, riche ou pauvre, blanc ou noir, nous respectons tout le monde dans l’état de New York. »

Jeudi, c’était le maire de New York, Bill de Blasio, qui a déclaré aux journalistes qu’il confronterait toutes les actions du président Trump qu’il perçoit comme une « menace envers les New yorkais », et notamment la déportation d’immigrés sans papiers, le droit à l’avortement et Obamacare.

Samedi, une grande manifestation anti-Trump a rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans les rues de New York, alors que Michael Moore, qui attire de nouveau l’attention des médias depuis l’élection de Trump qu’il avait justement prédit, est allé lui délivrer une note en personne à la Trump Tower sur la 5th Avenue: « T’as perdu, démissionne » en référence au vote populaire qu’il a perdu contre Clinton.

 

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