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New York Times – Donald Trump: L’interview

Le New York Times avait annoncé l’interview exclusive du futur président hier, indépendamment de la réunion off the record que ce dernier a tenu hier avec les présentateurs et excécutifs des grandes chaînes d’infos américaines, qu’il a violemment critiqué pour avoir eu « tout faux » durant cette campagne.

Ce matin, Donald Trump avait décidé d’annuler la rencontre avec la Gray Lady à cause d’un désaccord sur les termes de leur entretien avant de finalement accepter de se rendre cet après midi dans les locaux du New York Times sur la 42ème rue.

twitter.com/AshleyAtTimes
Les locaux du New York Times cet après midi en attendant l’arrivée de Donald Trump – Twitter.com/AshleyAtTimes

Quels sont les points importants à retenir de cette interview on the records à laquelle ont participé le directeur, rédacteur en chef et certains journalistes du quotidien.

  • Les problèmes relationnels avec le New York Times
    Trump s’est plaint d’avoir été traité « de manière très dure » par le quotidien pendant les dix-huit mois de campagne, tout en admettant « avoir un respect immense pour le quotidien » et en être « un lecteur fidèle » et a souhaité « que les choses changent » pour « rendre son travail plus facile ». Il a même proposé au président du journal, Arthur Sulzerberg de l’appeler s’il pense qu’il a tort.

    • Le Kiosque: Donald Trump a le sang chaud qui le pousse à utiliser Twitter la plupart du temps à mauvais escient et notamment contre le New York Times. En leur accordant cette rencontre exclusive, la première puisqu’il n’a pas encore donné de conférence de presse, il tente sans doute d’apaiser ses relations moribondes avec l’un des médias les plus influents du pays. 

 

  • Clinton
    Trump a affirmé ne pas vouloir « infliger davantage de souffrance » à son ancienne rivale: « je veux passer à autre et je n’ai pas envie de m’attaquer aux Clinton » a-t-il affirmé, « elle en a enduré pas mal » et « a assez souffert » pour qu’il ne juge pas nécessaire de poursuivre, pour le moment, les investigations contre la Fondation Clinton et sur la gestion de sa messagerie privée lorsqu’elle était Secrétaire d’Etat.
    Il a d’ailleurs déclaré qu’il aurait préféré remporté le vote populaire plutôt que le vote électoral pour lequel il n’est pas un « grand fan ».

    • Le Kiosque: Rappelez-vous les commentaires élogieux de Trump à l’égard de Clinton en 2008 avant de perdre les Primaires Démocrates contre Obama, et de « l’amitié » qu’il entretenait avec le couple présidentiel et dont les deux filles, Ivanka et Chelsea étaient d’ailleurs des amies proches.
      C’est une « branche d’olivier » tendue vers l’ancienne candidate démocrate après une campagne d’une violence inouïe et egalement un moyen de la neutraliser pour l’empêcher d’être trop critique à son égard.
      Le problème pourrait venir maintenant de ses alliés et ses supporters, dont certains vouent une haine tenace à l’encontre de Hillary Clinton, notamment ses supporters

 

  • Breitbart News, Steve Bannon et l’alt-right movement
    « Breitbart est juste une publication (…) plus conservatrice que ne l’est le New York Times (…) Mais Breitbart reste un organe de presse qui a réussi » à attirer des millions de lecteurs.
    Quant à son ancien rédacteur en chef, Steve Bannon devenu le bras droit de Trump, ce dernier affirme de lui que « si [il avait sû] qu’il était raciste ou alt-right ou quelque chose comme ça, [il ne l’aurait] jamais engagé » avant d’affirmer que Bannon « a du mal à accepter les accusations » dont il fait l’objet.
    Enfin il a désavoué et condamné le mouvement alt-right, et notamment ce diner de Washington D.C. au cours duquel des saluts nazis ont été aperçus lors des applaudissements.

    • Le Kiosque: Breitbart a été un moyen efficace pour Bannon d’accéder à Trump, et utilise depuis des années une stratégie de provocation pour créer de l’audience qui l’a finalement propulsé au pouvoir. Ce dernier s’est définit à plusieurs reprises comme un partisan du « nationalisme économique » et non d’un « nationalisme blanc »: il déteste Paul Ryan et le parti Républicain dont ce dernier est le porte-parole des Républicains à la Chambre des Répresentants et les élites.
      Bannon représente un danger aussi important pour la majorité et l’establishment républicain que pour l’opposition démocrate

 

  • Le Congrès Républicain
    Trump s’est dit confiant dans la capacité à travailler avec les deux chambres à majorité républicaine. « [Les Républicains] m’adorent en ce moment, mais il y a quatre semaines, ils n’étaient pas amoureux de moi »

    • Le Kiosque: Ce sera l’un des intérêts de cette présidence, à savoir si oui ou non le parti républicain suivra l’agenda dicté par le président et son bras droit, Steve Bannon, qui ont des vues bien différentes sur l’immigration et l’économie.

 

  • Climat
    Il s’est ouvert à la possibilité de ne pas forcément se retirer de l’Accord de Paris sur le Climat qui a été adopté en décembre 2015 par 195 délégations, signé à New York le 22 avril dernier et entré en vigueur il y a 10 jours – une proposition importante de son programme.

    • Le Kiosque: L’une des questions les plus délicates pour Trump qui s’est engagé à retirer les Etats-Unis de cet Accord, mais dont la décision qui pourrait provoquer des réactions négatives de la population, qui va à l’encontre de la protection de l’environnement et qui favoriserait le réchauffement climatique.

 

  • Politique étrangère
    A propos de la Syrie, Trump est le seul à penser que les Etats-Unis devraient s’allier à la Russie pour battre ISIS, plutôt d’essayer de renverser Assad selon le New York Times et voudrait essayer de trouver un traité de paix entre Palestiniens et Israéliens, notamment à travers le rôle de son gendre Jared Kushner qui soi-disant « [connaîtrait] bien la région »

 

  • Conflits d’intérêts entre son business et présidence
    Il a affirmé avoir confié la gestion de ses affaires à ses enfants dans un blind trust alors que ces derniers participent activement à l’équipe de transition en charge de former la future administration.
    « Le président ne peut avoir de conflit d’intérêt » même si Trump a rencontré cette semaine ces hommes d’affaires indiens qui construisent un complexe résidentiel sous la bannière Trump.
    « En théorie, je pourrai parfaitement gérer mes affaires et m’occuper du pays en même temps » a-t-il continué.

 

Published in Analyse Trumplandia