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Le kiosque du lundi 2 janvier 2017

« The Post-truth Era »

Comme le soulignait Jonathan Mahler dans le New York Times magazine ce weekend (« Search Party »), l’élection de Trump marque une nouvelle ère aux Etats-Unis, »the post-truth era » qui instaure « une nouvelle relation entre les citoyens et la vérité » et dans laquelle des millions de gens « abandonnent les traditionnelles sources d’information, du gouvernement aux médias institutionnels, en faveur d’une approche Do It Yourself qui consiste à choisir sur internet les informations qui iront dans le sens de leur vision du monde, qu’elles soient vraies ou fausses.
Le plus fervent défenseur de cette approche est le président-élu, Donald Trump, l’un des premiers à promouvoir « des rumeurs trouvées sur internet » avec la fameuse théorie sur la citoyenneté du président Barack Obama, selon laquelle il ne serait pas né aux Etats-Unis, qui a été lancée par un partisan d’extrême droite, Joseph Farah, fondateur du site WorldNetDaily.

La démocratisation du flot d’information [que représentait originellement internet] est devenue un flot de désinformation. La distinction entre les faits et la fiction a été effacée, créant un univers d’affirmations contraires (…) Un environnement idéal pour la prise de pouvoir d’un politicien qui s’est fait une carrière en avançant ses propres vérités et en fabricant ses propres réalités.

Sous Trump, tu n’as même pas besoin de créer ta propre réalité, tu peux juste tweeter, que ce soit un crime qui n’est jamais arrivé, les statistiques du chômage ou les accusations de fraude électorale. (…) Dans un monde où il n’existe aucune définition universelle de la vérité – un monde dans lequel les journalistes qui se basent sur la réalité sont considérés comme malhonnêtes ou corrompus – tout est possible.

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Le Wall Street Journal se plie devant Trump

Dans cette ère de « post-vérité », le Wall Street Journal, le second quotidien le plus vendu aux Etats-Unis (derrière USA Today) a annoncé, par l’intermédiaire de son rédacteur en chef, Gerard Baker, qu’il laisserait le choix au lecteur de se faire sa propre opinion, quel que soit la véracité de l’information.
Interrogé dans l’émission politique dominicale « Meet the Press » sur NBC, sur la façon dont le quotidien (de Rupert Murdoch) allait gérer les affirmations du président-élu, et si il allait les dénoncer commen des « mensonges », le rédacteur en chef s’est expliqué:

Je serai prudent quant à l’utilisation du mot « mensonge ». « Le mensonge » implique bien plus que d’affirmer quelque chose qui est faux. Ca implique la volonté délibérée d’induire en erreur. Quand Donald Trump dit qu’il y avait des centaines de milliers de musulmans sur les toits du New Jersey le 11 Septembre qui célébraient la chute des tours, je pense qu’il est important d’enquêter sur ces affirmations, de rapporter ce que l’on a trouvé – en l’occurence que cela n’est jamais arrivé.
Je pense qu’il appartient ensuite au lecteur de se faire sa propre idée, « c’est ce qu’a dit Donald Trump » et « c’est qu’un journal réputé et sérieux a rapporté ». Je pense que si on commence à attribuer une intention morale à quelqu’un en affirmant qu’il ment, je pense qu’on prend le risque d’avoir l’air de ne pas être objectif, qu’on n’est pas objectif.
Et je pense aussi que beaucoup disent que les affirmations de Trump, les tweets de Trump sont faux, mais beaucoup d’affirmations de Clinton étaient fausses également.

 

Prendre le parti des faits, défendre une information basée sur des faits et dénoncer ceux qui manipulent volontairement la vérité, n’est plus vraiment la priorité du Wall Street Journal qui préfère contenter ses lecteurs en restant « objectif ».

D’autres médias dont le New York Times ont au contraire décidé de dénoncer les mensonges de Trump si besoin est, en citant notamment les allégations selon lesquelles Barack Obama n’était pas né aux Etats-Unis, premier fait d’arme de Trump en politique.

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Le Second Avenue Subway en marche

MTA

Ca fait des décennies que les New Yorkais l’attendent et le second Avenue Subway a enfin ouvert ses portes dimanche 1er janvier, quelques minutes après les douze coups de minuit.
Il ne s’agit pas encore de la nouvelle ligne de métro mais de l’extension la ligne Q (express) qui commence à Coney Island dans le sud de Brooklyn et qui s’arrêtait jusqu’au 31 décembre 2016 à Astoria dans le nord du Queens (avec les lignes locales N et W).
Aujourd’hui la ligne Q continue seule après la station 57 St. 7Av dans Central Park jusqu’à la Seconde Avenue, dans l’Upper East Side, et s’arrête pour le moment à la 96th St.

La future ligne T

La prochaine étape (phase 2) consiste à prolonger la ligne Q jusqu’au nord de Central Park, à la 125th St et devrait être finie en 2019. Les troisième et quatrième étapes (Phase 3 et 4) seront consacrées à la construction de la nouvelle ligne de métro T, qui longera la seconde Avenue de la 125th St. jusqu’au sud de Manhattan. Il n’y a pas encore de date fixée pour ces deux derniers projets.

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Le réveillon désastreux de Mariah Carey

L’information de ce début d’année, c’est la désastreuse prestation de Mariah Carey à Times Square le soir du réveillon. Invitée à chanter sur ABC pour célébrer la nouvelle année en plein coeur de New York devant des centaines de milliers de spectateurs, son play back a été catastrophique sur les trois chansons qu’elle a interprété en direct.

Elle a quitté le plateau brusquement, visiblement humiliée et a ensuite accusé la régie de problèmes techniques – ce que l’ intéressée a d’ailleurs démenti – et même parlé de « sabotage » pour soi-disant booster l’audience.
Mariah Carey était la risée d’internet hier.
Jugez-en par vous-même

Published in Revue de presse