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Le Kiosque vs Pro-Trump: Dialogue impossible sur Facebook

La marche historique des femmes sur Washington et dans plus cent cinquante villes des Etats-Unis et du monde qui a réuni presque trois millions de manifestants samedi 21 janvier au lendemain de l’inauguration de Donald Trump n’a pas beaucoup inspiré ses supporters, à l’instar de la jeune commentatrice Tomi Larsen.

Dans son programme quotidien très populaire « Final Thoughts » diffusé sur sa page Facebook, Tomi Larhen s’en est pris aux centaines de milliers de femmes, des « snowflakes », ces personnes ultra-sensibles qui jouent les victimes car elles n’arrivent pas à digérer la défaite de Hillary Clinton. Et comment soutenir une candidate qui s’est faite payée ses discours par les « Saudis » qui violent régulièrement les droits de l’homme et qui est « restée mariée avec un homme qu’il l’a trompé et humilié. » 

Ces « marcheuses » sont des hypocrites qui ont des idées très sélectives sur l’émancipation des femmes et « rejettent tout ce qui ne rentrent pas dans leur moule », comme le mouvement féministe et la gauche en général.

La vidéo, « Women March on Reality » a été vue plus 8,5 millions de fois, partagée 140 000 fois et aimée 185 000 fois avec plus 14 000 commentaires … en 24 heures

Conclusion: Trump a gagné, il faut accepter la réalité, la fermer et arrêter de se plaindre.

Pas vraiment satisfaite des arguments de la jeune Tomi, je suis allée commenter dimanche après midi sur sa page Facebook pour tenter de faire comprendre l’idée de la marche à ses supporters.

« Pourquoi protester c’est être une victime? Pourquoi parler d’Hillary Clinton quand elle a gagné le vote populaire avec trois millions d’électeurs en plus? Pourquoi parler de Bill Clinton quand l’actuel président s’est vanté d’attraper les filles par l’entre-jambes et fait des plaisanteries inappropriées à l’égard de sa fille. On parle de droits à défendre. Tout simplement »

Les Républicains ont un programme contre les droits des femmes, des immigrés, de la communauté LGBT. Tous ces droits protègent les minorités et on veut les défendre. C’est si difficile à comprendre?

On m’a accusée d’être une mauvaise perdante et de ne pas accepter la défaite de Hillary, ce à quoi j’ai répondu

Je n’ai jamais dit qu’elle avait gagné. Donald Trump a gagné grâce au collège électoral. Elle a perdu. Mais, comme Mr Trump insiste, c’est le peuple qui compte? Les électeurs?
Hillary Clinton a eu trois millions d’électeurs de plus que Trump. Si le peuple importe autant pour lui, il devrait écouter les 65 millions d’électeurs qui n’ont pas voté pour lui.

Une internaute a ensuite indiqué que le collège électoral était un rempart du peuple contre les grandes villes libérales, et « que si le PRESIDENT TRUMP avait gagné le vote populaire et Hillary le collège électoral, moi-même, et tous les bébés pleurnichards qui n’arrêtent pas de se plaindre, penseraient différemment. »
Un autre internaute a rajouté que sans le collège des grands électeurs, trois Etats (la Floride, New York et la Californie) contrôleraient l’élection.
Ma réponse:

Mon argument, c’est qu’au lieu de diviser le pays, Trump devrait essayer d’être modéré et de prendre en compte les 65 millions d’électeurs qui n’ont pas voté pour lui

Adam Layton m’a traité de simplette qui ne comprend rien au système électoral américain.
Rita Dietrich Ruck m’a demandé de donner sa chance à Trump puis a affirmé que « les bébés dans le ventre comptent », une allusion au mouvement Black Lives Matter et qu’elle voulait que dieu continue de protéger l’Amérique ».

Les internautes ne représentent pas tous les électeurs de Trump mais ils donnent une idée de l’état d’esprit de certains de ses supporters qui voient dans la marche de Washington l’initiative des libéraux de gauche des villes qui ne reconnaissent pas le nouveau président. Donald Trump a gagné et ça lui donne de droit d’ignorer les revendications de la majorité du pays qui n’a pas voté pour lui, quelles qu’en soient les conséquences.
Un constat inquiétant pour ces quatre prochaines années.

 

 

 

Published in Médias Washington