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« Le peuple contre les élites »: la nouvelle guerre culturelle de Trump

L’article a été publié hier sur le site internet aujourd’hui de la revue conservatrice The National Review et écrit par son rédacteur en chef, Rich Lowry, qui est également commentateur sur Fox News.

Le peuple contre les élites

Le premier défenseur de la culture de la nation est le président Donald J. Trump

On a du mal à se l’imaginer à première vue. Trump a fait la couverture de Playboy. Il s’est marié trois fois. Il a dirigé des concours de beauté et a fréquemment été invité dans l’émission de radio de Howard Stern. Sa « discussion de vestiaire » filmée sur la vidéo de Access Hollywood montre le peu d’égard qu’il a envers la bienséance.

Il est difficile d’imaginer que Donald Trump en combattant crédible de la guerre culturelle comme celle d’il y a quarante ans. Mais il en a réorienté les principales tendances, autrefois liés à la religion et à la moralité sexuelle, sur le terrain du populisme et du nationalisme.

La guerre culturelle de Trump est fondamentalement celle du peuple contre les élites, celle de la souveraineté nationale contre le cosmopolitisme, et enfin celle du patriotisme contre le multiculturalisme. 

En résumé, c’est la différence entre les luttes sur les droits des gays ou l’immigration, sur la rupture du mariage ou Black Lives Matter. La nouvelle guerre est aussi émotionnellement chargée que l’ancienne. Elle implique également les questions fondamentales sur ce que nous sommes en tant que peuple, qui sont plus compliquées que le débat sur les taux d’imposition ou s’il devrait y avoir des limites budgétaires dans le domaine de la défense.

Les participants sont dans l’ensemble les mêmes. L’ancienne guerre culturelle opposait la classe moyenne américaine d’un côté aux élites et milieux universitaires des côtes Est et Ouest et Hollywood de l’autre. La nouvelle guerre aussi.
Et tandis que Trump n’a aucun intérêt à lutter contre le mariage gay ou s’engager dans les guerres des toilettes publiques, sa position « pro-life » est un héritage de l’ancienne guerre.

Pourtant, n’importe quel détracteur qui prévient, plus par réflexe qu’autre chose, que toute tentative de contrôler le corps de femmes ou établir une théocratie est dépassé. Donald Trump a beaucoup d’ambitions mais pas celle d’imposer sa moralité sur les autres.

Il essaye plutôt de renverser un establishment corrompu qui, selon lui, a mis à la fois ses propres intérêts et un altruisme mal avisé et flou au-dessus du bien-être du peuple américain. Ce n’est pas seulement un programme gouvernemental, c’est une croisade culturelle qui intègre un important élément régional  et de classe. (…)

Prenons la guerre du président avec les médias. Presque tous les Républicains ont de mauvaises relations avec la presse. Pour Trump, pourtant, c’est plus qu’une collection de quotidiens partisans, ils incarnent une expression néfaste et prédominante de l’élite du nord-est qu’il cherche justement à détrôner.

Il n’y a pourtant rien de nouveau chez ceux qui occupent les hauts commandements de la culture d’accuser les Républicains d’avoir l’esprit étriqué et d’être intolérants. Mais le niveau de vitriol va devoir s’élever pour s’opposer au défi frontal de Trump. 

Son insistance sur les frontières, la cohérence culturelle, l’ordre public et la fierté nationale va provoquer de la peur et du ressentiment. Des priorités qui, dans la logique des élites culturelles, qui considèrent les élections de novembre comme une aberration, étaient les reliques d’une Amérique amenée à disparaître rapidement, incapable de représenter l’avenir du pays.
Trump et ses supporters ont parié autrement. 

La guerre culturelle est morte, Vive la guerre culturelle.

 

Un texte passionné qui donne une idée du challenge culturel qui attend Donald Trump mais qu’on pourrait qualifier de « folie des grandeurs » sachant le manque de légitimité du nouveau président auprès des électeurs américains, et après les manifestations monstres de ce weekend.

Encore une fois comment prétendre aller à contre courant d’un pays sans avoir remporté la légitimé populaire? C’est une insulte faite aux soixante-cinq millions d’électeurs qui n’ont pas choisi Donald Trump et qui n’ont pas l’intention du moins, pour le moment, de retourner en arrière

Published in A lire dans la Presse Culture Washington