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Jeudi 2 février 2017: « WSJ fragilisé, Breitbart hué, les bienfaits de Trump et Hillary qui revient »

  • Après avoir avisé sa rédaction de ne pas utiliser le terme « mensonge » pour qualifier certaines allégations « erronées » du président et de ses conseillers, sous prétexte que le mot sous entend une « intention morale », le rédacteur en chef du Wall Street Journal a fait passer une directive lundi demandant à ses journalistes d’emprunter un autre terme que « sept pays à majorité musulmane » pour se référer à la « Travel Ban ».
    L’explication? « C’est trop chargé ».
    Gerard Baker préfère « sept pays que les Etats-Unis ont désigné comme des Etats qui posent des risques significatifs ou élevés de terrorisme » en référence à Barack Obama qui avait placé ces Etats sur un liste de pays à risques.

    Une décision qui n’a pas plu à beaucoup de journalistes du quotidien économique et qui s’inscrit dans une ligne éditoriale très consensuelle à l’égard du nouveau président. Mr Baker a depuis justifié dans une déclaration expliquant que le journal couvrait l’administration Trump « de manière agressive ».
  • Le Wall Street Journal, et la compagnie parente Dow Jones & Co. a annoncé cette semaine le licenciement de plusieurs douzaines d’employés à l’étranger et la fermeture de certains offices internationaux à la suite d’une chute de 20% des revenus publicitaires sur le territoire américain, enregistrée au troisième trimestre de l’année 2016.
  • Bel article dans le Washington Post sur Katy Tur, 34 ans, une jeune journaliste de NBC News qui a suivi Donald Trump depuis l’annonce de sa candidature en juin 2015. Ce jour là, Donald Trump, qu’elle rencontre pour la première fois, l’interpelle par son nom, et s’en suit dix huit mois de campagne au cours desquels le candidat et la journaliste vont apprendre à se connaître mais pas forcément à s’entendre. « Tout le long, et parfois de manière inappropriée, elle est devenue un symbole de l’hostilité de Trump contre les médias d’information« . Peu de journalistes ont été autant la cible de Trump que Katy Tur, qualifiée d’« incompétente », de « malhonnête », « de reporter de troisième zone » sur Twitter et accusée nommément dans les meetings au milieu d’une foule hostileNBC a dû lui assigner un garde du corps vers la fin de la campagne devant les menaces des supporters de Trump.
    Sa grande force? « Elle est restée digne sans jamais répondre aux attaques et en continuant à faire son travail » et aujourd’hui c’est l’une des journalistes star de MSNBC qui va écrire un livre sur la campagne. 
  • Steve Bannon avait annoncé cet été l’ouverture d’un bureau Breitbart France à l’occasion des élections présidentielles de mai prochain pour soutenir Marine Le Pen mais un activiste, « Antonin », a acheté le nom de domaine Breitbart.fr après les élections américaines « pour limiter l’influence du site d’infos » et compte aujourd’hui orienter son site vers des associations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
    Même problème en Allemagne où le domaine Breitbart.de est déjà utilisé.
    Dans les deux cas, aucun des propriétaires n’a été contacté par le site alt-right américain qui pourrait tout simplement ouvrir les sites français et allemands en utilisant l’extension « Breitbart.com/ » comme ils l’ont fait pour le Royaume-Uni et Israël.
  • Le Washington Post a publié un sondage dans lequel 43% des Démocrates de moins de cinquante ans et 40 % des femmes démocrates affirment vouloir s’engager davantage politiquement en 2017 contre 21% chez les Indépendants et les Républicains. La marche des femmes, qui a réuni des centaines de milliers de manifestants dans les grandes villes des Etats-Unis au lendemain de l’investiture de Donald Trump, serait donc plus qu’un sursaut activiste et pourrait devenir une plate forme d’opposition similaire à celle du Tea Party qui s’est organisée au lendemain de la victoire de Barack Obama en 2009; un mouvement « efficace » qui a entraîné deux ans plus tard une victoire des Républicains aux élections de mi-mandat de 2010.

 

  • Melania Trump pourrait ne jamais aller s’installer à la Maison Blanche et rester habiter dans la Trump Tower avec Barron, 10 ans, le fils qu’elle a eu avec Trump. Initialement, ils devaient partir à Washington à la fin de l’année scolaire, mais rien n’est plus sûr, et la décision sera faite dans l’intérêt du plus jeune fils du président, rapportait hier le magazine people US Weekly hier.
    Une mauvaise nouvelle pour les habitants du quartier de Midtown à Manhattan, où est située la Trump Tower, bloqué par des cordons de sécurité depuis le 08 novembre dernier, qui coûtent un demi million de dollars chaque jour à la ville.
  • Les habitants du « borough oublé » de New York, Staten Island, le seul des cinq quartiers de la ville à avoir voté Trump (57% contre 40%) – contre respectivement 75%, 80%, 87% et 88% de votes en faveur de Clinton dans le Queens, Brooklyn, Manhattan et Harlem – sont satisfaits des dix premiers jours de celui qu’ils surnomment « le cocktail molotov » et voient dans le torrent de mesures prises ces derniers jours, la volonté du président de tenir ses promesses. Dans cette petite île du sud de Manhattan, ancien dépotoir de la ville, la peur et les stéréotypes promus par Donald Trump ont fait effet et la plupart de ses électeurs défendent la « Travel Ban », assimilent réfugiés syriens et terroristes d’ISIS et sont très enthousiastes quant à l’avenir du pays.
  • « Hillary Clinton prépare son retour » nous annonce le New York Post: elle a signé avec l’agence Harry Walker où « elle touchait généralement deux cent mille dollars ou plus par discours ». Elle prononcera le discours de la remise des diplômes du Wellesley College en juin prochain, son alma-mater où elle a été la première étudiante à prononcer un discours de fin d’année en 1969.

    Elle travaille également sur un recueil d’essais, dont certains porteront sur la campagne électorale, a annoncé sa maison d’éditions, Simon & Schuster, la même qui va publier au mois de mars « Dangerous »l’autobiographie de Milo Yiannopoulos, le journaliste d’extrême droite de Breitbart. On ne sait pas le montant que touchera l’ancienne candidate pour cet ouvrage mais elle n’a pas pris example sur Roxanne Gay, écrivaine féministe, qui a décidé de quitter la même maison d’éditions après l’embauche de Mr Yiannopoulos.
  • Le discours de Milo Yiannopoulos prévu à l’Université de UC Berkeley en Californie a été annulé hier soir à la suite de manifestations violentes de mille cinq cent étudiants sur le campus qui avaient demandé à plusieurs reprises l’annulation de l’évènement. Yiannopoulos, invité par les étudiants républicains de Berkeley, devait lancer sa tournée contre les 
    « universitaires sanctuaires » accusées de faire la propagande des idées progressistes et libérales aux Etats-Unis. Il a été bien reçu! 
  • La couverture du jour, c’est celle du Village Voice avec la signature de Donald Trump sur un décret et intitulé « 48 Hours in the Life of the Immigration Ban »

 

Published in Revue de presse