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Manuel du bon journaliste dans l’Amérique de Trump

CNN boycottée par la Maison Blanche qui l’accuse de propager des « fake news » sur le président, les médias discrédités quotidiennement par Donald Trump et son plus proche conseiller qui en parle comme « le nouveau parti d’opposition ».
Le début d’année a été difficile pour les journalistes américains, entre effroi et colère, mais nombreux se sont entendus mardi sur le mémo publié par Steve Adler, le rédacteur en chef de Reuters, qui peut être utilisé comme le manuel du bon journaliste dans l’Amérique de Trump.

La formule est simple: Travailler avec la même rigueur et ténacité que dans des Etats totalitaires comme la Turquie, les Philippines, l’Egypte, l’Irak et la Russie, où les journalistes doivent faire face à « la censure, aux poursuites judiciaires, déni de visa et même à des menaces physiques »
Même dans un environnement hostile, il est possible de faire son travail avec « justesse et honnêteté » en « continuant à collecter des informations rares, et restant impartial ».

Steve Adler s’adresse ensuite à ses confrères qui ont trop tendance ses derniers temps à parler d’eux et de leur travail plutôt que de s’adresser à leur public:

On écrit rarement sur nous et sur les difficultés qu’ont rencontre mais très souvent sur les problèmes qui feront la différence dans la vie et les affaires de nos lecteurs et internautes.

Memo de Stephen Jadler, Rédactuer en Chef de Reuters, sur les « do’s/don’t pour ceux qui couvrent Trump.

 

Nous ne savons pas encore jusqu’où iront les attaques de l’administration Trump ou si elles seront accompagnés de restrictions légales dans la collecte d’informations. Tout ce que nous savons, c’est que nous devons suivre les mêmes règles qui guident chaque jour notre travail.

Ce qu’il faut faire

  1. Couvrir ce qui importe dans la vie des gens et leur apporter les faits dont ils ont besoin pour prendre les bonnes décisions.
  2. Continuer à entretenir ses sources: Si une porte se ferme, ouvres-en une autre.
  3. Abandonne les communiqués et accorde moins d’importance aux accès officiels. Ils n’ont pas autant de valeur qu’on ne le pense. Notre couverture de l’Iran a été exceptionnelle alors que nous n’avions aucun accès. Ce qui nous avions, c’était des sources.
  4. Parcourez le pays et apprenez davantage comment les gens vivent, ce qu’ils pensent, ce qui les aide et ce qui les désavantage, comment est-ce qu’ils comprennent le gouvernement et ses actions, et pas la façon dont nous les interprétons.
  5. Gardez le Thomson Reuters Trust Principles près de vous, et rappelez vous que l’intégrité, l’indépendance, et la liberté est la priorité chez Reuters.

 

Ce qu’il ne faut pas faire

  1. Ne soyez jamais intimidé, mais:
  2. Ne rentrez pas dans des luttes inutiles et éviter d’attirer l’attention sur vous. Si les dessous de l’histoire nous intéressent, ce n’est pas le cas du public en général qui ne sera pas forcément de notre côté même s’il l’a été à un moment.
  3. Ne vous plaignez pas de vos frustrations quotidiennes. Ca arrive dans tous les autres pays, gardez commentaires pour vous afin de ne pas être accusé d’animosité personnelle. Il faut faire cela aux Etats-Unis également.
  4. Ne soyez pas trop pessimistes concernant la situation actuelle de l’information: C’est une opportunité pour nous de pratiquer les compétences apprises dans des endroits du monde bien plus dangereux et montrer l’exemple – et par conséquent apporter des informations et des perspectives plus originales, plus utiles et plus intéressantes que n’importe quels autres groupes de presse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Published in Analyse Médias