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Lundi 27 février 2017: Oscars Ewww ; Spicer fouille ses employés; les agents d’immigration revigorés et l’historien Henry Rousso + Un

  1. Les Oscars – Erreur du siècle!

    * Très bon discours d’introduction de Jimmy Kimmel qui a mis les choses au clair dès le début en affirmant qu’il n’allait pas faire de grandes déclarations contre le président et appeler les conservateurs et républicains à discuter les uns avec les autres pour « Make America Great Again ».
    Il s’est quand même attaqué à Donald Trump (« Vous vous rappelez l’année dernière quand on disait les Oscars étaient racistes?) ou sa fille (il a demandé à Meryl Street si sa robe avait été créée par Ivanka? ») à plusieurs reprises: 
    Après deux heures de show, il a tweeté Donald Trump en direct: « Meryl [Streep] says Hi! »

    * Mahershala Ali est le premier musulman et afro-américain a gagné un Oscar pour le film « Moonlight ».

    * Viola Davis gagne l’Oscar du second rôle féminin pour le film « Fences » de Denzel Washington.
    C’est la première actrice afro-américaine à avoir gagné un Oscar, un Emmy et un Tony Awards.
    * Les critiques de Kimmel contre Matt Dammon et Ben Affleck étaient géniales – La meilleure est celle où les deux n’ont pas pu présenter l’Oscar du meilleur scénario, coupés volontairement par la musique de fin de discours orchestrée par Kimmel avant que « Manchester by the Sea » gagne l’Oscar! Awesome!

    * L’Oscar du meilleur film étranger décerné à « The Salesman » du réalisateur iranien Asghar Farhadi, d’origine iranienne, l’un des sept pays touchés par la travel ban de Donald Trump suspendue par la Cour d’appel de San Francisco il y a deux semaines.
    Mr Farhadi a décidé au nom du peuple iranien de ne pas voyager aux Etats-Unis pour la cérémonie.

    * Signe de ralliement anti-Trump et pro-ACLU est le petit ruban bleu porté par Lin-Manuel Miranda (auteur, compositeur interprète de la comédie musicale Hamilton).
    * Karl Lagerfeld s’est excusé publiquement auprès de Meryl Streep qu’il a accusé jeudi dans le magazine Women’s Wear Daily d’avoir demandé un robe au créateur puis changé de styliste pour être rémunéré pour porter sa création sur la tapis rouge. Cette dernière n’a pas accepté les excuses du designer.
    * Kirsten Dunst magnifique toute en noire dans une robe signée Christian Dior…
    * Meilleur court documentaire pour « White Helmets », les civils syriens qui travaillent depuis six ans à Alep pour aider les civils blessés dans les bombardements.

    * Warren Beatty s’est trompé en annonçant le meilleur film de la 89ème cérémonie des Oscars. L’acteur de « Bonnie & Clide » accompagné de Faye Dunaway, a annoncé « La La Land » comme meilleur film.
    Les acteurs, producteurs et le réalisateur sont montés sur scène pour accepter le prix, ont remercié le public avant que le producteur affirme, contre toute attente, que le prix était en fait décerné à « Moonlight » devant la gêne de Mr Beatty et l’embarras de Mr Kimmel.
    Il semblerait qu’on ait donné la mauvaise enveloppe à Warren Beatty, celle de la meilleure actrice

    « Moonlight » a remporté l’Oscar du meilleur film de la 89ème édition des Academy Awards.



  2. Fuites à la Maison Blanche: Les mesures draconiennes de Spicer révélées à la presse.

    La tentative désespérée de Sean Spicer, porte parole de la Maison Blanche, d’arrêter les fuites provenant de sa propre équipe, a elle même fait l’objet d’une fuite, rapportée dimanche après midi par Politico – qui a fait le tour des médias en quelques heures.
    La semaine dernière, le président n’a pas caché sa frustration contre les fuites incessantes de son administration, du FBI et d’autres agences fédérales qui font les choux gras de la presse traditionnelle – celle que Trump appelle « fake news » – depuis son inauguration en janvier dernier.
    Sean Spicer a voulu montrer l’exemple en réunissant en urgence son équipe et demandant à tous les employés présents de donner leur téléphone portable, professionnels et personnels et appareils électroniques pour vérifier leurs communications – et prouver qu’ils n’ont rien à cacher.
    Mr Spicer, accompagné d’avocats, a indiqué qu’il était désormais interdit d’utiliser des applications de textos, style Confide – Voir revue de presse du 9 février 2017 – crypté et s’effacent automatiquement après lecture sans possibilité de le récupérer.
    Ce dernier a également indiqué que des répercussions auraient lieu si le contrôle révélait des fuites et si la tenue du meeting était révélée à la presse.

    L’atmosphère est tendue à la Maison Blanche, les employés de Sean Spicer craignent de perdre leur emploi, et sont régulièrement l’objet de critiques et d’accusations.

  3. Les agents de l’immigration revigorés

    L’article de New York Times paru dimanche en première page du quotidien décrit le zèle des agents de l’Immigration and Customs Enforcement dans la chasse aux immigrés en situation irrégulière depuis le renforcement de la politique anti-immigration du président.
    « Des représentants à Washington affirment que le changement [de priorités entre la période Obama, concentrée sur l’arrestation et la déportation de membres de gangs et criminels et celle de Trump qui veut s’attaquer à des millions de sans papiers] et l’enthousiasme qui l’accompagne semble avoir encouragé des commentaires politiques pro-Trump, plaisanteries déplacées et va-t-en guerre comme les remarques sur leur travail qui serait devenu « drôle »; enfin ceux qui ont choisi une position moins dure sur les immigrés en situation irrégulière seraient condamnés au silence. »
    Ils sont 20 000 employés à travailler (et 10 000 supplémentaires doivent être recrutés) dans 400 offices du pays et 46 pays étrangers, essentiellement blancs et masculins, anciens soldats ou policiers.
    Les raids de l’ICE ont généralement lieu avant le lever du soleil pour éviter d’être repérés et peuvent être traumatisants pour les enfants qui assistent à l’arrestation de leurs parents par des officiers munis de gilets pare-balles et d’armes semi-automatiques. De nombreuses associations de protection des droits de l’homme ont dénoncé l’arrestation arbitraire d’immigrés qui n’ont jamais inculpés auparavant: « Des témoins peuvent être appréhendés s’ils sont suspectés de ne pas être en règles, et même s’ils n’ont commis aucun crime, des « arrestations collatérales ».
    A lire: « Immigration Agents Discover New Freedom to Deport under Trump »

  4. Le calvaire d’un historien français à l’aéroport de Houston, Texas

    L’historien Henry Rousso a publié ce weekend une tribune (« Les Etats-Unis sont-ils toujours les Etats-Unis« ) dans le Huffington Post expliquant les conditions de son arrivée à l’aéroport de Houston, au Texas, où il l’universitaire était l’invité d’un colloque à la Texas A&M University. Mr Rousso a été l’objet du zèle des agents d’immigration de l’aéroport – une expérience que beaucoup d’expatriés ont déjà vécu – qui lui ont confisqué passeport et téléphone portable, interrogé à plusieurs reprises, obligé à prêter serment, lui ont annoncé qu’il était rentré sur le territoire dans une situation illégale, et qu’il serait renvoyé manu militari en France.
    Il aura fallu l’intervention des autorités de l’université pour libérer Mr Rousso après dix heures passées coincé à l’aéroport.

    Pourquoi le contrôle aléatoire est-il tombé sur moi? Je ne le sais pas mais ce n’est pas le fruit du hasard. Mon « cas » présentait un problème avant même l’examen approfondi de mon visa. Peut-être est-ce mon lieu de naissance, l’Egypte, peut-être ma qualité d’universitaire, peut-être mon récent visa de travail expiré, pourtant sans objet ici, peut-être aussi ma nationalité française. Peut-être aussi le contexte. Quand bien même aurais-je commis une erreur, ce qui n’est pas le cas, cela méritait-il pareil traitement? Comment expliquer ce zèle, évident, de la part du policier qui m’a examiné et de son supérieur hiérarchique sinon par le souci de faire du chiffre et de justifier, au passage, ces contrôles accrus? J’étais d’autant plus « intéressant » que je ne tombais pas dans la catégorie habituelle des « déportables ».
    Telle est donc la situation aujourd’hui.
    Il faut désormais faire face outre-Atlantique à l’arbitraire et à l’incompétence la plus totale. Je ne sais ce qui est le pire. Ce que je sais, aimant ce pays depuis toujours, c’est que les États-Unis ne sont plus tout à fait les États-Unis.

    Le Washington Post a évoqué l’épisode hier soir sur le site internet.

  5. Un autre cimetière juif vandalisé

    Après la profanation du cimetière juif de la banlieue de Saint Louis dans le Missouri le weekend dernier, un autre cimetière juif de Philadelphie a été profané samedi: Une centaine de tombes renversées et cassées.
    Après un silence embarrassant, le président a condamné l’antisémitisme lundi et le vice président Mike Pence s’est ensuite rendu dans le Missouri pour condamner les actes de vandalisme et ses auteurs.
    Aucune réaction de la Maison Blanche depuis

Published in Revue de presse