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Jeudi 2 mars 2017: Le triomphe de Trump coupé court par deux nouveaux scandales (des « fake medias ») + L’histoire bouleversante de Kalief Browder

  1. Le discours de Trump devant le Congrès: la schizophrénie de certains journalistes.

    Donald a offert hier au Congrès le meilleur discours de sa carrière, de la campagne électorale et de sa présidence.
    Il a réitéré et défendu son programme très ambitieux, a offert une vision plus optimiste de l’avenir du pays et appelé à la collaboration de la majorité républicaine et minorité démocrate « to get the job done ».

    Après cinq semaines très mouvementée, c’était l’occasion d’un nouveau départ pour le président plus impopulaire de l’histoire et il a réussi à « rester calme et concentré pendant une heure » sur le téléprompteur, à éviter les improvisations, à montrer un peu d’humour et de la compassion.

    La crédulité de certains journalistes devant le discours d’un manipulateur hors pair qui déclarait il y a à peine une semaine que les médias étaient l’ennemi du peuple américain a été pour le moins étonnante.
    « Ce soir il est devenu président » dans « l’un des plus grands moments de l’histoire de la politique américaine » affirmait très sérieusement le commentateur politique Van Jones sur CNN en citant le moment où Donald Trump a salué la veuve du Navy SEAL tué au Yemen le 28 janvier dernier.

    D’autres commentateurs étaient bien plus réservés sur le caractère présidentiel de son addresse, truffées de mensonges (51 recensés) et pas des moindres (les 94 millions de personnes au chômage incluent les retraités, enfants et adolescents) et s’il s’est montré plus conciliant, c’est son « habilité à montrer un peu d’humanité » affirmait Angela Rye.

    Le contenu de son discours était plein de paradoxes notamment sur le projet de « reconstruction nationale » qui s’oppose directement aux affirmations de Steve Bannon la semaine dernière qui parlait de « démantèlement de l’Etat administratif ».

  2. Les derniers efforts de l’administration Obama pour préserver les preuves de l’ingérence russe dans les élections.

    Le New York Times a révélé hier soir que l’administration Obama a volontairement répandu des informations sur les efforts russes visant à influencer les élections, juste avant l’entrée en fonction du nouveau président, pour empêcher que la nouvelle administration les détruisent et pour laisser des informations tangibles aux enquêteurs.
    Une démarche qui « reflète également les suspicions des proches de l’ancien président sur la responsabilité de la campagne de Trump dans le piratage des messageries démocrates » – qui n’a jamais été prouvé.

    Aucune de ces exactions n’auraient été commanditées par Obama.

    Concrètement, des employés de la Maison Blanche se sont assurés que les informations confidentielles soient disponibles au plus grand nombre dans le gouvernement, comme l’ont fait d’autres agences de renseignements en classifiant beaucoup de matériel comme « peu sensibles » pour être partagés plus simplement sur Intellipedia par les professionnels du renseignement.
    Enfin le Congrès a également bénéficié des largesses de certaines agences fédérales comme le Département d’Etat qui aurait fourni des documents classés secrets à des sénateurs démocrates.
    D’anciens employés de Barack Obama à la Maison Blanche expliquent qu’ils ont pris conscience trop tardivement de l’étendue de l’ingérence russe dans les élections – ils étaient au courant de rencontres entre des proches de Trump et agents russes aux Pays Bas et en Grande Bretagne par les alliés européens, mais pas de la teneur de leurs discussions.

    C’est après les élections qu’ils ont conclu que la Russie avait essayé de favoriser Donald Trump et poussé Barack Obama a lancer une enquête et imposer des sanctions à Moscou.

    La réponse de l’actuel porte parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, est similaire à celle du président: « La seule nouvelle information est la confirmation que des agents de l’administration Obama ont cherché à créer une excuse pour leur propre défaite aux élections ».

  3. Jeff Sessions était en relation avec l’ambassadeur russe des Etats-Unis

    Autre mauvaise nouvelle pour la Maison Blanche, mais cette fois-ci de la part du Washington Post qui affirme hier soir, selon le Département de Justice, que Jeff Sessions, ancien sénateur d’Alabama, supporter très précoce de Donald Trump, devenu ministre de la Justice, a été en contact à deux reprises avec l’ambassadeur russe, Sergey Kislyak, l’année dernière – une fois en septembre dernier alors que les soupçons d’ingérence russe dans les élections américaines battaient leur plein.
    Mr Sessions a affirmé lors de son audience devant le Sénat, préalable à sa nomination, et sans qu’on lui demande, n’avoir eu aucun contact avec les Russes.
    Il supervise aujourd’hui le Département de Justice et la FBI qui enquêtent sur d’éventuels liens entre la Russie et l’équipe de Trump et a refusé jusqu’ici de se récuser.

    L’actuel président des Etats-Unis a déclaré qu’aucun membre de son équipe de campagne n’avait communiqué avec des officiels russes pendant la campagne présidentielle.
    Après Michael Flynn, qui a dû démissionner après avoir menti au vice président sur ses appels téléphoniques passées fin décembre 2016 l’année avec l’ambassadeur russe, c’est au tour de Jeff Sessions, un autre membre du gouvernement de mentir sur ses relations avec Mr Kislyak.

    Certains Républicains et Démocrates ont déjà appelé Mr Sessions à se récuser de l’enquête en cours. D’autres demandent sa démission

  4. The Kalief Browder Story: Le documentaire

    La première des six parties du documentaire produit par Jay-Z et Harvey Weinstein, sur l’histoire de Kalief Browder a été diffusé hier soir sur la chaîne câblée Spike TV.

    Dans la soirée du 15 mai 2010, ce jeune Afro-américain de 16 ans a été accusé d’avoir volé un sac à dos, arrêté et envoyé à Rikers Island, la prison de New York City, l’une des plus violentes du pays.
    Déja condamné à de la prison avec sursis, il n’a pas été autorisé à être libéré sous caution, et a dû attendre son procès, reporte 14 fois, derrière les barreaux.
    Le jeune Kalief restera enfermé mille jours, dont 800 en isolement à Rikers où il affirme avoir été battu, torturé et laissé sans nourriture, avant d’être finalement libéré en juin 2013 – le juge a abandonné les charges et aucun procès n’a jamais eu lieu.

    Il a toujours clamé son innocence.

    Kalief a grandi dans les foyers (sa mère était accro au crack) avant d’être accueilli et adopté avec ses frères et ses soeur par une famille d’accueil – les Browder.
    Il est tombé dans la petite délinquance, a été condamné une première fois à cinq ans de prison avec sursis à 16 ans.

    Après son arrestation, il a été oublié dans les méandres de la justice et de l’administration pénitentiaire, les symptômes d’un système judiciaire américain déficient surtout concernant les personnes défavorisées.
    En novembre 2013, il a porté plainte contre la police de New York (NYPD), la ville de New York.
    Il s’est suicidé chez sa mère dans le Bronx en juin 2015. Il avait 22 ans.

    On vous conseille l’excellent reportage de Jennifer Gonnerman du New Yorker avant et après la mort du jeune Browder.

  5. Le gossip politique

    La nouvelle a été confirmée par l’ancien vice président en personne: Joe Biden a confirmé à Page Six, la page gossip du New York Post que son fils, Hunter Biden, entretenait une relation avec Hallie Biden, la veuve de son aîné, Beau Biden, décédé d’un cancer du cerveau en mai 2015.
    Hunter Biden, avocat, est séparé de sa femme, Kathleen, depuis octobre 2015, soit cinq mois après la mort tragique de son frère, à l’époque où le vice président à décidé de ne pas se présenter aux élections présidentielles à venir.
    La bonne nouvelle, c’est que Joe et sa femme Jill soutiennent cette relation et sont très contents pour eux: « Nous sommes tellements chanceux que Hunter et Hallie se soient trouvés et aient réussi à construire une vie ensemble après tant de tristesse ».
    Hunter a également réagi à Page Six en affirmant lui aussi être très chanceux d’avoir trouvé l’amour « dans cette période si difficile » et une famille et des amis qui les ont soutenu tout le long.

  6. La couverture du jour:

    « No hard feelings » entre Damien Chazelle, réalisateur de La La Land, primé aux Oscars et Barry Jenkins, réalisateur de Moonlight, qui a gagné l’Oscar du meilleur film, réunis sur le dernier numéro de Variety

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