Un producteur de télé-réalité à qui tout réussissait se retrouve en l’espace d’une journée au seuil de la mort. Ce qu’il va vivre ensuite va tout lui apprendre sur la grâce, la détermination et le pouvoir de l’amour.
Superbe récit de la journaliste Amy Wallace dans Los Angeles magazine.
Jonathan Koch, 49ans, est un self made man, arrivé vingt ans plus tôt à Los Angeles avec trois cent dollars en poche qui a réussi en vendant des émissions de reality-TV aux chaînes de télévision.
Successful businessman, c’est aussi un compétiteur-né comme les Américains en raffolent, dévoué à sa carrière, féru de sport, qui mène une vie très saine: il se couche à 9 heures du soir, se réveille à l’aube pour son exercice physique quotidien, ne boit pas, ne fume pas, n’a jamais pris de drogue, mange sainement et fais attention à son sommeil.
C’est également un « iron man » – version longue du triathlon – qui affiche depuis l’enfance un mental de gagnant et un optimisme à tout épreuve.
Jusqu’en janvier 2016 lorsqu’il tombe subitement malade: montée de fièvre, fatigue.
Il décide tout de même d’aller participer à une conférence à Washington D.C. et à laquelle il est finalement incapable d’assister, paralysé par la douleur. Il restera deux mois au Centre Hospitalier Universitaire de George Washington, où il a été plongé dans un coma artificiel.
Les médecins sont incapables de déterminer l’origine du choc foudroyant dont il est victime, son sang ne circule dans son corps, souffre d’une gangrène aux pieds et aux mains.
Il se réveille 39 jours après son admission aux urgences et a réchappé à une mort quasi certaine – les médecins lui donnaient 10% de survie.
Mais le cauchemar continue pour cet athlète quand il apprend sa main gauche et sa jambe droite, irrécupérables, doivent être amputées
C’est en rentrant à Los Angeles, fin avril 2016, que Mr Koch et sa fiancée font la connaissance du Docteur Kodi Azari, 48 ans, un spécialiste mondialement reconnu et directeur du programme de greffe de la main à l’Université de UCLA, qui cherche un patient pour réaliser sa deuxième greffe et tester de nouvelles techniques. La personne qu’il recherche doit être en très bonne santé, positive et disciplinée et surtout qui n’a pas encore été amputé. Il rencontre Jonathan et le courant passe immédiatement.
On lui ampute la main gauche en juin puis la jambe août.
En octobre 2016, un donneur est finalement compatible.
L’opération a réuni treize des meilleurs chirurgiens de Californie spécialisés dans la greffes; la plupart travaillent pour des établissements médicaux et laboratoires de recherches rivaux mais ont souhaité participer à cette expérience unique.
La procédure va durer dix-sept heures. C’est un succès.
Jonathan devra suivre un traitement médical lourd toute sa vie pour ne rejeter l’organe qu’il a reçu mais est prêt à relever le défi.
Il court à nouveau, à réappris à jouer au tennis, mais n’a aucune explication ce qu’il s’est passé.
Les médecins pensent qu’il s’agit d’un virus rare qui se serait ajouté au stress et produit une réaction qui avait une chance sur 20 millions d’arriver: « pour une raison quelconque, mon système immunitaire a rencontré son pire ennemi, et au lieu d’essayer de me sauver, il a essayé de me tuer ».