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Quelle influence pour le nouveau juge de la Cour Suprême?
Le 113 ème juge de la Cour Suprême, Neil Gorsuch, a finalement été nommé la semaine dernière avec une majorité simple de 54 sénateurs (dont trois démocrates) et grâce au passage en force des Républicains qui ont modifié l’une des prérogatives du Sénat et interdit désormais à la minorité d’utiliser l’obstruction parlementaire contre la nomination d’un juge de la SCOTUS (Supreme Court Of The United States).
Le juge Gorsuch a prêté serment ce matin et devrait rapidement rejoindre la Cour pour les derniers mois de son terme qui a lieu en juin et lui redonner sa majorité conservatrice qu’elle disposait jusqu’à l’année dernière, avant la mort brutale du juge Anthony Scalia.
Gorsuch a été soutenu par le lobby des armes, les organisations contre l’avortement, le monde des affaires et dénoncé par les défenseurs de l’environnement, les féministes et les syndicats. Ils n’auront pas à attendre longtemps pour savoir où se situe Gorsuch.
Les prochaines grandes décisions se pencheront sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat (Trinity Lutherian Church of Columbia, Inc v. Pauley), le Sixième Amendement et les droits concernant les poursuites pénales (Weaver v. Massachusetts and Davila v. Davis) et sur la possibilité ou non de retirer la citoyenneté à un Américain naturalisé (Maslenjak v. U.S.).
* « Immediate Impact: Gorsuch Could begin playing pivotal role on Supreme Court Starting next Week » – The Washington Post
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« L’homme qui a brisé l’Amérique: Mitch McConnell »
La pierre tombale de Mitch McConnell devrait mentionner qu’il est responsable de la mort du Sénat.
Et j’ajouterai une deuxième ligne: « Il a brisé l’Amérique »
Aucune homme n’a autant travailler ces dernières années à miner le fonctionnement du gouvernement américain. Son rôle a marqué le summum d’un leadership sans principe, le triomphe des tactiques au service du pouvoir à court terme.
Mr McConnell, sénateur du Kentucky a été porte parole de la minorité républicaine au Sénat sous le président Obama avant d’être celui de la majorité à partir de 2015.
C’est un fier partisan du blocage et de l’obstruction parlementaire (« filibuster » et « gridlock ») qu’il a utilisé et promu ces vingt dernières années surtout contre le président Obama (« la chose la plus importante est qu’il n’achève qu’un seul mandat » a-t-il affirmé en 2010) en entretenant avec « délectation » sa « réputation de vilain ».
Alors que certains Républicains ont été critiques envers les dérapages du président Trump, McConnell est resté silencieux. Alors que ses prédécesseurs ont cherché le compromis, McConnell ne possède pas ce genre de qualités. Mais le plus caractéristique chez McConnell, c’est sa tendance à changer de point de vue selon les exigences du moment (le salaire minimum, le retrait d’Irak, le droit des travailleurs) et son talent à revenir sur tout ce qu’il a fait: Opposer une loi sur l’immigration qu’il a soutenue, demander un vote sur le plafond de la dette et essayer de l’obstruer, pousser l’administration Obama à soutenir une commission mixte sur la dette puis voter contre.
C’est de la politique politicienne à l’état pur sans idéologie, ni continuité dont le seul principe est de contrer l’opposition et gagner quels qu’en soient les moyens.
C’est lui qui vient de modifier la loi qui permettait à la minorité du Sénat de bloquer la nomination d’un juge de la Cour Suprême
* « The Man who broke American » – The Washington Post
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La majorité oubliée: les Conservateurs
La Maison Blanche est minée par leur rivalité: le soap opéra entre Jared Kushner, gendre du président, et Steve Bannon, les libéraux new yorkais contre les nationalistes-populistes qui fait les choux gras des médias et qui laisse la part belle à une troisième voie qui « calmement mais sûrement, façonne l’agenda domestique du président »: le mouvement conservateur mené par le Vice président Mike Pence, plutôt réactionnaire:
« Leur priorités incluent des réductions importantes du budget national, l’élimination des subventions de Planned Parenthood, un décret présidentiel sur la liberté religieuse, le retrait d’Obamacare, et éliminer l’Agence de protection de l’environnement »
* « Forgotten Thing: the Conservatives » – Axios
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Maggie Haberman, la journaliste préférée de Trump
Elle aura toujours une place spéciale auprès du président. C’est l’une des journalistes politiques les plus influentes, et c’est le New York Times. Peut être le « failing » New York Times, mais c’est la couronne de bijoux et il aime ça.
Ce sont les propos d’un journaliste de Politico à propos de son ancienne collègue et actuelle journaliste du New York Times, Maggie Haberman, qui suit Donald Trump depuis des années et dispose d’un accès privilégié à la Maison Blanche depuis qu’il est président.
Elle ne lui fait pas de cadeaux et c’est sans doute pour cela qu’il l’apprécie, elle est « dure » mais « juste »
Il n’y a aucun journaliste que Trump respecte et craint autant que Haberman. Il peut s’en prendre au Times, et à elle mais il retourne tout le temps vers elle pour partager ses opinions et donner des interviews. Il le fait parce que, non seulement il la connaît depuis longtemps, il sait qu’elle est importante, et qu’elle le ne le traitera pas gentiment mais jamais de manière injuste, qu’elle force le respect de la communauté politique de Washington et New York.
Un article très élogieux mais que tous ses confrères admettent comme honnête.
« Je suis très étonnée de voir combien elle est attentive au fait d’être juste » explique un autre journaliste, Barbaro. « On traverse un moment de journalisme où beaucoup de gens peuvent être moins regardant avec les faits mais Maggie se lève chaque matin et se dit Je serai juste et elle l’est. Les gens apprécient beaucoup cette qualité. »
* « The New York Times reporter Trump can’t quit » – CNN Media
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Les abonnés de Trump sur Twitter
Si Trump est l’utilisateur le plus puissant et visible sur Twitter, les réponses qui apparaissent juste en dessous de son message doivent occuper l’un des emplacements les plus influents d’internet.
Une enquête intéressante dans Bloomberg BusinessWeek sur les abonnés du compte Twitter de Donald Trump qui prennent soin de lui répondre: parmi les plus prolifiques, cinq seraient des robots qui tweetent automatiquement (18 000 tweets pour le plus actif @Trump2016_Fan en 2016) mais sur les 20 000 réponses que suscitent en moyenne un tweet du président, les journalistes ont réussi à isoler différentes catégories pour comprendre leurs motivations.
1/ « The Bots »: Les comptes automatisés qui envoient des messages à intervalles régulières (chaque heure, demi-heure, jour, etc…) sur le compte de Trump: Il s’agit de publicités, messages politiques ou informations qui viennent de supporters ou détracteurs de Turmp
2/ « The Loyalists » à l’instar de Scott Presler, 28 ans, qui « sait se promouvoir sur Twitter », est un fidèle de Trump, de Jeff Sessions ou Kellyanne Conway qui a vu le nombre de ses abonnés augmenter de 10 à 76 000 en un an et pourqui le but ultime est un intéraction avec @realDonaldTrump
3/ « The Haters »: Ceux qui détestent Donald Trump
4 « The Activists »
5/ « The Comedians »
6/ « The Eggs » ou ceux qui n’ont pas de photo de profil et représentent 7,5 millions, soit 28% du total de ses de ses abonnés.
7/ The « Ragers », ceux qui n’ont jamais digérés le résultat des élections présidentielles.
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Comment Stephen Colbert a transformé le « Late Night Show »
Cinq mois [après les élections], The Late Show a fait l’impensable en une année: il est devenu l’émission la plus regardée des fins de soirée. Mr Colbert vient d’enchaîner neuf semaines consécutives en tête des audiences contre l’ancien « invincible » Jimmy Fallon (…)
Au même moment l’année dernière, Mr Colbert perdait avec un million de téléspectateurs en moins que Mr Fallon et subissait la pression de CBS … Même si la victoire de Mr Trump semble avoir retourné la course de émissions satiriques du soir, la remontée de Mr Colbert est le produit de mois de travail méticuleux.
Après six mois d’antenne et des résultats décourageants, Colbert a engagé un nouveau producteur (créateur du Morning Joe), Chris Licht, enchaîné les émissions en direct (dont celles très réussies des conventions républicaines et démocrates cette été) jusqu’à la fameuse soirée des élections, au cours de laquelle il a offert un discours improvisé salué par nombre de ses fans.
Deux semaines après il dépassait Fallon, et n’a cessé de progresser depuis
* « How Stephen Colbert Finally Found His elusive Groove » – The New York Times
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Couverture du jour
« As a Woman in Hollywood, you just can’t win » – The Guardian.