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Le Kiosque du 14.04.17

 

 

  • Les médias conservateurs aiment les grosses bombes

    Au milieu d’une semaine plutôt déprimante pour beaucoup de conservateurs qui ont vu le président changer de bord sur à peu près l’ensemble de ses positions en matière de relations internationales – de « Je ne suis pas le gendarme du monde » à « je soutiens la mondialisation et les organisations internationales »
     
    Les médias de droite se sont néanmoins réjoui hier après midi du largage inattendu de la Mother Of All Bombs sur des « repères stratégiques et un ensemble complexe de tunnels » en Afghanistan (près de la frontière pakistanaise) qui appartiendraient des djihadistes de Daech.
     
    Le président n’a pas précisé si c’était lui qui avait ordonné l’attaque avec des explications incompréhensibles: « Tout le monde sait ce qu’il s’est passé. Ce que je fais c’est que j’autorise les militaires »
     
    « Une autre promesse de campagne tenue » s’est félicité The Gateway Pundit: « He [bombed] the shit out of ISIS » comme il l’avait promis l’année dernière et la plupart des médias conservateurs à l’instar de Drudge Report, Fox News, et Breitbart ont salué la décision.
     

    The Daily Caller / Facebook

     
    C’est une démonstration de force incontestable contre le terrorisme (qui aurait fait 36 morts selon les autorités afghanes et aucune victime selon le porte parole de Daech) mais aussi contre les autres puissances nucléaires, au moment où le président américain a affirmé que le problème « nord-coréen sera réglé ».
     
    Il a clairement voulu montrer une différente approche que celle de son prédécesseur Barack Obama et semble vouloir résoudre au plus vite les menaces qui pèsent sur les Etats-Unis, notamment la possibilité que l’arsenal nucléaire de la Corée du Nord puisse atteindre Seattle dans les prochains mois.
     
    Leon Panetta, ancien Secrétaire de la Défense a appelé hier à la retenue en rappelant que les stratégies d’ endiguement et de dissuasion avait permis de neutraliser tout embrasement nucléaire avec la Russie pendant cinquante ans.
     
    Sean Spicer a affirmé hier que les Chinois devaient prendre en main le problème à la suite de la rencontre plutôt réussie entre le président Xi et Trump la semaine dernière à Mar-a-Lago, en Floride.

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  • Mais où est passé Stephen Miller?

    C’était les deux coqueluches du président il y a à peine deux mois, « mes deux Steve » qui lui ont écrit son discours d’investiture « American Carnage », les auteurs des deux décrets anti-immigration, un des échecs politiques de ce début de présidence.
     
    Aujourd’hui, l’un des deux, le plus charismatique, Steve Bannon est sur la sellette et haï par les médias.
     
    L’autre, c’est Stephen Miller, 32 ans, ancien conseiller parlementaire de Jeff Sessions, actuel ministre de la justice, a disparu de la circulation après un passage très critiqué sur les plateaux télé début février au cours duquel il a critiqué l’indépendance du pouvoir judiciaire envers le pouvoir exécutif et lancé des accusations de fraude électorale, sans aucune preuve.
     
    Selon Politico, le jeune Stephen aurait depuis pris ses distances avec Bannon et se serait rapproché du plus important conseiller et gendre du président, Jared Kushner, avec qui il travaille aujourd’hui dans l’American Office of Innovation sur des sujets moins polémiques: les congés parentaux, soins des enfants et des femmes laissant de côté son sujet de prédilection, l’immigration.
     

    L’évolution et la divergence des fortunes des deux conseillers les plus idéologiquement engagés par le président, deux fervents nationalistes qui ont forgé leur partenariat en travaillant ensemble à saper le projet de réforme sur l’immigration (« Gang of Eight ») illustre les changements d’impératifs pour le cercle rapproché de Trump au fur et à mesure qu’il apprend à gouverner.

     
    * « Trump got a new favorite Steve »Politico

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  • Steve Bannon, une revanche à la « Kill Bill »

    On évoquait hier la possibilité que Steve Bannon utilise Breitbart comme machine de guerre contre Donald Trump si ce dernier venait à le virer de la Maison Blanche.
     
    Même si les médias libéraux s’acharnent sur le personnage et publient depuis dix jours des articles sur sa progressive déchéance face à Jared Kushner et Gary Cohn, directeur du Conseil économique national, les médias de droite sont plus modérés sur l’avenir du « Darth Vador » de la politique.
     
    C’était sans compter le point de vue de Ben Schreckinger, journaliste de Politico, qui a demandé à ses collègues à quoi ressemblerait la revanche de Bannon:
     

    Leurs suggestions pointent vers une saga épique de vengeance du style Kill Bill qui commence avec Bannon qui lâche des informations embarrassantes sur ses ennemis aux tabloïds, qui utilise le mégaphone de Breitbart News pour exacerber les divisions à l’intérieur de l’administration et qui lance une armée de trolls sur internet contre ses adversaires pour les harceler et les diffamer.
    Ca se terminerait par Bannon qui utilise les données de Cambridge Analytica pour identifier et rallier les alliés les plus vulnérables de Trump du Congrès, publier un documentaire « Comment Trump s’est trompé » à la veille des élections de mi-mandat et enfin au bout de cette épopée, se présenterait contre Trump en 2020.

     
    * « Don’t count Bannon Out Yet » – Slate / « Today in Conservative Media
    * « Trump fired Bannon, Would He Seek Revenge? » – Politico

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  • United: l’addition va être salée

    Interrogé sur l’éventualité d’une plainte, l’avocat de David Dao, le passager qui a été assommé puis désembarqué de force par la sécurité de l’aéroport de Chicago, a répondu par l’affirmative jeudi lors d’une conférence de presse:
     

    Je mets quiconque au défi de suggérer qu’un usage abusif de la force et la violence n’a pas été utilisé pour évacuer Mr Dao de l’avion.

     
    Il a ajouté que son client avait été davantage traumatisé par cet incident que par son exil du Vietnam, une expérience qui remonte à quarante ans.
     
    Sa fille a affirmé que sa famille était « choquée et horrifiée » par la vidéo de l’incident.
    La victime est sortie de l’hôpital mercredi et a souffert d’un traumatisme crânien, un nez et deux dents cassées et doit faire de la chirurgie réparatrice.
     
    La compagnie aérienne qui vient de passer une semaine cauchemardesque: son CEO a d’abord d’abord défendu la politique de la compagnie et insisté sur la résistance du passager avant de reconnaître la violence de la situation et de s’excuser. D’autres parts le vol n’était pas « surbooké » car c’est après que tous les passagers se soient installés que quatre membres d’équipage ont voulu embarquer – c’est donc la seule responsabilité de United qui pourrait être condamné à payer des millions de dollars de dommages et intérêts à Mr Dao.
    Mais le « Chicago Aviation Department », responsable de la sécurité de l’aéroport et qui dépend de la ville, pourrait également être l’objet d’une plainte car elle doit répondre du comportement de ses trois employés qui ont interpellé le passager – aujourd’hui suspendus..

     
    Pire encore, ces derniers n’étaient pas des policiers mais portaient des uniformes affirmant le contraire et contre l’avis de leur direction.

 

  • « To Town Hall or not to Town Hall? »

    Les parlementaires et sénateurs du Congrès américains entrent dans leur deuxième de « recess », de retour dans leur circonscription, où ils doivent affronter la colère et les questions de nombreux électeurs, démocrates et républicains, sur les premières semaines du président, leur soutien à telle ou telle politique, notamment le remplacement d’Obamacare ou l’arrêt des subventions allouées à Planned Parenthood.
     
    Certains, comme le sénateur républicain du Nevada, Dean Heller, ont exprimé, en privé, leur réticence à participer à ces réunions publiques:
     

    Ca va être une longue journée, c’est le moins qu’on puisse dire. Deux heures de réunion – deux heures où les gens te crient dessus. Ca va être quelque chose mais c’est une case de cochée en plus »

     
    La situation de Heller est particulièrement inconfortable car il pourrait sa réélection en 2018 est compromise.
    Mais d’autres membres du Congrès américain dans des situations similaires ont ne préféré ne pas affronter leurs élus. Dans ces cas là, certaines groupes militants de gauche, comme « Individible » organisent des « empty chairs Town Hall« : des réunions organisées par des citoyens à l’intention de leurs élus et auxquelles ces derniers n’assistent pas.
     
    Ce sont surtout les Républicains qui évitent ce genre de face-à-face qu’ils considèrent comme des pièges politiques et préfèrent des conversations téléphoniques – souvent filtrées – ou des réunions plus petites qui permettent « une meilleure communication et invoquent également des problèmes de sécurité.
     
    * « Republicans decide: To town hall or not to town hall? »CNN

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  • Couverture du Jour

    Le Time consacre sa couverture à Sheryl Sandberg, la fameuse COO de Facebook, milliardaire et auteure du best seller « Lean In » sur la capacité des femmes à réussir au travail et à la maison, qui a perdu brutalement son mari en 2015 d’une crise cardiaque.
     
    Elle vient de publier un nouvel ouvrage « Option B: Facing Adversity, Building Resilience and Finding Joy » qui sortira le 24 avril prochain.
     

    Quand elle a perdu son mari, Sheryl Sandberg a également perdu ses repères. Maintenant elle veut aider les autres à dépasser leur chagrin. (…) ce que Sheryl a appris (…) c’est qu’il y a trois mythes auxquels les gens s’accrochent qui les empêche de se redresser face à l’adversité. La première c’est qu’ils sont responsables de qui leur est arrivé. La seconde est que la tristesse doit encadrer leur vie. Et le troisième est qu’ils ne se sentiront jamais mieux. Sandberg, une communicante née, appelle ces erreurs les trois P: Penser l’adversité comme Personnelle, Omniprésente (pervasive) et Permanente.

     

Published in Revue de presse Société