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Le kiosque du 15.04.17

 

 

  • Elle est devenue si normale que ça cette Maison Blanche?

    Il n’y a pas seulement Donald Trump qui a changé d’opinion sur sa politique étrangère, certains grands médias américains ont considérablement adouci leur ton envers le président et la Maison Blanche depuis le lancement des attaques aériennes en Syrie, le rapprochement avec la Chine et le largage de la fameuse « Mother of All Bombs ».
     
    On parle d’attitude « présidentielle » comme si le recours militaire avait effacé toutes les errances de la nouvelle administration depuis deux mois et demi, et malgré toutes casseroles qu’elle traîne encore derrière elle – les accointances avec la Russie, devenue entre-temps l’ennemi juré.

     
    Parmi eux, David Ignatius, un éditorialiste du Washington Post:
     

    Cette semaine, Trump a adopté une différente approche – plus prudente et consensuelle. Oui, ça la rapproche de la politique étrangère traditionnelle que lui et Bannon ont raillé pendant la campagne.
    Et ça lui donne également le goût du succès qu’il aime tellement.

     
    Joe Scarborough, proche et à la très critique envers le président, se demandait hier matin comment gérer « les succès de Trump »
     

     
    Oui mais dans un domaine particulier seulement, la politique étrangère et parce qu’il s’est entouré d’un solide Conseil National de Sécurité, sous l’autorité du général H.R.McMaster.
    Depuis le 20 janvier, les seules missions accomplies par la Maison Blanche l’ont été par décrets présidentiels (dans le domaine de l’énergie et de l’environnement) et que les grandes mesures de son programme
     « America First » ont échoué devant le Congrès américain ou dans les cours de justice.
    Tout reste donc encore à prouver pour le président

     
    * « Trump gets a taste of Success »Washington Post

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Ann Telnaes – The Washington Post

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  • Le Trumpisme n’existe pas

    Conscient des échecs politiques et des sondages catastrophiques d’une administration sous l’influence belliqueuse de Steve Bannon, un novice en politique, le président a décidé d’opter pour des succès quitte à trahir sa base électorale et des médias qui l’ont soutenu jusqu’ici.

    L’excuse selon laquelle « la doctrine de Trump est de ne pas avoir de doctrine » qui circulait depuis plusieurs jours pour justifier les revirements de positions dans le domaine de la politique étrangère est en train de s’essouffler et les premières critiques de fond et déceptions se font entendre. 
    Ramesh Ponnuru résume parfaitement le paradoxe dans Bloomberg View:
     

    Les intellectuels, qu’ils soient pour ou contre Trump, veulent construire un « isme » dans tout ce qui rentre dans la politique: Un « isme » qui inclut l’opposition au libre-échange, à l’immigration de masse, à l’intervention étrangère qui ne sont pas attaques contre nous, et aux réformes sociales. Mais le Trumpisme n’existe pas. Le président a des tendances et des pulsions, dont certains sont en contradiction, plutôt qu’une philosophie politique.

     
    Jonah Goldberg dans National Review a de la sympathie pour les supporters de Trump qui se sentent « trahis »:
     

    Ils ont fait une erreur toute simple: Ils ont pensé que le Trumpisme était un programme idéologique cohérent, comme le Reaganisme. (…) Le problème, c’est que le Trumpisme n’est pas une idéologie, c’est un état d’esprit. Pour être plus précis, c’est un état d’esprit qui change tout le temps.
    Trump l’admet lui-même, en disant qu’il refuse d’être réduit à une idéologie ou à une doctrine, et préfère la flexibilité, pas seulement sur les moyens mais sur la fin.

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  • Breitbart lance son offensive contre le président


    Si les Républicains et conservateurs sont désormais conscients qu’il est impossible de prédire les choix du président en fonction d’une idéologie ou du bon sens, les plus à droite, et souvent les plus fidèles de ses supporters voudraient que leur candidat se tienne au programme pour lequel ils l’ont élu.

     
    Breitbart News, qui a déjà dénoncé plusieurs propositions et décisions de Trump (American Health Care Act, les frappes en Syrie) est le plus critique envers le président et évoque des électeurs qui ‘[auraient] perdu la foi »: « c’est parti tellement du mauvais côté » titrait l’article le plus lu et commenté (12 787 réactions) du site hier reprenant les propos de certains supporters de Trump dans le Michigan.
     

    Alors que la limite des cent jours est bientôt atteinte, le président Trump devra faire attention à équilibrer les deux camps évidents de la Maison Blanche: Les nationalistes et les « globalists », entre lesquels une vraie réconciliation semble peu probable.

     
    Depuis la mise à l’écart, de Steve Bannon, ancien président de Breitbart, le ton est plus menaçant dans les colonnes du site alt-right pour dénoncer l’influence prise par le gendre du président, Jared Kushner et Gary Cohn, ancien démocrate, président du Conseil national économique: Penny, par exemple, se sent trahie parce qu’elle « n’a pas voté pour Jared et Ivanka » ou encore Jeff qui explique « ne pas vouloir entendre parler de membres de la famille qui ont eu un impact » sur les décisions de la Maison Blanche.

     

    * « A lesson for Trump’s Intellectual Vanguard » – Bloomberg View
    * « It’s almost literally the opposite of saying ‘Let Reagan be Reagan’ «  – National Review
    * « Michigan Trump voter lose Faith » – Breitbart

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  • L’Arkansas interdit d’exécuter huit condamnés à mort. 


    Deux juges d’Arkansas viennent de suspendre l’exécution par injection létale de huit condamnés à mort qui devait commencer la semaine prochaine sur les ordres du gouverneur de l’Etat qui a fait immédiatement appel.

     
    Le premier juge a interdit hier et jusqu’à nouvel ordre l’utilisation d’un des produits utilisés pour l’injection après une plainte déposée par le distributeur de ce produit.
    La compagnie McKesson accuse l’Etat de lui avoir menti sur la nature de cet achat, l’aurait même remboursé pour récupérer la marchandise qui n’a jamais été retournée.

     

    Les huit condamnés à mort d’Arkansas



    Un second juge a accepté ce matin la plainte déposée par les prisonniers eux-mêmes qui affirment l’emploi du temps et le protocole fixés par l’Etat (huit exécutions en onze jours) n’était pas constitutionnels.
     

    La pénurie des substances utilisés pour l’injection létale pose des problèmes à de nombreux Etats américains ces dernières années et les Représentants de l’Arkansas ont justifié toutes ces exécutions par la rareté des produits.
    Ils ont expliqué que l’une des trois substances injectées expire ce mois-ci et ils ne sont pas sûrs de pouvoir s’en procurer à nouveau.

     
    De nombreux laboratoires pharmaceutiques, dont Pfizer, refusent que leurs produits soient utilisés pour tuer des prisonniers.

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  • Les pauvres encore pauvres du Mississippi

    L’Etat le plus pauvre du pays, le plus religieux, le Mississippi est aussi l’un des plus conservateurs, notamment dans le domaine fiscal qui se traduit par un minimum de dépenses allouées aux populations les plus pauvres, que ce soit sur les soins de santé, pour les aides sociales ou les Food Stamps, les coupons alimentaires.
     
    Depuis plusieurs années, le nombre de personnes ayant accès aux aides de l’Etat et du gouvernement fédéral a dramatiquement diminué: En 2016, seulement 1,42% des applications pour le Temporary Assistance for Need Families (TANF) – un programme qui offre 170 dollars par mois à une famille de trois enfants – ont été acceptées, c’est-à-dire 167 foyers sur 11 000 demandeurs; une tendance qui s’est aggravée ces dernières années puisqu’il était déjà de 89% en 2011 (comme le Texas) et de 50% entre 2003 et 2010.
     

    Les Etats cherchent généralement à limiter le nombre de TANF pour utiliser cet argent dans d’autres domaines [que les aides sociales] mais le Mississippi fait figure d’exception avec des taux aussi bas.

     
    L’Etat, interrogé sur ces chiffres dérisoires, refuse de répondre en expliquant qu’il existe différentes raisons pour lesquelles ces familles dans le besoin n’ont pas le droit aux allocations: elles ne remplissent pas les critères d’éligibilité, incapacité à fournir les documents nécessaires, refus de coopérer avec les services de l’Enfance … toutes les excuses possibles et légales pour refuser d’aider ces foyers.
     
    Think Progress révèle également que l’Etat n’a cessé de mettre des « barrières » pour diminuer au maximum la possibilité de percevoir des aides: Nécessité d’être à la recherche d’un emploi, dépistage de drogues …
     

    On ne peut expliquer cette tendance par un changement drastique de politiques mais une évolution de la culture et des buts [du gouvernement du Mississippi] qui ne sont officiellement reportés nulle part.

     
    Aucun loi votée par le parlement du Mississippi n’a provoqué cette augmentation des refus et personne n’arrive à comprendre d’où ça vient. Le gouvernement fédéral qui alloue chaque mois à l’Etat une certaine somme n’a pas le droit de regard sur la façon dont il est dépensé.
    Résultat: les pauvres sont devenus encore plus pauvres.
     
    * « Mississippi is rejecting nearly all of poor people who apply for Welfare » – ThinkProgress

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  • Couverture du Jour

    De la série Transparent à Billions, les personnages LGBT sont plus visibles que jamais. Comme l’explique l’actrice non-binaire ou genderqueer Asia Kate Dillon, le futur est prometteur.

     
    * « You didn’t win, we won; The great LGBT revolution » – The Guardian guide

Published in Médias Politique Red States Revue de presse Washington