La Maison Blanche a annoncé vouloir garder confidentiel le registre de ses entrées et sorties.
La polémique parait anodine mais elle pose problème et pas seulement chez les Démocrates, les Républicains ont également critiqué la décision de la Maison Blanche vendredi de ne plus diffuser la liste des visiteurs de la White House, une pratique instaurée par Barack Obama par souci de transparence au début de son premier mandat.
Les représentants de la Maison Blanche ont invoqué des questions de sécurité nationale, l’argument infaillible pour justifier une cette chape de plomb qui entoure désormais « les travaux au jour le jour du gouvernement ».
Pour une administration, dont les relations avec la presse sont au plus au mal, dont certains membres ont dû démissionner après avoir menti publiquement (l’ancien conseiller à la sécurité nationale, le général Michael Flynn) et dont l’un des Représentants, Devin Nunes, a du se récuser d’une enquête parlementaire (sur l’influence russe pendant les élections présidentielles) après avoir été justement dénoncé par ces « visitor logs », la décision ne fait que renforcer la méfiance des journalistes, parlementaires et de l’opposition à son encontre.
Tom Blanton, le directeur des Archives de la Sécurité Nationale qui garde tous ces documents, a démenti l’argument de confidentialité avancé par la Maison Blanche et a décidé de porter plainte pour pouvoir avoir accès à l’ensemble des visites ayant eu lieu à la résidence présidentielle, mais aussi à la Trump Tower de New York et à Mar-a-Lago, le club privé de Floride où le président passe tous ces weekends.
Un site du gouvernement, open.whitehouse.gov qui offrait ces informations en ligne, trois mois après les visites, ainsi que les salaires et déclarations financières des employés, va fermer prochainement, sous prétexte que c’est un « gâchis de l’argent du contribuable ».
Interrogé hier sur cette décision, Sean Spicer, le porte parole de la Maison Blanche a d’abord attaqué Obama en expliquant qu’il s’agissait d’une « fausse transparence du gouvernement » car la précédente administration « effaçait les noms de ceux qu’elle ne voulait pas voir diffuser publiquement ». Il se réfère à certaines « exceptions » concernant des meetings « sensibles » ou liés à des problèmes de sécurité nationale.
Mr Spicer s’est également « défendu de poursuivre la tradition des précédentes administrations depuis le début » – à l’exception de Barack Obama.
Coincidence ou non, la décision a été prise la veille de la Tax March, suivie dans des dizaines de villes du pays pour demander à Donald Trump de rendre public ses déclarations – une promesse qu’il avait faite en cas de victoire.
Là encore, Mr Spicer a réitéré les arguments du président, démentis par l’IRS (l’inspection des impôts américaines) selon lesquels il ne peut diffuser ses fiches d’impositions car elles font l’objet d’un audit.
Un audit n’interdit pas à Trump de diffuser ses déclarations d’impôts. La Maison Blanche a également refusé de rendre public les audits des impôts du président.
La décision de la Maison Blanche est tout à fait légale mais elle suscite davantage d’interrogations de la part des journalistes sur le manque de transparence de l’Administration qui va naturellement les pousser à essayer trouver ce qu’elle chercherait à cacher, et qui ne devrait en rien arranger de leurs relations.
* « White House to keep its visitors logs secret » – The New York Times
* « Trump finds himself on the defensive on a pair of government transparency issues » – Washington Post