Skip to content →

Accord de Paris: Aux USA, la colère gronde et la réaction s’organise

 

Le président américain a confirmé hier après midi depuis le Rose Garden de la Maison Blanche, le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, malgré les mises en garde de sa fille Ivanka, de nombreux chefs d’entreprise, des Démocrates et leaders du monde entier.
Comme l’ont souligné Barack Obama et Al Gore, ce sont désormais les Etats, les villes, les entreprises, les citoyens américains qui vont mener la lutte pour la protection de l’environnement, et selon le New York Times, la résistance est déjà en marche.

 

Le discours

  • Une promesse tenue: Donald Trump a tenu une fois de plus l’une de ses promesses de campagne, quels qu’en soient les conséquences nationales et internationales. Il a satisfait sa base électorale et une majorité de la droite américaine euro-sceptique.

    A partir d’aujourd’hui, les Etats-Unis vont cesser toute application de l’accord non obligatoire de Paris et les mesures draconiennes et financières qu’il impose sur notre pays.

  • La phrase à retenir:

    J’ai été élu pour représenter les citoyens de Pittsburg. Pas de Paris.

    Le maire démocrate de Pittsburg a répondu sur CNN que « la ville [avait] voté à 80% pour Hillary Clinton » et qu’il [s’engageait] à continuer de réduire les émissions de dioxyde de carbone.

  • Raisons du retrait:

    L’accord de Paris est très injuste pour les Etats-Unis.

    En accord avec son programme électoral « America First », l’économie, les emplois, les citoyens et les contribuables américains ne seront plus pénalisés par un accord international.

  • Trump s’est dit ouvert à des négociations visant à redéfinir « de manière plus juste » les termes de l’accord mais l’Allemagne, l’Italie et la France s’y sont opposés dans une déclaration commune.
  • Trump a égratigné au passage son prédécesseur:

    L’accord a été mal négocié par l’administration Obama

    Lui et les Républicains sont déterminés à détruire tout ce qu’il a entrepris et accompli et ils y arrivent.

 

Les Réactions

  • On s’y attendait mais le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris est un coup de massue et le discours réactionnaire, belliqueux et nationaliste du président américain n’a rien arrangé.
    Hier après midi, une partie de l’Amérique est sous le choc
  • Une autre partie célébrait la « réaffirmation de la souveraineté de l’Amérique » et la défense de ses intérêts vis-à-vis du reste du monde: Breitbart, Fox News, National Review, le Wall Street Journal, Paul Ryan, le porte parole de la Chambre des Représentants, le chef de la majorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell.
  • A la Maison Blanche, c’est une victoire pour Steve Bannon et les « nationalistes », qui regagne de l’influence contre les « modérés » représentés par Ivanka Trump, son mari Jared Kushner ou Gary Cohn.
    Scott Pruitt, directeur de l’Agence de Protection de L’environnement climatosceptique assumé et proche des industries polluantes, qui est intervenu après Trump hier après midi, est aussi l’un grand gagnant.

 

  • Elon Musk, le milliardaire fondateur des voitures électriques Tesla et Bob Iger, le président de Disney, ont décidé de quitter le conseil économique du président.
  • Barack Obama a dénoncé « un retour en arrière » de l’administration qui refuse d’admettre que le « secteur privé américain est majoritairement favorable aux énergies renouvelables ». Il appartient aujourd’hui aux Etats, villes et aux entreprises de montrer l’exemple.
  • Même constat pour Al Gore qui a qualifié la décision de Trump de « dangereuse et indéfendable » et appelé le peuple américain à continuer à défendre l’environnement.
  • Leonardo DiCaprio qui avait rencontré Ivanka Trump et le président-élu en novembre dernier pour tenter de prêcher la bonne parole à appelé à la résistance sur Facebook

 

Une première initiative « parallèle » ambitieuse

  • Selon le New York Times, une trentaine de maires, trois gouverneurs démocrates (Washington, New York, Californie), 80 présidents d’universités et une centaine d’entreprises et des entreprises américaines négocient avec les  Nations Unies pour atteindre les objectifs fixés dans l’accord de Paris sur le climat, malgré la décision de Trump.
  • Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York, coordonne les efforts et affirme avec optimisme que les initiatives concertées des villes, des Etats et des industries peuvent surpasser l’objectif que s’étaient fixés les Etats-Unis de réduire de 25% d’ici 2025 les émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 2005:

    Un engagement parallèle qui transfère la gestion de la lutte contre le changement climatique du gouvernement fédéral aux niveaux inférieurs du gouvernement, aux Etats, au monde universitaire et à l’industrie.

  • Pour les entreprises qui ont soutenu le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, les bénéfices pourraient être bien moins importants que les critiques et le boycott des consommateurs, à l’intérieur du pays comme à l’étranger.

 

Le gouvernement vient de renoncer à l’accord de Paris pour des raisons purement électorales et d’affaiblir sa position de leader sur la scène international mais aussi à l’intérieur du pays où des acteurs politiques, associatifs, économiques et privés vont prendre la relève la lutte pour la protection de l’environnement.

Published in Environnement Trumplandia Washington