1. « La pire erreur politique »
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- Le renvoi du directeur du FBI le 14 mai dernier, décidé par le président contre l’avis de son entourage – à l’exception de son genre Jared Kushner – aura miné ce début de présidence et la bonne marche de l’enquête du FBI qui aurait pu prouver son innocence dans les soupçons de collusions avec les Russes durant la campagne présidentielle américaine:
Cela restera la plus grosse erreur politique de l’ère moderne. Pour l’un des conseillers du président, il s’agit de la pire erreur depuis que Richard Nixon a refusé de s’excuser auprès du peuple américain pour le Watergate et décidé d’étouffer l’affaire.
- Le président est encore une fois responsable de cette situation: S’il avait condamné dès le départ l’ingérence russe en soutenant les conclusions des agences de renseignement, s’il était resté silencieux sur l’enquête du FBI en laissant James Comey faire son travail et s’il avait évité de l’intimider publiquement sur l’existence d’éventuels enregistrements juste après son limogeage, cette affaire n’aurait pas pris de telles proportions.
- Le renvoi du directeur du FBI le 14 mai dernier, décidé par le président contre l’avis de son entourage – à l’exception de son genre Jared Kushner – aura miné ce début de présidence et la bonne marche de l’enquête du FBI qui aurait pu prouver son innocence dans les soupçons de collusions avec les Russes durant la campagne présidentielle américaine:
- La crise permanente autour de la Maison Blanche, relayée 24h/24 par l’ensemble de la presse, a finalement peu d’influence sur les 38% d’Américains qui continuent de soutenir coûte que coûte le président et pensent que le « Deep State » veut sa peau.
- Pour David Brooks, éditorialiste au New York Times, les médias doivent garder la tête froide et se rendre qu’aucune preuve de la culpabilité du président et de sa campagne n’a encore été mise en évidence:
C’est inquiétant lorsqu’on commence à remplacer la politique de la démocratie par la politique du scandale. En démocratie, les problèmes comptent et vous gagnez en persuadant les citoyens. Vous reconnaissez la légitimité de vos adversaires comme un compromis inévitable. Dans le scandale, depuis le Watergate, inutile de persuader. Les victoires politiques se remportent uniquement en détruisant vos adversaires politiques accusés d’avoir mal agi. La politique devient alors une question de supériorité morale et de destruction personnelle.
- « Let’s not get carried away » – The New York Times
2. « Une communication toxique »
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- « Cinq moins dans la présidence de Trump et les relations entre la Maison Blanche et les médias ne tiennent plus qu’à un fil » constate Dylan Byers sur CNN
Les journalistes sont considérés comme « l’ennemi du peuple » et tout est fait pour entraver leur travail, à savoir informer le public sur ce qu’il se passe à Washington: diminuer la fréquence et la durée des conférences de presse, ne pas répondre aux questions posées ou rester très évasif.
- « Cinq moins dans la présidence de Trump et les relations entre la Maison Blanche et les médias ne tiennent plus qu’à un fil » constate Dylan Byers sur CNN
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- La tension est montée d’un cran hier lorsqu’on leur a interdit de filmer la conférence de presse de la Maison Blanche assurée par Sarah Huckabee Sanders: CNN a décidé de diffuser la totalité de la conférence en direct avec un fond d’écran avisant le public qu’il n’était pas autorisé à voir ces « daily briefings ».
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- Trump menace depuis des semaines de supprimer ce qui était devenu l’un des programmes télé les plus regardés de l’après midi, grâce notamment aux échanges musclés entre le porte parole, Sean Spicer et les médias.
- Le président veut contrôler directement et personnellement sa communication comme il l’a toujours fait et avec brio, explique Jack Schafer:
Trump ne veut pas vraiment être président … En fait il aurait voulu être directeur de la communication de la Maison Blanche … Contrôler et arranger les messages qui sortent de la Maison Blanche c’est la plus grande obsession de Donald Trump. Il aimerait se conduire comme il l’a fait pendant des décennies à New York quand il alimentait les articles des tabloïds [à son sujet].
3. Facebook réévalue sa mission
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- L’année difficile que vient de passer le mastodonte des médias sociaux, – accusé d’avoir aidé l’élection de Trump et participé à la diffusion massive de fake news, a poussé son fondateur et visionnaire, Mark Zuckerberg, à faire un peu de « soul searching » sur l’ambition de Facebook.
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- S’il affirmait il y a dix ans vouloir construire un « monde plus ouvert et plus connecté », Zuckerberg a revu ses ambitions à la baisse et affirme désormais vouloir offrir à ses utilisateurs « le pouvoir de construire une communauté et de se rapprocher les uns des autres ».
Un message un peu plus humble et conscient des divisions qu’a pu provoquer Facebook au sein des communautés et qu’elle assume tout en attribuant une part de responsabilité aux internautes qui doivent prendre eux aussi conscience des répercussions de la désinformation et limiter son usage.
- S’il affirmait il y a dix ans vouloir construire un « monde plus ouvert et plus connecté », Zuckerberg a revu ses ambitions à la baisse et affirme désormais vouloir offrir à ses utilisateurs « le pouvoir de construire une communauté et de se rapprocher les uns des autres ».
4. Panique au Wall Street Journal
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- L’agence Associated Press a révélé mardi qu’un reporter du Wall Street Journal, Jay Salomon, responsable du bureau des affaires étrangères, travaillait pour un homme d’affaires étranger qui était également l’une de ses principales sources, pour lequel il aurait négocié une vente avec un gouvernement étranger.
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- Mr Salomon serait devenu actionnaire d’une jeune compagnie dirigée Farhad Azima, un magnat de l’aviation, iranien, qui a négocié dans le passé des transports des armes pour le compte de la CIA.
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- Le quotidien new yorkais a viré le journaliste pour avoir violé ses obligations et les standards éthiques de la rédaction, dénoncé ses actions et son manque de jugement.
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- C’est dans le cadre d’une enquête sur Mr Azima que AP est tombé sur une correspondance électronique piratée entre ce dernier et le journaliste, confirmée par d’autres témoins: Il aurait servi d’intermédiaire en 2015 pour un contrat d’armements et de surveillance de la compagnie de Mr Azima avec les Emirats Arabes Unis destiné à l’espionage de certaines activités en Iran, Syrie et Yemen.
- L’intéressé a reconnu ses erreurs mais affirme n’avoir « jamais fait d’affaires avec Mr Azima, ni n’en n’avoir eu l’intention ».
- « Wall Street Journal fires correspondant over ethics conflict » – AP
5. Où est passé Black Lives Matter?
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- « Qu’est-il arrivé à Black Lives Matter? » s’interroge cette semaine Buzzfeed News:
L’élection et la présidence de Donald Trump ont provoqué la plus grande effusion d’activisme libéral depuis une dizaine d’années. Après une ascension fulgurante, le mouvement se déchire aujourd’hui sur son leadership et sur la direction à suivre.
- Si certains groupes de défense des libertés ou associations de gauche sont entrés en résistance en organisant des manifestations et appels à l’action, et ont réussi à s’imposer en s’appropriant les nouveaux défis posés par la présidence de Donald Trump, Black Lives Matter a perdu » de nombreuses opportunités qui s’étaient ouvertes » grâce à Barack Obama, notamment celle d’un « président conscient de l’autorité morale des jeunes activistes afro-américains. »
- « Qu’est-il arrivé à Black Lives Matter? » s’interroge cette semaine Buzzfeed News:
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- Selon la direction de l’organisation, l’organisation est moins visible sur la scène nationale par qu’elle se concentre sur des objectifs politiques qui nécessitent davantage « d’intégrité, de dignité et d’intégration ».
Pour le journaliste:
Black Lives Matter est toujours là. Ses groupes sont toujours organisés. Mais Black Lives Matter est en train de perdre l’influence et l’élan qui lui avaient permis de provoquer un débat national sur les politiques en matière de justice criminelle.
- Selon la direction de l’organisation, l’organisation est moins visible sur la scène nationale par qu’elle se concentre sur des objectifs politiques qui nécessitent davantage « d’intégrité, de dignité et d’intégration ».
- Entretenir et développer sur le long terme une organisation née dans la rue implique une stratégie claire sur différents points …:
- L’organisation
A l’intérieur du mouvement avec les différents chapitres présents dans la plupart des villes américaines, et à l’extérieur avec les autres associations de défense des Afro-Américains et organisations de gauche - Le financement
Accepter ou non l’argent de fondations, mettre en place des levées de fond et donations pour payer ses militants et promouvoir le mouvement. - La communication
Donner la parole aux personnalités médiatiques du mouvement quite à déplaire aux anonymes qui travaillent dans l’ombre - La direction
Sur quels politiques concentrer l’action de l’organisation et relayer un message qui soit clair pour tous les militants et supporters
- L’organisation
- … Que Black Lives Matter doit définir rapidement pour continuer à lutter et à exister.
- « What happened to Black Lives Matter? » – Buzzfeed