1. Le vote sur l’assurance santé reporté après le 4 juillet
- Décidément, cette réforme de l’assurance santé à du mal à passer.
Après un premier échec et un passage de justesse avec une voix de différence à la Chambre des Représentants en mai dernier puis une réécriture de la part de treize sénateurs républicains pendant plusieurs semaines qui n’a convaincu personne, les leaders du Sénat ont eu la sagesse de reporter le vote après le 04 juillet, la date limite qu’ils s’étaient fixés. - La décision survient au lendemain de la diffusion du rapport de l’Office du Budget qui prévoit que 22 millions d’Américains perdraient leur assurance ces dix prochaines années.
- Les Républicains veulent coûte que coûte remplacer Obamacare mais cinq des 52 Sénateurs Républicains se sont prononcés contre le vote de la réforme, ce qui les empêche d’atteindre la simple majorité de 51 sénateurs nécessaires à son passage.
2. Les scénaristes bluffés par Trump
- AP s’intéresse à l’influence de la présidence de Trump sur les séries politiques américaines:
Que ce soit en dépeignant la noble géopolitique de « Madam Secretary », les manipulations de « House of Cards », les talents maladroits de « Veep » ou le fléau du terrorisme dans « Homeland », les scénaristes doivent relever le défi de rester pertinent et créatif tout en restant dans le plausible. Jusqu’à la présidence de Trump.
D’un jour à l’autre, l’inattendu et l’impensable sont devenus la nouvelle réalité, avec des vrais drames en direct qui menacent de dépasser les rêves les plus fous des meilleurs auteurs. - La plupart de ces séries n’avaient pas prévu la victoire de Trump, et la nouvelle présidence qui casse tous les codes de la politique traditionnelle, enchaîne les scandales, a compliqué le travail des scénaristes, incapables d’anticiper la situation de la Maison Blanche dans six mois et de penser aux scénarios des prochaines saisons.
- Le scénariste et producteur de House of Card, Frank Pugliese:
On ne sait pas encore ce que c’est que l’ère Trump. Donc au lieu de se concentrer sur Trump, on parle de ce qui a produit Trump. Si on s’intéresse à cela, ça nous permet de comprendre qui nous sommes et comment peuvent évoluer les personnages.
Notre boulot est de rechercher et d’explorer ce qui est possible, et le pousser à l’extrême pour divertir et attirer l’attention. C’est toujours ce que l’on essaye de faire. - « Real-life drama in age of Trump challenges TV’s storytellers » – AP
3. Guerre civile chez les fachos
- Rien ne va plus chez les supporters d’extrême droite de Trump qui se réunissaient ce week-end à Washington dans deux meetings séparés pour « unifier la droite » – SPLC
- D’un côté, les « nationalistes blancs et antisémites de « l’alt right » autour de Richard Spencer, qui prononçait un discours sur la liberté d’expression près du Lincoln Memorial et s’en sont pris à leurs adversaires moins zélés de l’ « Alt lite », accusés d’être des sous fifres du président incapables de le critiquer: « Ces gens ne sont pas des penseurs politiques. On ne doit pas les écouter. C’est que de la publicité. » Il étaient une centaine.
Le mois dernier, Spencer avait organisé une marche aux flambeaux à Charlottesville en Virginie pour protester contre le retrait d’une statue du général Robert Lee, une figure des Etats Confédérés. - Selon Will Sommer, qui publie une newsletter hebdomadaire sur la droite américaine, le « racisme et antisémitisme assumé » de Spencer va trop loin pour presque tout le monde aux Etats-Unis, même les supporters les plus fidèles de Trump »
- De l’autre, les « nationalistes citoyens » de « l’alt lite » autour de Mike Cernovitch, se sont rencontrés près de la Maison Blanche pour défendre la sacro-sainte liberté d’expression. Eux affirment n’être ni racistes, ni antisémites.
- C’est le même Cernovitch qui a offert mille dollars à quiconque arriverait à interrompre la pièce de théâtre « Jules César » début juin, dans laquelle l’empereur romain assassiné a toutes les apparences du président américain. Laura Loomer, une employée de la revue d’extrême droite canadienne, The Rebel, s’est exécutée, est montée sur scène avant d’être arrêtée.
- « White nationalist find Lincoln Memorial, and opposing voices » – The Washington Post
4. WeSearchr, le « Go Fund Me » d’extrême droite
- Ce qui nous amène directement à cette plate forme de crowdfunding, Wesearchr, réservée au financement d’un journalisme, voire trolling d’extrême droite, qui a récolté dix mille dollars pour payer les frais d’avocats de Laura Loomer.
- Comment ça marche:
Les utilisateurs sont appelés des « Askers », « des demandeurs » qui lancent un appel aux dons (« Proposed Bounty ») à travers une question ou un défi posé, auxquels peuvent répondre « des chercheurs, journalistes, trolls ou lanceurs d’alerte ». - Les internautes investissent dans le projet qui les intéresse et lorsque la somme demandée est récoltée, la question devient une « Wanted Bounty » et tout le monde peut soumettre sa réponse.
C’est WeSearchr qui décide si le défi a été remporté et celui qui l’a rempli reçoit 75% des dons, 10% est donné au « demandeur » et la compagnie garde 15%. - Le site propose également le financement d’une opération « Make Journalism Great Again » qui laisse les rédacteurs du site choisir eux-mêmes les thèmes ou questions à poser.
- WeSearchr affirme être « une entreprise journalistique » qui publie des informations qui ont une valeur « journalistique » et dans l’intérêt du public et les appels de dons qui cherchent des informations qui ne sont ni publiables, ou qui n’ont pas d’intérêts journalistique ne seront pas approuvées.
- On trouve beaucoup d’appels aux dons pour le payement de frais d’avocats, de manifestations, et une petite perle: « Apporter la preuve de l’homosexualité d’Emmanuel Macron » initiée par l’équipe de Wesearchr en mars dernier qui affirme que le président serait en couple avec Mathieu Gallet, le PDG de Radio France que et le magazine Closer aurait des photos des deux hommes main dans la main dans une forêt.
5. Youtube trollé
- Après Facebook, Twitter, c’est au tour de YouTube d’être utilisé par des activistes d’extrême droite pour « manipuler les médias avec des coups d’éclat censées faire le tour d’internet, et de plus en plus dangereux » selon Buzzfeed News.
- Parmi elles, Lauren Southern, qui a eu la bonne idée ce mois-ci de rejoindre un groupuscule d’extrême droite, Génération Identitaire, sur un bateau en Méditerranée pour protester contre le sauvetage des réfugiés qu’ils dénonce comme un « trafic d’êtres humains » – le tout en direct sur Periscope et suivi par un millier d’internautes.
Southern appartient à ce vaste univers de personnalités d’extrême droite actives sur internet qui se sont alignées sur la jeunesse politique américaine « new right » ou « alt right » ou « new far right ». Ce groupe essaye de s’allier avec d’autres factions d’extrême droite à l’étranger en continuant le trolling dans le monde réel.
- Southern est un peu la Tomi Lahren canadienne, qui a travaillé pour Rebel Media, le Breitbart d’Ontario, « une source courageuse d’informations, d’opinion et d’activisme » basée à Toronto.
Elle aime créer la polémique, notamment lors de ses interventions dans des universités américaines pour parler du « retour de la femme traditionnelle » et est devenue une figure de l’extrême droite en Amérique du Nord ces derniers mois. - Elle a le même nombre d’abonnés que Mike Cernovitch sur Twitter, 300 000 sur YouTube, 97 000 sur Facebook, est amie avec Milo Yiannopoulos, a récemment quitté son travail et créé un compte Patreon, destiné à financer ses vidéos, et être présente là ou ça se passe, « une manifestation, une élection ou même la Maison Blanche ».
- Ce qui la différencie des autres trolls d’internet: Créer des polémiques sur le terrain, dans le monde réel, caméra à l’épaule, provoquer des réactions et retransmettre en direct l’évènement puis réaliser une vidéo pour sa chaîne YouTube le lendemain.
Elle affirme faire du journalisme militant « gonzo » – en référence à Hunter S. Thompson, auteur de « Las Vegas Parano ». Elle était au Deploraball de Richard Spencer en janvier à Washington D.C., aux émeutes de Berkeley en avril.
- Southern est un peu la Tomi Lahren canadienne, qui a travaillé pour Rebel Media, le Breitbart d’Ontario, « une source courageuse d’informations, d’opinion et d’activisme » basée à Toronto.
Couverture du Jour
- Chaque année, le magazine de la chaîne sportive ESPN consacre son dernier numéro de juin au corps (« The Body Issue ») en mettant en couverture des athlètes nus.
- Cette année, nous avons le droit à la joueuse de tennis Caroline Wozniacki, le joueur de football américain Ezekiel Elliott, le joueur de baseball Javier Baez, et le joueur de basket Isaiah Thomas.