1. Trump réussit à énerver sa base électorale, sa majorité et même les Démocrates
-
- Le président ne cache plus son agacement, ni son mépris pour Jeff Sessions, son ministre de la justice depuis qu’il s’est récusé en mars dernier de toute intervention dans l’enquête sur les élections présidentielles de 2016 – dont celle menée actuellement par le procureur indépendant Bob Mueller, qui a remplacé James Comey, le directeur du FBI, viré au mois de mai.
Dans une interview donnée au Wall Street Journal, le président s’est dit encore une fois très déçu de son Attorney General, a affirmé que l’ancien sénateur d’Alabama l’avait soutenu très tôt dans la campagne parce que ses « meetings étaient pleins », et l’a qualifié de « très faible » sur Twitter pour ne pas s’être attaqué aux « crimes » d’Hillary Clinton et a laissé ouverte la question d’un éventuel renvoi.
L’idée est de l’humilier autant que possible pour provoquer sa démission.
- Le président ne cache plus son agacement, ni son mépris pour Jeff Sessions, son ministre de la justice depuis qu’il s’est récusé en mars dernier de toute intervention dans l’enquête sur les élections présidentielles de 2016 – dont celle menée actuellement par le procureur indépendant Bob Mueller, qui a remplacé James Comey, le directeur du FBI, viré au mois de mai.
- Les attaques contre Jeff Sessions, un vétéran de Washington, ne passent pas à Washington, chez Républicains comme chez les Démocrates: « le ministre de la justice et les autres membres du cabinet, ne sont pas au service du président mais au service du peuple américain » rappelle ce matin la conservatrice National Review.
Hier la plupart des conservateurs, médias, politiques et commentateurs dénonçaient ouvertement ces attaques, Kenneth Starr, le célèbre procureur qui a voulu destituer Bill Clinton, a demandé au président d’arrêter immédiatement – même Bernie Sanders, adversaire politique a critiqué les propos du président.
- Trump n’a pas compris que la droite dure américaine soutient massivement Jeff Sessions qu’elle considère comme l’un des plus fidèles défenseurs du programme qui a fait élire le président: ses positions radicales sur l’immigration, les villes sanctuaires, le mur ou encore le durcissement du système judiciaire sont celles de la base électorale de Donald Trump.
- Même Breitbart s’est offusqué de l’attitude de Trump et l’a mis en garde.
La décision du président Trump d’attaquer mardi la position du ministre de la justice, Jeff Sessions sur les scandales de Hillary Clinton ne font que révéler l’hypocrisie du président sur le sujet – et pourrait inquiéter sa base qui voit en Sessions le meilleur espoir de voir s’appliquer la politique d’immigration.
- Ironie de la situation: Conscient de sa popularité, du soutien de ses confrères, de la crise constitutionnelle que provoquerait son renvoi, et passionné par son projet d’une Amérique réactionnaire, Jeff Sessions n’a aucune intention de démissionner et s’il doit quitter son poste, ce sera la décision et la responsabilité du président.
2. La stratégie de la diversion: Les personnes transgenres
-
- Conscient de s’être mis dans une situation délicate – perdre le soutien précieux de sa base électorale – Trump a eu recours hier à une stratégie politique dont il est devenu maître, l’art de la diversion: Créer une nouvelle polémique – généralement sur Twitter – pour en enterrer une autre.
-
- Exemple: les attaques contre Jeff Sessions, incapable d’agir contre les « activités criminelles » de Hillary Clinton pour essayer de noyer les mensonges de son fils et de son gendre sur leurs contacts avec les Russes pendant les élections. Maintenant que la polémique autour de Jeff Sessions s’est retournée contre lui, Trump a dû créer une nouvelle cible qui puisse rassurer sa base électorale: Les personnes transgenres.
-
- Hier matin, sans cris égards, le président a pris la décision d’interdire toute activité des personnes transgenres dans l’armée américaine: Comme prévu, la nouvelle a créé une immense polémique et un flot de critiques, reprises par les chaînes de télévision, les médias en ligne, les célébrités, sur les médias sociaux du monde entier et a presque réussi à faire oublier les problèmes avec Jeff Sessions.
- Sauf que six mois après son investiture, les journalistes et commentateurs américains les stratèges politiques du président, et dénoncé la manoeuvre. Même l’ancien joueur d’échec et activiste, Garry Kasparov, ne s’y est pas trompé:
3. L’interdiction des personnes transgenres dans l’armée
- La nouvelle inattendue a pris tout le monde de court, et les justifications apportées par le président – selon lesquelles accepter des personnes transgenres dans l’armée américaine coûte trop cher et créé trop de problèmes – ont été presque immédiatement démenties, à droite comme à gauche.
- La décision est injuste, injustifiée et injustifiable. Trump continue de vouloir sa base électorale en divisant toujours un peu plus la population.
- La Maison Blanche était semble-t-il ravie hier de voir que la stratégie de diversion avait réussi.
4. La couverture du jour: Justin Trudeau
- La nouvelle couverture du Rolling Stone a fait beaucoup de bruit hier avec Justin Trudeau en couverture et le titre polémique: « Why can’t he be our president? »
- Sur Twitter, la question n’a pas pu aux supporters du président: « Meilleure question: Pourquoi est-ce que Rolling Stone ne déménagerait pas au Canada? » se demande la présentatrice Liz Wheeler de One America News Network et beaucoup appelaient au boycott du magazine – même si la plupart ne l’ont jamais acheté et encore moins lu.
- L’idée que Trudeau ferait un meilleur président pour les Etats-Unis que celui investi il y a six mois, est selon le HuffPost, un résumé « du désespoir qui touche l’Amérique en ce moment »
5. Le reste de l’actualité
- Lu dans Poynter
David Perlman est né en 1918 – une décennie avant la découverte de la pénicilline et la théorie du Big Bang. Pendant presque toute sa carrière, il a couvert le progrès scientifique du XXème siècle et au-delà, écrit des milliers d’articles sur tout, du commencement de l’exploration spatiale aux ordinateurs. Jusqu’à aujourd’hui. Le journaliste de 98 ans prend sa retraite du San Francisco Chronicle après près de sept décennies au journal
- Découvert dans Rolling Stone
WNYC Studios, l’antenne de production de podcast de la New York Public Radio, et le MoMA collaborent pour une émission en dix épisodes appelé « A Piece of Work » et présenté par Abbi Jacobson, l’une des deux créatrices/réalisatrices/actrices de Broad City, pour découvrir l’art contemporain à travers des thèmes, le « minimalisme », le « Pop Art », etc …
- Surpris dans le New York Post
Le président l’a prédit après l’annonce de son départ du poste de porte parole de la Maison Blanche: Sean Spicer a une grande carrière qui l’attend. Et selon le tabloid new yorkais, elle pourrait commencer à la télé, en tant que commentateur pour Fox News, ABC, NBC et CBS qu’il a rencontré cette semaine ou comme célébrité dans la célèbre émission de ABC, « Dancing with the Stars », qui a joint Spicer.
Après sa défaite contre Donald Trump aux primaires républicaines de 2016, Rick Perry, avait participé à « Dancing with the Stars » avant de devenir Secrétaire à l’Energie de l’administration Trump.
- Bonne nouvelle pour « failing » New York Times qui vient de dépasser les deux millions d’abonnés en ligne et a vu ses revenus publicitaires augmenter pour la première fois depuis 2014 – Taking New Media