1. Détecteur de mensonges
- Selon Axios, Jeff Sessions, ministre de la justice, veut soumettre individuellement la centaine d’employés du Conseil National de Sécurité au détecteur de mensonges pour identifier et punir ceux qui ont fourni au Washington Post les transcriptions des conservations privées du président avec des leaders étrangers et dénoncées par l’ensemble de la classe politique.
- Une mesure drastique pour tenter de limiter les fuites qui inondent la Maison Blanche, les services de renseignements et agences fédérales depuis l’investiture et qui ont poussé Trump a critiqué publiquement Sessions, pourtant l’un de ses premiers supporters.
2. Portraits manquants
- Plus de sept mois après la transition entre les deux administrations, « les portraits du président et du vice-président sont encore absents de milliers de tribunaux, cours de justices, laboratoires, infrastructures militaires, ports, ministères, et ambassades partout dans le monde ».
Les agences fédérales ont commandé ces photos il y a des mois mais attendent toujours que le Bureau d’impression du gouvernement (GPO) des Etats-Unis, en charge des portraits officiels, les envoie à l’Administration des Services Généraux (GSA), propriétaire et locataire de 9 600 bureaux fédéraux à travers le pays.
Le GPO affirme ne pas avoir encore reçu les images de la Maison Blanche. Et la Maison Blanche affirme que le président et le vice président n’ont pas encore décidé quand est ce qu’ils se prêteraient à l’exercice de la photo officielle, une tradition qui remonte à la guerre civile. - Celle de Bill Clinton avait mis près d’un an avant d’être accroché dans les immeubles du gouvernement américain.
3. Sagesse papale
- Dans son avion en provenance de Colombie, le pape François a évoqué les deux derniers ouragans qui ont touché les Etats-Unis comme ne l’ont pas fait l’administration Trump: En dénonçant le changement climatique qui rend plus fréquent et plus violent ce genre de catastrophes naturelles selon le consensus d’une majorité de scientifiques à travers le monde.
Reuters rapporte les propos du souverain pontife qui diffèrent de beaucoup de conservateurs américains, pourtant très religieux:Le pape François a affirmé que la dernière vague d’ouragans devrait pousser les gens à comprendre que l’humanité va s’éteindre si rien n’est fait contre le changement climatique et que l’histoire jugera ceux qui ont renié la science (…)
On peut observer les effets du changement climatique et les scientifiques ont clairement affirmé qu’il existait un chemin à suivre, en faisant référence à un consensus de scientifiques selon lequel le réchauffement climatique est causé par l’activité humaine telle que l’extraction de combustibles fossiles. »
- Le pape François a également affirmé que la suppression du DACA, le programme de protection des migrants arrivés illégalement sur le territoire américain lorsqu’ils étaient enfants n’est pas « pro-vie »
4. « Sept jours d’héroïne »
- Le Cincinnati Enquirer a envoyé soixante journalistes couvrir une semaine ordinaire dans la « situation extraordinaire » à laquelle fait face aujourd’hui l’Ohio, l’un des Etats les plus touchés par l’épidémie d’overdoses d’héroïne et d’antidouleurs qui a fait plus de 60 000 morts l’année dernière aux Etats-Unis.
5. La faute aux drogues ou au désespoir?
- En décembre 2015, deux chercheurs de Princeton, Anne Case et Angus Deaton, ont publié une étude décrivant une hausse de la mortalité chez les blancs américains d’age moyen et sans diplômes causée par une recrudescence de suicides, overdoses de drogues, problèmes liés à l’alcool; un phénomène qualifié dans un second rapport diffusé en 2017 de « mort par désespoir« .
- De nouvelles recherches ont depuis isolé la forte augmentation de décès par overdose chez les 45-54ans, dernière génération de baby-boomers, directement causée par l’épidémie d’héroïne et d’opiacés qui affaiblit économiquement les régions les plus touchées, celles qui ont fait l’objet de campagnes agressives de promotion des anti-douleurs par les laboratoires pharmaceutiques à la fin des années 90 et de médecins ignorants de la dangerosité de ces médicaments.
Ces drogues ont provoqué toute cette misère et c’est tragique mais il y a des raisons d’espérer puisque les épidémies d’héroïne tendent à décliner.
Mon collègue Stephen Mihm a décrit comment la crise des opiacés du 19ème siècle à diminuer au fur et à mesure que les médecins ont compris les dangers de la morphine et de ses dérivés. Les prescriptions d’anti-douleurs sont en train de diminuer – même si des substituts illégaux continuent de faire augmenter le nombre d’overdoses.
Ca ne va pas être facile, ça va prendre du temps, mais ça passera. - « Which came first, the opioids or the despair? » – Bloomberg Businessweek
6. Wall Street Journal … we have a problem
- L’institution new yorkaise, qui a vu des dizaines de reporters, éditeurs et employés quitté la rédaction cette année, est vivement critiquée en interne pour la couverture parfois trop complaisante à l’égard du président, imposée par le rédacteur-en-chef Gerard Baker et en amont par le propriétaire, Rupert Murdoch, ami personnel de Trump, qui semble vouloir privilégier son « accès direct au pouvoir [du président] » plutôt que l’intégrité de son quotidien et de son staff.
- « Les rédacteurs et journalistes du bureau politique doivent faire face aux interventions constantes de Gerry [Baker] ou doivent arrondir les angles de leur articles à l’avance pour lui faire plaisir (et par extension, pour contenter Murdoch) » explique au Guardian un ancien journaliste.
A tel point que des emails de Baker, demandant à la rédaction de rapporter et non pas de critiquer les propos incendiaires du président lors d’un meeting à Phoenix en août dernier, ont été publiés par leur adversaire, le New York Times cet été - Pour sa défense, le porte parole du journal affirme « couvrir l’administration Trump comme toutes les autres, sans parti pris, ni faveur. A un moment où les relations entre le gouvernement et les médias n’ont jamais été tendues, l’intérêt du journal pour une couverture factuelle et objective est essentielle. L’obligation d’être juste est la raison pour laquelle le journal est considéré comme le plus fiable des Etats-Unis. »
7. Reconnaissance sexuelle
- Conscient des dérives que représente l’usage de plus en plus courant du système de reconnaissance faciale dans la vie quotidienne (vidéo-surveillance, biométrie, robotique, téléphones portables), deux chercheurs de Stanford « on décidé de vérifier si cette technologie pouvait identifier l’orientation sexuelle des individus uniquement grâce à leur visage. Ils ont passé en revue plus 35 000 photos d’homos et hétérosexuels sur un site de rencontre en ligne et les ont rentré dans un algorithme qui enregistre les différences, même les plus minimes, des aspects de leur visage. Ils demandent ensuite au logiciel de déterminer l’orientation sexuelle des portraits sélectionnées au hasard. »
Et les résultats sont déconcertants. Selon l’étude, publiée la semaine dernière, l’algorithme était capable de reconnaître correctement un gay d’un hétéro dans 81% des cas et une lesbienne d’une hétérosexuelle, dans 71% des cas, bien mieux qu’un jugement humain. Etant donné l’importance de cette technologie, les chercheurs ont noté que leurs recherches avaient mis en avant une menace contre la vie privée et la sécurité des gays et lesbiennes.
- « Researchers use facial recognition tools to predict sexual orientation. GBT groups aren’s happy » – Washington Post
8. Rotten Hollywood
- Pour Hollywood, ce ne sont pas les studios et leur manque de créativité qui sont responsables de l’un des pires étés du Box Office américain depuis vingt ans, c’est Rotten Tomatoes, le site consacré aux critiques et informations sur les films, qui serait trop méchant à l’égard de leurs navets rapporte le New York Times:
Le business a été tellement mauvais que les trois grandes chaînes de cinéma ont perdu quatre milliards de dollars de valeur de marché depuis mai.
Prêt pour la partie la plus alarmante? Hollywood accuse un site internet d’en être responsable: Rotten Tomatoes (…) Certains représentants des studios reconnaissent que certains films récents – mais quelques uns seulement – étaient mauvais. Du mauvais marketing a pu jouer un rôle d’autres cas en plus de la compétition de Netflix et Amazon. Mais la plupart des accusations pointent vers Rotten Tomatoes qui accumulent des centaines de critiques pour donner aux films des résultats « frais » et « pourris » dans leur Tomatomètre. Le site est très populaire puisqu’il a attiré 13,6 millions de visiteurs en mai, 32% de plus que l’année précédente.
9. Couverture du jour
- C’est le nouveau numéro de Variety consacrée à l’une des stars de l’ère Trump, Stephen Colbert, qui « grâce à une satire brillante de Donald Trump » a capturé le « trône des émissions de fin de soirée » et présentera la plus importante soirée consacrée à la télé, les Emmy Awards, dimanche soir.