1. « Ce qui est mort ne saurait jamais mourir »
- La suppression et le remplacement de Obamacare, encore tabou il y a deux semaines, a fait un retour en force cette semaine au Sénat grâce à la persévérance des sénateurs républicains Graham et Cassidy qui ont offert un nouveau projet de loi, assez similaire aux précédents, qui devrait être voté la semaine prochaine, avant la date limite du 30 septembre, date à laquelle les Sénateurs ne seront plus autorisés à voter une loi avec une majorité simple de 51 voix – mais une majorité absolue de 60.
- Les sénateurs républicains, John McCain et Lisa Murkowski, n’ont pas encore pris leur décision et un vote ne sera demandé par le chef de la majorité, Mitch McConnell uniquement si la proposition a des chances de passer – Ce dernier est devenu le bouc-émissaire de Trump après les tentatives ratées de « Repeal and Replace » ces derniers mois.
- Lindsey Graham, co-auteur de la proposition est l’un des meilleurs amis de John McCain, dont le vote sera décisif.
- Les Démocrates n’ont d’autres solutions que de proposer des amendements pour retarder le vote autant que possible après le 30 septembre.
- Les autres problèmes de la proposition de loi:
- Les conservateurs pensent que la loi est toujours trop généreuse avec Planned Parenthood
- De nombreux parlementaires républicains appartenant à des Etats démocrates (New York et la Californie) pourraient être poussées à voter contre
- Aucune estimation du Congressional Budget Office sur le coût de cette nouvelle proposition et son impact sur les Américains n’est disponible.
- Mardi, le comédien Jimmy Kimmel a publiquement critiqué Bill Cassidy, co-auteur de la dernière proposition de réforme de la santé parce qu’il n’a pas respecté les promesses qu’il lui avait faites sur son plateau en mai dernier – que toute nouvelle proposition n’impose aucune limite de remboursement aux patients et accepte ceux ayant des antécédents médicaux – et il est revenu à la charge hier contre le sénateur de Louisiane, qui l’a accusé de « ne rien comprendre », en affirmant qu’il « défendait l’indéfendable » et que « soit il ne comprenait pas sa propre loi, soit il lui avait menti ».
Pari réussi pour le présentateur-comédien qui a réussi à ce que les médias sociaux s’emparent à nouveau du sujet de la réforme de la santé.
2. A quoi joue Zuckerberg?
- Il a passé une mauvaise année et un mois de septembre pourri: Zuckerberg et Facebook sont devenus ces derniers mois la cible des compagnies de médias, des Démocrates, des Républicains, des Russes, du procureur indépendant Bob Mueller, de Hillary Clinton … et des internautes qui s’en méfient de plus en plus.
- « C’est pas facile d’être Mark Zuckerberg en ce moment » titre en couverture cette semaine le magazine d’affaires Businessweek:
L’enquête sur la Russie complique les efforts déployés par Zuckerberg pour défendre Facebook après des élections aussi disputées. Même si la compagnie enregistre des profits record – sa valeur a plus que doublé depuis 2015, en atteignant 500 milliards de dollars et en faisant de Zuckerberg la cinquième personne la plus riche du monde – Facebook doit faire face à des critiques pour avoir diffusé de la propagande pro-Trump pendant les élections 2016 et polariser un peu plus le climat politique délétère. (…)
Grâce à un ensemble d’actions dotées d’un droit de vote supérieur, il possède 14% de Facebook mais dispose du contrôle des votes de la compagnie … Lors du meeting annuel l’année dernière, il a proposé, et en tant que actionnaire majoritaire de Facebook, a créé une autre classe d’actions qui lui permettrait de garder le contrôle de l’entreprise même s’il vend la plupart de ses actions … La proposition contient une provision qui le maintient à la tête de la compagnie s’il devait rentrer dans le gouvernement. Zuckerberg est réticent à expliquer cette provision, a démenti des objectifs présidentiels mais se verrait travailler au service de la technologie dans un poste du gouvernement.* « Mark Zuckerberg Political Awakening » – Bloomberg Businessweek.
3. Journalistes Stars
- L’élection de Donald Trump a mis en avant certains journalistes de la presse écrite et télé, qui ont suivi le candidat républicain depuis sa candidature en juin 2015 jusqu’à sa victoire et son entrée à la Maison Blanche: Parmi eux, Katy Tur, correspondante de NBC News qui vient de sortir un bouquin sur la campagne, Maggie Haberman et Glen Trush, les stars du New York Times qui viennent de signer l’écriture d’un ouvrage sur le président, David Fahrenthold du Washington Post et Lauréat du Pulitzer 2017.
- La conférence de presse quotidienne du porte parole de la Maison Blanche, devenue grâce à Sean Spicer Le rendez vous télé de l’après midi, a elle aussi rendu célèbre certains correspondants de Washington: April Ryan (American Urban Radio) parce qu’elle a secoué la tête au mauvais moment, Brian Karem du Sentinel qui s’est emporté contre Sarah Sanders mais le préféré serait Jim Acosta, correspondant de CNN:
Pour Acosta, 46 ans, le ton méprisant et solennel à la fois est devenu une véritable signature sous l’administration Trump. Ca n’a jamais été plus apparent que lorsque Acosta s’est pris le bec avec le conseiller de la Maison Blanche, Stephen Miller … Des fans laissent du bourbon dans boite aux lettres, l’arrêtent dans la rue pour le remercier de s’opposer à la politique de Trump et à la critique systématique des médias. Après le départ de Miller du podium, ses collègues lui ont tapé dans la main.
« Jim Acosta is the White House’s Favorite Reporter » – Politico
4. Les malheurs de Flint
- Flint, c’est cette ville du Michigan, placée en état d’urgence financière par l’Etat en 2011 sous la direction d’un responsable des finances qui, pour économiser l’argent de la ville, a changé au printemps 2014 le lieu d’approvisionnement en eau potable de la ville, qui dépendant de l’agglomération Detroit avant d’être rattaché à la rivière Flint, dont les tuyaux d’alimentation étaient contaminées au plomb.
Pendant dix huit mois, les cent mille habitants de Flint ont bu de l’eau impropres à la consommation et ce n’est qu’en septembre 2015 que le gouverneur Rick Snydey a reconnu l’état de crise sanitaire.
Selon le Detroit Free Press, le taux de fertilité des habitantes a baissé de 12% et les morts foetales augmenté de 58%.
L’Etat a également confirmé 91 cas de graves contamination, y compris 12 décès liés à la maladie du légionnaire
5. Canada Brain
- C’était la menace de nombreux citoyens et célébrités américaines pendant les élections présidentielles 2016: « Si Trump gagne, je déménage au Canada ».
- Onze mois plus tard, la plupart des menaces sont restées vaines mais pas dans le secteur de la haute technologie: des centaines d’employés américains et étrangers ont quitté la Silicon Valley pour aller travailler à Toronto qui vient de construire MaRS, un immense incubateur de start-ups de 140 000 m2 en plein coeur de la ville.
« C’est la première preuve concrète que la ligne dure du président sur l’immigration influence la course aux cerveaux à travers le monde » d’autant que le Canada n’est pas le seul à essayer d’attirer les scientifiques américains: la France et la Chine sont aussi dessus.* « Canada’s « reverse brain drain » in the age of Trump » – Axios
6. La transsexualité chez les maternelles
- Après des mois de débats et polémiques, une maternelle de Californie vient d’autoriser la présence de livres évoquant la transsexualité dans ses classes. Si certains parents acceptent la décision, d’autres pensent que ce sujet controversé n’a pas sa place dans un cours destiné aux enfants de quatre ans.
- Un polémique sur mesure pour les conservateurs scandalisés que les parents n’aient pas été prévenus à l’avance qu’un sujet aussi tabou, surtout quand il touche les enfants, soit abordée en classe. La direction de l’école leur a donné raison et les parents seront désormais prévenus si le sujet être à nouveau abordé, mais elle a refusé que ces derniers enlèvent leurs enfants des classes au cours desquelles le sujet pourrait être évoqué.
* « Rocklin Charter Schools OK transgender books in elementary school » – The Sacramento Bee
7. Village Voice – Vol. LXII, No. 37
- Le dernier numéro de Village Voice (176 pages de souvenirs, colonnes et articles qui ont marqué ses 62 ans d’histoire imprimée) est sorti hier, mercredi 20 septembre, avec Bob Dylan en couverture.
Un choix qui a fait couler beaucoup d’encre chez les lecteurs et journalistes de Voice, non seulement parce que le journal est emblématique de East Village et non pas Greenwich Village, dont Dylan est une icône, le chanteur a déjà fait la couverture il y a un mois à peine, et qu’on se serait attendu à quelque chose de plus original et pertinent compte tenu du climat actuel – et des articles au vitriol publiés dans les années 80 sur Donald Trump.
Dommage - Le Village Voice continue de publier mais uniquement en ligne.* « A Scrappy newspaper’s final cover lacks Voice » – CJR
8. Couverture du jour
- Piqûre de rappel en couverture de Time magazine destinés aux Démocrates a treize mois des élections de mi-mandat:
Après huit mois de présidence Trump, le parti est au plus depuis la victoire de Reagan dans 49 Etats en 1984 (…) Sur les 98 législatures américaines, les Républicains en contrôlent 67. Pendant la présidence de Barack Obama, les Démocrates y ont perdu 970 sièges (…) L’âge moyen des parlementaires démocrates est de 67 ans, et la plupart des candidats des prochaines élections auront passé les 70 en 2020.