1. Las Vegas
- C’était l’effroi en se réveillant ce matin à l’annonce du « pire massacre de l’histoire [moderne] des Etats-Unis »
- Stephen Paddock, un blanc de 64 ans, a ouvert le feu hier soir depuis sa chambre du 32 ème étage du Mandalay Bay Hotel sur un foule de 20 000 personnes venue assister à un concert de musique country. Le meurtrier s’était déjà suicidé quand l’équipe du SWAT a finalement défoncé la porte de sa chambre, une heure après les premiers coups de feu.
- Paddock, un régulier des casinos sans aucun casier judiciaire et détenteur d’un port d’armes à feu, séjournait dans cet hôtel depuis jeudi et aurait semble-t-il prémédité son coup étant donné la présence d’une dizaine de mitraillettes dans sa chambre.
- Comme à chaque massacre, les ventes d’armes vont s’envoler, la plupart des politiques vont appeler à prier pour les victimes et leurs familles, les Démocrates et les médias vont appeler à davantage de contrôle sur la circulation et la vente d’armes Hillary l’a évoqué sur Twitter et s’est faite critiquée parce que « ce n’est pas le moment ».
Quant au le Congrès à majorité républicaine, il s’apprêtait lui, à assouplir les lois sur les armes.
- GoFundMe a mis en place une cagnotte pour les victimes de Las Vegas qui a déjà récolté près d’un million de dollars en quelques heures.
2. « Garde ton énergie Tillerson »
- L’un des activités favoris de Trump avec ses ministres et autres collaborateurs: Les contredire et/ou les humilier en public. Le dernier en date est Rex Tillerson, le discret Secrétaire d’Etat et sa gestion de la crise avec le régime nord-coréen.
Le New York Times rapportait samedi que l’administration Trump essayait sa propre version de ce que l’administration Obama a fait avec l’Iran: Utiliser une série de « backchannels », des communications secrètes, qui après des années de négociation, ont permis de trouver un accord sur le nucléaire. - Mais Trump en a décidé autrement hier en insultant à nouveau Kim Jung Un de « Little Rocket Man » et critiquant la perte de temps du « merveilleux » Tillerson à essayer de négocier – « Clinton a échoué Bush a échoué, et Obama a échoué. Pas moi » – et donnant l’impression qu’il était fixé sur l’option militaire.
- Après Tom Price, le ministre de la Santé vendredi, Rex Tillerson pourrait être le prochain à quitter l’équipe de Trump, même si ce dernier lui a réitéré sa confiance aujourd’hui.
3. La stratégie du « Crazy Guy »
- Dimanche, l’un des journalistes les plus connectés de Washington, Jonathan Swann révélait dans Axios une discussion du président américain sur l’éventualité d’un retrait de l’accord de libre échange entre les Etats-Unis, comment est-ce que le faire passer pour un fou aux yeux des puissances étrangères pouvait donner aux diplomates américains un avantage dans les négociations.
Une tactique utilisée avec la Corée du Nord, sur le traité NAFTA avec le Mexique et le Canada, avec les pays de l’Otan.
Sauf que « les menaces de Trump ne peuvent produire que des résultats à court terme, s’il ne va pas jusqu’au bout » et jusqu’ici, il n’a proféré que des menaces.
4. Les fausses excuses de Zuck
- Samedi soir, après le Yom Kippour, le Jour du Grand pardon, le plus importante fête religieuse juive, Mark Zuckerberg a présenté des excuses sur Facebook « à ceux qu’il a blessé cette année à cause de son travail qui a été utilisé pour diviser les gens plutôt que les rassembler » – une référence aux élections présidentielles au cours desquelles la compagnie a vendu des publicités à des agents russes et qui ont été utilisées pour servir des thèmes haineux et polémiques.
Il a promis de « faire mieux » l’année prochaine.
- Pour Ellen Goodman du Guardian, tout cela est bien gentil mais ce ne sont pas les pires péchés commis par Facebook depuis plusieurs années: En premier lieu ce sont ses algorithmes qui ont enfermé ses utilisateurs dans de véritables bulles qui empêchent tout débat d’opinion et tend à les polariser un peu plus politiquement. Puis il y a ce pillage des revenus publicitaires de la presse générale et locale qui doit désormais payer Facebook pour pouvoir atteindre de nouveaux lecteurs.
- La journaliste propose des solutions immédiates:
- Dévoiler le contenu des publicités achetées par les Russes par souci de transparence auprès de ses utilisateurs.
- Facebook doit commencer à faire des choix éditoriaux (bloquer certains sites sur sa plate-forme, et leur promotion), les exposer et les défendre (et s’exposer aux problèmes de la liberté d’expression)
- Créer un fond pour l’actualité locale, de plus en plus isolé et sous-financée – ce qu’a déjà commencé Google.
* « So, Mark Zuckerberg wants to repent for Facebook’s sins? He can start here » – The Guardian
5. Le Deploraball à sa Super PAC
- Les organisateurs du « Deploraball« , la fête organisée par les supporters de Trump en janvier dernier à Washington pour célébrer la victoire de leur héros et rendre hommage à ses électeurs, les « Déplorables », Jeff Giesea, Mike Cernovich, and Jack Posobiec ont décidé de continuer l’aventure en créant une super-PAC, un Comité d’action politique) appelée #Rev18 – pour « Revolution 2018 ».
Les trois se sont distancés de l’alt-right de Richard Spencer (et ses penchants nazis) et préfèrent le terme de « new right » qui consiste principalement à être « anti-establishment » et pro-Trump et dont l’objectif est de s’attaquer aux candidats du parti républicain aux prochaines élections de mi-mandat en novembre 2018 et les remplacer par les leurs qui défendent la « souveraineté et la prospérité américaines, et mettent le citoyen américain avant tout ». - L’initiative rejoint celle de Steve Bannon, ancien conseiller du président retourné à Breitbart News, qui a fait parler de lui la semaine dernière avec la victoire de son candidat « insurgé », Roy Moore, en Alabama contre celui des Républicains, Luther Strange, et qui a promis de continuer la lutte contre le GOP ces douze prochains mois, à travers une autre super PAC, financée par le milliardaire Robert Mercer, Great America Aliiance.
- Les élections « mid-terms » promettent d’être sanglantes, moins pour les luttes en Démocrates et Républicains que pour celles entre l’establishment et les « insurgés ».
* « A new pro-Trump Super Pac Takes aim at the Republican Establishment’ – The Atlantic
6. « Dirty John »
- C’est l’enquête de la semaine dans le Los Angeles Times, qui a débuté hier en une du quotidien et jusqu’à dimanche prochain, disponible également en Podcast.
La série en six parties raconte l’histoire d’amour entre un « con-artist », John Meehan et une riche entrepreneuse californienne, Debra Newell, mariés après seulement quelques mois, contre l’avis des enfants de cette dernière, suspicieux de l’attitude de Meehan.
* « Dirty John » – The Los Angeles Times
7. les 100 du New Establishment
- C’est la liste annuelle de Vanity Fair sur le « New Establishment » qui recense les figures influentes des affaires, de la culture, hautes technologies, … Et en 2017, « on dirait que tout le monde se mêle des affaires des autres, et la liste annonce les futures luttes de différentes industries et les Titans qui les dirigent, toujours plus liés les uns aux autres. »
- On retiendra l’arrivée de:
#95: Mike Allen & Jim Vandehei pour Axios,
#79: Susan Fowler, la Whistle Blower de Uber qui a lancé la discussion sur le sexisme dans les entreprises de la Silicon Valley,
#59: Jordan Peel, le réalisateur de Get Out (252 millions de dollars au Box Office),
#44: Lauren Powell Jobs, veuve de Steve Jobs, à la tête de Emerson Collective, qui possède The Atlantic.
- Mais surtout l’influence de Washington:
#40: « Les antagonistes des fins de soirées » dont je parle très régulièrement dans le Kiosque et qui sont l’une des oppositions les plus intelligentes et influentes contre le président Trump: Stephen Colbert, Kimmy Kimmel, Samantha Bee, Seth Meyers et Jon Oliver.
#32: Maggie Haberman & Glenn Trush, dont je parle aussi souvent dans le Kiosque. Ils sont devenus ces derniers mois les journalistes les connectés de Washington, dont les articles apparaissent régulièrement en une du New York Times. Ils viennent de signer un bouquin avec Random House – Et Nate Silver de 538 n’aime pas forcément ce qu’ils font.
#19: Alex Baldwin et Kate McKinnon, ont tous les deux remporté un Emmy cette année pour leurs prestations dans l’émission satirique « Saturday Night Live »
#10: Marty Baron & Dean Baquet, respectivement rédacteur et chef du Washington Post et du New York Times qui cartonnent
#6 Robert Mueller: le procureur spécial qui enquête sur Donald Trump et les membres de son équipe de campagne sur d’évnetuelles collusions avec la Russie.
- Le classement de tête est déprimant: En première position, Jeff Bezos (Amazon) puis Zuck (Facebook), Tim Cook (Apple), Larry Page (Google/Alphabet) et Elon Musk (Tesla)
8. Un distributeur de pilules …
- … Du lendemain a été installé dans les toilettes de l’université de Stanford en Californie. Les étudiantes peuvent désormais acheter des préservatifs « internes et externes » à 3,99 dollars le paquet de trois et la pilule My Way – un pilule qui réduit les chances de tomber enceinte si prise dans les 72 heures après les rapport sexuels – à seulement 25 dollars, au lieu de 41 dollars en pharmacie.
L’initiative a été lancé par plusieurs étudiants « activistes » du campus qui ont reçu l’accord de l’administration. - D’autres universités offrent également des pilules du lendemain dans leurs distributeurs: l’Université de Californie à Davis et Santa Barabra ou encore Shippensburg University en Pennsylvanie. Autant dire que ces établissements sont considérés comme les « progressifs » du pays, et que la pilule reste difficile à trouver dans certaines régions des Etats-Unis.
9. Couverture du Jour
- La couverture du jour, c’est celle du New Yorker illustrée par le dessinateur et scénariste de Los Angeles, Bruce Eric Kaplan intitulée, « Party Rentals »