C’est déjà dimanche!
Deux informations à retenir aujourd’hui:
Si vous souhaitez inscrire vos amis, vos adversaires, votre famille, votre conjoint.e à cette newsletter, c’est ICI
1. Les Quotidiens
-
A. SUPER BOWL LII
Cet après midi a lieu la grande messe du Football américain, le Super Bowl depuis le U.S. Bank Stadium de Minneapolis (Minnesota) à partir de 18h30, heure de New York
Les « underdogs » sont les Eagles de Philadelphie, qui ont perdu leur quarterback en décembre dernier et ont tout de même réussi à arriver en finale avec son remplaçant l’excellent Nick Foles …
… Contre les archi-favoris, les Patriots de New England, sans doute la meilleure équipe de l’histoire de la NFL grâce au duo Tom Brady (quarterback) et Bill Belichick, l’entraîneur qui pourrait remporter ce soir leur sixième Super Bowl.
-
B. Le Super Bowl vu de New York
Cette rencontre est particulièrement difficile par les supporters newyorkais car oppose les New England Patriots, ennemis jurés des Jets [de New York] aux Eagles de Philadelphie, ennemis jurés des Giants [de New York] – D’ou cette couverture amusante du New York Daily News.
D’autres parts, Tom Brady, le vétéran des quarterbacks de la NFL, 40 ans, l’a déjà gagné deux fois ces trois dernières années, et tous les pronostics et commentateurs le donnent favori.
Enfin C’est Justin Timberlake qui se produira durant le fameux « Half-Time », 14 ans après sa première apparition marquée par le « NippleGate » de Janet Jackson qui avait à moitié ruiné la carrière de la chanteuse après une « costume malfunction » – qui avait exposé l’un de ses seins étoilés devant 140 millions de spectateurs . USA Today
Dernière chose: Cette « Dream Team » que sont les Patriots n’ont perdu que deux Super Bowls, les deux fois contre les New York Giants!
-
Un mémo: Trois postures.
La décision de Trump de rendre public le mémo contre l’avis du FBI et de son propre Département de Justice, qui a ravivé les tensions entre Démocrates qui accusent leurs adversaires républicains de vouloir défendre les intérêts de Trump avant ceux de leur pays, a suscité différents avis:
Le New York Post, propriété de Rupert Murdoch qui possède aussi Fox News, devenus de véritables outils de propagande du gouvernement, ont attaqué le FBI.
Pour son rival le Daily News, plutôt à gauche, Trump a affaiblit un peu plus son pays, ses institutions pour ne pas froisser Poutine.
C’est le sentiment un peu général qu’exprimait hier le Chicago Sun-Times: Trump est prêt à discréditer les institutions du pays pour défendre sa peau et celle de ses proches.
Et ça marche.Axios rapporte que 47% des Républicains voient désormais le FBI d’un mauvais oeil contre 38% qui le soutiennent.
Les attaques répétées du président sur Twitter ont réussi à convaincre une partie de ses électeurs et du parti de la « Loi et l’Ordre » de se retourner contre la principale agence en charge du maintien de la « Loi et l’Ordre » dans le pays. Un comble.Et désormais ce sont les Démocrates qui soutiennent à 64% l’intégrité du FBI.
2. »MemoGate »: La guerre est déclarée
- Le président a autorisé la publication d’un mémo top secret, très controversé, rédigé par les Représentants
Républicains de la Commission du Renseignement censé convaincre l’opinion publique que l’enquête de Mueller sur les activités de son équipe pendant les élections présidentielles est une « Chasse aux Sorcières » qui s’inscrit dans la théorie, très populaire à droite, que le « Deep State », leDépartement de Justice et les agences de renseignements, chercheait à renverser Donald Trump. Incapable de virer Mueller, le fameux mémo devait apporter les justifications nécessaires pour virer, son supérieur, l’adjoint du Procureur général, Rosenstein, qui n’aurait pas été assez loyal envers le président et tous ceux qui dans le Département de Justice, ne le seraient toujours pas.
- Donald Trump est revenu à la charge samedi sur Twitter en expliquant une énième fois à ses 47 millions d’abonnés qu’il n’y a jamais eu d’entrave à la justice ou de collusion et que l’enquête de Mueller était une « disgrâce » pour le pays.
La duplicité d’un président qui appelle à l’unité du pays mardi dans son discours de l’Union et accuse vendredi le pouvoir judiciaire de fomenter contre lui est flagrante, et cette déclaration de guerre très médiatique contre son propre Département de justice et les services de renseignements, n’est pas la meilleure stratégie à long terme pour une président qui pense déjà à être ré-élu.
* « The Republican Plot Against the FBI » – The NewYork Times
3. #MemoGate: Le gros bide de Trump
- Le mémo tant controversé affirme que le FBI aurait utilisé les preuves du rapport Steele commandé par les Démocrates pour obtenir l’autorisation d’espionner Car
ter Page, un conseiller en affaires étrangères de Trump pendant la campagne, viré pour ses positions pro-russes, ce deux mois après son renvoi. Le FBI n’aurait pas mentionné dans sa demande au juge de la Cour FISA, l’origine des informations incriminantes – de l’opposition research payée par les Démocrates pour affaiblir leur adversaire, Trump.
- Mais l’information la plus importante de ce mémo, c’est que l’enquête du FBI sur d’éventuelles collusions entre la campagne de Trump et les Russes pour influencer le résultats des élections a été lancée à la suite du témoignage de Pappadopoulos, un jeune conseiller de Trump, aujourd’hui inculpé, qui avait affirmé au cours de l’été 2016, que les Russes avaient des informations incriminantes contre Hillary Clinton, et non par le dossier Steele, comme Trump l’affirme.
- Des journalistes ont demandé au président vendredi après midi s’il compter virer Rosenstein et s’il avait toujours confiance en lui. « Je vais voir » a répondu le président.
* Pour tout comprendre: « Fact-Checking the GOP Russia Memo » – Businessweek
4. Le dessin du jour
- Il a été publié jeudi avant même qu’on apprenne que le mémo n’a rien de scandaleux, ni d’incendiaire.
5. #MemoReleased: Les réactions
- Ils sont rares mails il existe encore quelques Républicains qui ne sont pas à la botte du président et parmi eux, le charismatique sénateur de l’Arizona, John McCain, qui a déclaré vendredi:
Les dernières attaques contre le FBI et le Département de Justice ne servent pas les intérêts américains – ni celui du parti [républicain], ni celui du président, mais seulement celui de Poutine …. Si on continue à saper l’état de droit
- Pour James Comey, ancien directeur du FBI, renvoyé par Trump en mai dernier:
Tout ça pour ça? un mémo malhonnête et erroné qui brise la Commission des Représentants sur le Renseignement, qui détruit la confiance de la communauté du Renseignement, qui fragilise la relation avec la [Cour de Surveillance du Renseignement Étranger] et qui expose une enquête confidentielle sur un citoyen américain. Pour quel motif?
Le Département de Justice et le FBI doivent continuer à faire leur travail. - Les Représentants et Sénateurs démocrates ont averti le président:
Nous considérons la décision [du président] de publier un mémo « partisan et erroné » contre l’avis du directeur du FBI et du Département de Justice comme la tentative flagrante de discréditer le travail des forces de l’ordre qui enquêtent sur l’ingérence russe dans les élections présidentielles.
Nous sommes inquiets que vous ayez l’intention d’utiliser ce document pour renvoyer l’adjoint du Procureur Général des Etats-Unis, Rod Rosenstein, et influencer ou ralentir l’enquête de Bob Mueller.
Nous considérerions cette éventualité comme une tentative d’entrave à la justice dans le cadre de l’enquête sur la Russie (…) pourrait mener à une crise constitutionnelle à laquelle nous n’avons pas assisté depuis le Saturday Night Massacre..
- Trey Gowdy, le Représentant républicain qui a dirigé l’enquête parlementaire, elle aussi très controversée sur Benghazi (2014-16), sans jamais réussir à inculper Hillary Clinton, affirme que le #MemoReleased ne discrédite en rien l’enquête de Mueller. CBS News* « The Only Thing The Nunes Memo Proves Is That It Was Massively Overhyped » – Vanity Fair
6. L’enfer des prisons texanes
- Une enquête hallucinante du Marshall Project dans les prisons texanes:
Son frère [emprisonné à Hodge Unit dans le nord du Texas] est apparu pâle et maigre. Allen a demandé un coca du distributeur de boissons, qu’il a terminé avant d’en demander un autre.
« Tu ne peux pas en acheter à la cantine? » a demandé Sidney, son frère.
– Oui je peux mais les canettes exploseraient à cause de la chaleur dans les cellules.Les températures y sont tellement élevées qu’Allen a même laissé entendre qu’il pourrait y jour y rester (…)
Quelques mois plus tard, la nouvelle est arrivé du chapelain de la prison: « je suis désolé de vous informer que votre frère est décédé ».
Puis le chapelain a mentionné un détail bizarre: Quand le corps de Allen a été retrouvé, il est encore chaud. Le chapelain était certain qui c’est la chaleur qui l’avait tué et suggéré à Sidney d’enquêter.
- Robert Allen Webb avait des vertiges peu avant sa mort en 2011, après un mois où pendant trois semaines, les températures ont dépassé 40 degrés.
Les prisonniers survivent sans air conditionné dans des prisons situées dans des régions très chaudes du sud des Etats-Unis.
Sur les 150 000 individus enfermés dans les prisons du Texas, quatre prisonniers sur cinq n’a pas accès à l’air conditionné et plus d’une vingtaine d’entre eux sont morts de chaleur depuis 1998* « Cooking Them to Death: The Lethal Toll of Hot Prisons » – The Marshall Project
7. Des lois contre les manifestations
- A la suite des protestations de plusieurs mois qui ont entouré le projet du « Dakota Access Pipeline » dans le nord des Etats-Unis, invalidé par Barack Obama puis ré-autorisé par Donald Trump, deux nouveaux Etats ont proposé « des lois sanctionnant les manifestants qui tentent d’interrompre les grands projets d’infrastructures comme la Pipeline.
L’Ohio et l’Iowa ont rejoint six autres Etats américains qui proposent une législation contre ceux qui s’opposent à l’industrie du pétrole et du gaz depuis l’élection de Donald Trump.
Les lois ont été soumises une semaine après que le American Legislative Exchange Council, conservateur et très proche de l’industrie des énergies fossiles, ait finalisé une politique modèleintitulée “Critical Infrastructure Protection Act,” qui impose des sanctions plus sévères contre l’intrusion d’individus le long des oléoducs, dans les raffineries de pétrole, terminaux méthaniers et voies ferrées utilisées pour le transport du pétrole et du gaz.
* « Ohio and Iowa are the Latest States to consider anti-protest bills aimed at pipelines opponents » –The Intercept
8. Uma Thurman, une autre victime de Weinstein
- Après Salma Hayek, Mira Sorvino, Daryl Hannah, Asia Argento, Rosanna Arquette, Rose McGowan, la liste des victimes – plus de quatre vingt à ce jour – s’est allongée avec le témoignage de Uma Thurman, égérie de Tarantino dans trois de ses plus grands succès qui décrit le harcèlement dont elle a fait l’objet de la part de producteur, et des abus dont elle a été victime lors du tournage de Kill Bill.* « This is Why Uma Thurman is Angry » – The New YorkTimes
10. On vit une époque formidable
- Une femme accusé d’avoir délibérément plongé d’une falaise de 60 mètres en voiture et d’avoir tué sa soeur jumelle qui occupait le siège passager a été acquitté. L’accusé affirme que cet accident, causé par une violente dispute entre les deux soeurs alors qu’elles roulaient.USA Today
- Vendredi, le Dow Jones a perdu 700 points en une journée, la pire chute depuis deux ans. La faute à qui? Au #mémo pardi! NBC News
- Les pubs du Super Bowl à cinq millions de dollars l’unité sont là: celle de « Pepsi Generations » est pas mal avec Cindy Crawford et Britney Spears; « Alexa Loses her Voice » Amazon Echo avec Jeff Bezos, Gordon Ramsay, Cardi B, Rebel Wilson, Anthony Hopkins est encore mieux et la très américaine « Two Rivals: Belief & Doubt » de Koch industries, les financiers du Parti Républicain.
10. Couverture du Jour
- Superbe couverture de Malika Favre pour célébrer le « Black History Month » et les femmes en s’inspirant du fameux « Dandy Mascot » du New Yorker, Eustace Tilley.