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10.02.18

 

 

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1. Les Quotidiens

  • A. Cérémonie d’ouverture des JO

    Hier matin a eu lieu la cérémonie d’ouverture des 23èmes Jeux Olympiques d’Hiver à Peyongchang en Corée du Sud, au cours de laquelle le pays hôte a défilé sous les mêmes couleurs que la Corée du Nord, représentée dans les tribunes par la soeur de Kim Jong-un, qui a serré la main du président sud-coréen, Moon Jae-un mais pas celle du vice-président américain Mike Pence, assis juste en dessous.

    Le momentfort de la cérémonie, l’entrée de la nation hôte qui vient de surmonter des challenges politiques en invitant son rival de longue date, a été reçu avec perplexité par le public américain. Mais quand la cérémonie a rendu hommage à la Corée du Nord et du Sud et célébré cette avancée politique, c’est devenu encore plus bizarre car ni NBC, qui diffusait le programme, ni l’équipe américaine ne pouvaient pleinement partager ce momentTime

  • B. Trump bloque le mémo des Démocrates


    Trump n’avait pas lu mémo controversé des Représentants républicains de la Commission du Renseignement qui a visé, sans grand succès, à discréditer l’enquête de Mueller, quand il a donné son accord pour le déclassifier – ce malgré les critiques du FBI et de son Département de Justice.

    Les démocrates ont à leur tour demandé à ce que leur mémo, censé contredire les conclusions de celui des Républicains, et obtenu l’accord de la Commission du Renseignement mais le refus du président cette semaine qui refuse de le rendre public car « trop partisan ».
    On n’est plus à une contradiction près.

  • C. Trump minimise le « Porter Gate »

    Interrogé vendredi par des journalistes sur le « Porter-Gate », Trump a salué le travail de son ancien conseiller à la Maison Blanche, Rob Porter, qui a démissionné cette semaine après les accusations de violences domestiques de ses deux ex-femmes et dune ex-petite amie, lui a souhaité une longue carrière et rappelé qu’il avait « clamé son innocence », sans aucun mentionner ses victimes. New York Daily News

 

 

 

2. Trumplandia: Les « wife beaters » de la Maison Blanche

  • « Porter-Gate »: Wife Beater #1Difficile de comprendre pourquoi le chef de cabinet de Donald Trump, John Kelly, a défendu en début de semaine l’un des conseillers du président, Rob Porter, alors qu’il était au courant depuis des moins des accusations de violences domestiques dont il faisait l’objet: Ses ex-femmes avaient révélé ces informations au FBI, rapport de police, une ordonnance de protection et des photos et photos à l’appui.

    « Dans n’importe quelle entreprise américaine, Porter aurait été mis à la porte à la minute où les dirigeants auraient appris ces accusations (…) Et il n’existe aucune organisation plus importante aux Etats-Unis que la Maison Blanche. » Axios

  • « Sorensen- Gate »: Wife Beater #2Un deuxième membre de l’équipe de Trump, David Sorensen, en charge de la rédaction de ses discours sous l’autorité de Stephen Miller, a démissionné vendredi après que les révélations du Washington Post sur les violences qu’auraient subi sa femme pendant leur mariage.
    Elle raconte que pendant « leur union, il lui a roulé sur le pied, écrasé une cigarette sur la main, l’a projeté contre un mur, enfin l’aurai saisi par les cheveux lors d’une escapade à deux en bateau au cours de laquelle « elle a craint pour sa vie ».

    Elle aurait également divulgué toutes ces informations au FBI avant que Sorensen ne commence à travailler à la Maison Blanche, qui affirme elle n’avoir été mise au courant que jeudi soir.

  • Vers une démission imminente de Kelly?Vendredi soir, le New York Times affirmait que John Kelly, était prêt à donner sa démission au président si ce dernier la demandait.

    Mais renvoyer l’ancien général de l’armée américaine appelé à la rescousse en août dernier pour mettre de l’ordre à la Maison Blanche – ce qu’il a réussi à faire – pourrait créer un nouveau chaos, encore plus dommageable que la crise à laquelle fait face la Maison Blanche aujourd’hui.

    S’il est aujourd’hui la cible du président, d’autres proches de Trump ont également tenté de minimiser les actes de Porter: sa petite amie et directrice de communication, Hope Hicks, la porte parole Sarah Sanders, ou encore Donald McGahn, le conseiller juridique du président, au courant lui aussi de ces accusations depuis des mois.

 

 

3. Les cours de justice américaines: Le plus grand succès de Trump?

  • La construction du fameux mur, la limitation drastique de l’immigration légale et illégale, la réforme fiscale ou encore la modernisation des infrastructures sont les grandes lignes, parfois symboliques du programme pour lequel Trump a été élu. Mais le plus grand succès de sa présidence pourrait se situer du côté des cours de justice et la nomination de dizaines de juges fédéraux conservateurs « capables de remodeler la société américaine au delà de toute politique ou décision, et au delà d’un seul président. »

    Depuis son investiture, Trump a réussi à confirmer 12 juges des cours d’appel fédérales, quatre fois plus qu’Obama lors de sa première année de présidence.
    Il a nommé 80 magistrats au niveau fédéral dont 24 ont déjà confirmés par le Sénat à majorité républicains.
    Et il ne fait que commencer: Trump a encore 139 sièges à attribuer, un nombre qui n’a fait qu’augmenter depuis qu’il est président.

    « On remplit les cours [Suprême, d’appel fédérales et de district] avec des gens très talentueux qui comprennent et interprètent la Constitution pour ce qu’elle dit » a expliqué Trump au Time. « Ca a déjà eu un impact immense. Ces nominations vont être l’une des choses les  plus importantes, si ce n’est la plus importante [de cette présidence]. »

    Les juges que Trump a sélectionné sont intelligents, expérimentés et conservateurs (…) La plupart sont des hommes blancs qui ont tendance à défendre le droit des armes, la liberté religieuse et la liberté d’expression.

    Comme la plupart des affaires ne remontent pas jusqu’à la Cour Suprême des Etats-Unis, ces juges, nommés à vie, décideront des problèmes les plus controversés de la société américaine. Pour le moment, la plupart des juges confirmés ont remplacé des collègues républicains, donc l’équilibre n’a pas drastiquement changé. Mais ça ne saurait tarder.

    * « Inside Trump’s Plan to Dramatically Reshape US Courts » – Time

 

 

 

4. La gauche en guerre contre le New York Times?

  • C’est le constat de la revue (de gauche), New Republic qui se demande si les attaques répétées des journalistes libéraux et progressistes contre Le New York Times, sur les médias sociaux notamment, sont fondées et/ou exagérées.Poser ce genre de question est un déjà un symptôme même des excès de certains partisans de la gauche libérale qui insultent journalistes et éditorialistes, accusent le journalisme de racisme, sexisme et appellent leurs « followers » à se désabonner dès qu’un article, un édito ou une enquête ne va pas dans leur sens.

    Avec toutes les publications et sites d’informations de gauche, il est important d’avoir des institutions qui savent parler à une population plus large et pas seulement aux bulles néo-liberales, ultra progressistes de New York, Los Angeles et Seattle.

    Glenn Greenwald, fondateur de The Intercept, très critique envers les médias pense au contraire, « que « les journalistes [du New York Times] travaillent plutôt correctement » notamment dans l’enquête sur la Russie et toutes les indiscrétions de la Maison Blanche qui nous donne une idée du chaos qui y a régné durant cette première année.
    Et si le Washington Post a voulu affirmer après les élections que « La Démocratie meurt dans les ténèbres » pour affirmer ses positions anti-Trump, le Times a choisi d’être plus neutre tant mieux pour la pluralité des médias.

    La parole à Maggie Haberman, journaliste star du New York Times:

    Tous les jours, si tu regardes Twitter, on est du côté de Clinton ou du côté de Trump … Je pense que c’est la preuve qu’on est bien au milieu (…) il y a plein des lecteurs qui pensent que notre travail est d’être le parti d’opposition, mais c’est pas notre boulot »

    * « The Left’s War Against The New York Times » – New Republic

 

 

5. Massacre en Birmanie

 

 

  • C’est le MUST READ du jour, l’enquête de plusieurs journalistes de Reuters sur le massacre en septembre dernier de dix Rohingyas, cette minorité ethnique et linguistique musulmane, installée dans l’ouest de la Birmanie, principalement bouddhiste, et ses pays limitrophes, la Thaïlande, le Bangladesh et l’Inde.
    Victime des persécutions religieuses des autorités et de la population birmanes, elle a décidé de se défendre en formant des organisations armées réprimées dans le sang, au même titre que les populations civiles qui ont du fuir en masse vers le Bangladesh.Deux journalistes de Reuters, arrêtés pendant leur enquête, devraient être jugés prochainement par les autorités birmanes.

    Attachés les uns aux autres, les dix musulmans Rohingyas prisonniers observent leurs voisins bouddhistes creuser un tombe. Peu après, le matin du 2 septembre, les dix sont morts étendus. Deux d’entre eux ont été massacrés par des villageois bouddhistes. Le reste a été tué par des troupes birmanes, selon les deux fossoyeurs.

    « Une tombe pour dix personnes » a déclaré Soe Chay, 55 ans, un soldat à la retraite appartenant à la communauté bouddhiste rakhine du village de Inn Din, qui affirme avoir aidé à creuser la fosse et été témoin des tueries. Les soldats ont tiré sur chaque homme deux ou trois fois: « Quand il ont été enterrés, certains poussaient encore des cris. D’autres étaient déjà morts »

    Les tueries du village côtier de Inn Din marquent un autre épisode sanglant de la violence ethnique qui ravage le nord de l’Etat de Rhakine, dans l’Est de la Birmanie.
    Près de 690 000 Rohingyas ont fui leurs villages pour se réfugier au Bangladesh depuis août. En octobre, les six mille Rohingyas du village étaient partis.

    Les Rohingyas accusent l’armée [birmane] d’incendies, de viols et de meurtres pour les évincer de cette nation bouddhiste de 53 millions d’habitants.
    Les Nations Unies affirment que l’armée est responsable de génocide; les Etats-Unis ont qualifié ses actions de purification ethnique. La Birmanie affirme quant à elle qu’il s’agit d’une opération de déminage en réponse aux attaques des insurgés Rohingyas.

    * « Massacre in Myanmar » – Reuters

 

 

6. The Standoff

  • Une enquête minutieuse et assez remarquable du Dallas Morning News sur la fusillade du 7 juillet 2016 à Dallas, survenue après une manifestation, qui a tué cinq policiers, blessé six autres et deux civils, avant de se terminer par une confrontation de plusieurs heures et l’utilisation d’un robot tueur pour abattre le meurtrier, Micah Xavier Johnson, 25 ans, ancien soldat de l’armée américaine.

    Larry Gordon pouvait entendre la peur dans sa propre voix, et il s’est demandé si le tireur pouvait l’entendre également.
    Lors d’une confrontation, le ton de la voix joue un rôle essentiel dans les négociations. Il voulait s’assurer que l’homme se savait écouté et compris.

    Mais la confrontation avait duré trop longtemps et la tension, l’odeur de brûlé des coups de feu tirés, était étouffante. Les genoux de Gordon lui faisaient mal à force de rester accroupi, il avait des douleurs dans les épaules et derrière le cou – soit à cause du stress ou du poids de son gilet pare-balles, ou les deux.

    Il était plutôt calme, même un peu ennuyé pendant les négociations où il y a généralement la présence d’une arme à feu sans aucune réelle stratégie. Mais cet homme là, situé à une dizaine de mètres et deux parois de Gordon, avait un fusil semi-automatique et savait très bien comment ça allait se finir. Cette fois-ci, c’est le tireur qui faisait l’intervention, il était venu les chercher.

    Dans le meilleur des scénarios, Gordon préférait que ça se termine bien. Ce soir là, aucune chance. Dehors, des policiers étaient à terre. Gordon ne savait pas combien.

    * « Standoff: How the Dallas SWAT team cornered and killed the July 7 police shooter » – Dallas Morning News

 

 

 

7. On vit une époque formidable

  • Pour la première fois depuis sa création, Twitter a finalement engrangé des profits: 91 millions de dollars sur 732 millions de revenus en 2017.
    « Ca ne devrait devenir le mammouth publicitaire qu’est devenu Facebook, mais au moins la compagnie ne coule plus. Et si elle peut continuer a créer des profits, c’est pas mal – si l’on met de côté les problèmes d’abus et de haine sur la plate forme, les faux comptes qui ont ou non affecté le résultat des élections américaines de 2016 et le Brexit. Donc à peu près rien du tout ». Quartz
  • L’un des podcasts les plus populaires de l’ère Trump, « Pod Save America », créé par d’anciens conseillers d’Obama (Jon Favreau, Tommy Vietor et Jon Lovett via leur compagnie Crooked Media) va être adapté HBO qui co-produira et diffusera plusieurs émissions autour des élections de mi-mandat en novembre 2018. Variety
  • La colère d’un journaliste de MSNBC contre la présidence de Trump: Ca dure 4 minutes mais qui résume bien le genre de parodie de Reality Show que sont la Maison Blanche et Trump, auquel on pouvait s’attendre sans jamais y croire. MSNBC
  • Amazon va commencer à livrer les produits vendus dans ses chaînes de produits frais et biologiques Whole Foods, à commencer par les villes de Austin, Cincinnati, Dallas et Virginia Beach gratuite dans les deux heures pour plus de 35 dollars d’achats et pour 7,99 dollars dans l’heure suivant l’achat. CNBC
  • La marque centenaire de vêtements de randonnée L.L.Bean, connue pour ses fameuses chaussures en cuir et caoutchouc, va cesser de garantir ses produits à vie à cause des abus de certains consommateurs: La garantie ne sera plus que d’un an avec ticket de caisse. Slate

9. La couverture de Jour

  • Sujet très « Not Safe For Work » du New York Times magazine qui s’intéresse cette semaine à ce que « les adolescents apprennent du porno en ligne » et comment il influence – généralement dans le mauvais sens – leurs rapports sexuels et amoureux, et la représentation du plaisir, du pouvoir et de l’intimité.

    Peut-on leur apprendre à le regarder avec davantage de recul?

    * « What teenagers are learning from online porn » –The New York Times magazine

Published in Revue de presse