Après une convention chaotique du parti Républicain la semaine dernière, les Démocrates n’auront pas l’occasion de montrer d’avantage d’unité pour leur convention qui s’ouvre aujourd’hui pour quatre jours à Philadelphie.
La diffusion par Wikileaks, vendredi 22 Juillet, d’une correspondance piratée de 20 000 emails entre les cadres de la Convention Nationale du parti démocrate a prouvé que l’organisation, en charge de la nomination du candidat à la présidence des Etats-Unis, aurait avantagé Hillary Clinton aux dépens de Bernie Sanders – suspicions que ce dernier avait déjà émis lors des Primaires démocrates.
La première victime de ce scandale est la présidente de la Convention, Debbie Wasserman Schultz, ennemie jurée des partisans de Sanders, qui été forcée d’annoncer sa démission hier après midi – elle devrait tout de même prononcer les discours d’ouverture et de cloture de l’évènement et ce qui ne devrait pas apaiser l’atmosphère à l’intérieur et à l’extérieur du Wells Fargo Center.
En effet, des manifestations des partisans de Sanders, prévues de longue date, malgré la ralliement du sénateur vermontois à Clinton, étaient déjà importantes ce dimanche à Philadelphie et devraient se dérouler non-stop jusqu’à Jeudi.
Bernie Sanders s’est félicité du départ de Wasserman mais a critiqué l’attitude du parti qu’il a rejoint l’année dernière, après plusieurs décennies passées sous les couleurs indépendantes. Il se retrouve également dans une situation délicate vis-à-vis de son électorat, dont une partie s’est sentie trahie après s’être rangé derrière Clinton et sachant qu’il va devoir parler devant ceux qui ont tout fait pour empêcher sa nomination.
On ne pouvait pas imaginer une ouverture plus dramatique pour la DNC, Democratic National Convention, dont les dissensions internes et l’absence de neutralité dont elle était censée faire preuve vis-à-vis de ses candidats ont été exposés au grand jour.
Wikileaks avait pourtant annoncé depuis plusieurs semaines la diffusion de ces emails piratés, qui auraient été fourni, selon le camp Clinton et certains experts informatiques, par des hackers russes liées au gouvernement Poutine.
La rumeur a été reprise par le New York Times sans la confirmer, et affirme que le président russe essaierait d’influencer les résultats des élections présidentielles en faveur de Trump – les deux hommes se sont flattés à plusieurs reprises notamment concernant leur idées politiques qui présentent de nombreuses similitudes.
Julian Assange, qui n’a jamais caché son inimité pour Hillary Clinton, a annoncé sur la chaîne de télé anglaise ITV au mois de Juin qu’il avait assez de documents pour pouvoir l’inculper dans le « emailgate », la gestion de sa messagerie privée lorsqu’elle était Secrétaire d’Etat – et pour laquelle elle a été disculpée il y a quelques semaines.
Hillary Clinton, qui n’est pas directement impliquée dans cette première diffusion de emails, n’a pas officiellement réagi.