Epipen:
« Une étude de cas sur les dysfonctionnements du système de santé américain » commentait le New York Times hier sur la polémique entourant le prix exorbitant d’un médicament capable de sauver des vies.
L’Epipen est un vaccin de premier secours administré en cas de réactions allergiques graves, facile à utiliser grâce à une simple auto-injection dans la cuisse et en vente libre dans toutes les pharmacies américaines.
Le vaccin s’est rendu indispensable auprès des familles, des établissement scolaires et des hôpitaux grâce à une campagne de sensibilisation immense à travers tout le pays et un lobbyisme très efficace auprès du Congrès à Washington.
Quand la compagnie pharmaceutique propriétaire, Mylan, enregistrée aux Pays-Bas et basée à Londres a acquis l’anti-allergique et son système d’auto-injection en 2007 – le kit de deux « EpiPen » était alors vendu à moins de $100.
L’épinéphrine, à la base du vaccin, est très peu chère, moins d’un dollar le milligrame, et un stylo EpiPen contient un tiers de cette dose.
Depuis 10 ans, Mylan a progressivement monopolisé les ventes du Vaccin, pour atteindre 85% du marché et en a profité pour augmenter les prix. Le kit est désormais vendu à plus de $600 soit une hausse de près de 400%
Il coûte 75 € en France
La hausse du prix du médicament a provoqué la colère des consommateurs américains car il n’est pas nécessairement remboursé par les assurances maladies, privées ou publiques (Obamacare).
Compte tenu que le produit doit être renouvelé chaque année à cause de sa péremption, ce sont des milliards de dollars de bénéfices en perspective pour la compagnie mais une dépense importante parfois impossible pour les familles dans le besoin.
L’affaire commence à faire des remous à Washington
« C’est un produit utile de grande consommation que les gens ne vont plus pouvoir acheter » s’indigne le sénateur Kobuchar, interrogé par le New York Times cette semaine, dont la fille, atteinte de grave allergie, se déplace toujours avec un kit d’EpiPen.
Une pétition « Stop the Epipen Price Gouging » a été lancée par l’association Petition2Congress pour pousser le Congrès à légiférer sur la fixation des prix de certaines médicaments « indispensables » et a récolté jusqu’ici 82 000 signatures.
Entre temps, la CEO de Maylan, Heather Bresch, a vu son salaire augmenté de 2,5 millions à 18,9 millions de dollars depuis 2007, soit une hausse de 671%.
Pour encore plus de cynisme, voici la dernière campagne télé pour Epipen: