Ouragan Matthew: « Vous allez tous mourir » et la faute à Hillary
L’ouragan Matthew qui s’est renforcé jeudi pour atteindre la catégorie 5, le plus violent à s’abattre sur les côtes de Floride depuis douze ans, était à la une des quotidiens, flashs spéciaux du pays après les 300 morts qu’il a laissé derrière lui en Haïti.
Les autorités de Floride, de Caroline du Nord, du Sud et de Géorgie ont appelé les habitants à évacuer les zones les plus proches du littoral provoquant le départ précipité de près deux millions d’Américains et des encombrements monstres le long des côtes atlantiques.
Pour convaincre les téléspectateurs des risques de catastrophe, certains journalistes n’ont eu aucune limite, à l’instar de Shepard Smith sur Fox News, qui annonce sourire aux lèvres aux habitants de « West Palm Beach, Melbourne, Daytona Beach et Jacksonville (…) Vous et tous les gens que vous connaissez, vous êtes morts, aucune d’échapper à cet ouragan, sauf si vous êtes chanceux … Et vos enfants aussi vont mourir »
Malheureusement pour Shepard Smith, l’ouragan a baissé en intensité ce matin, et les dégâts devraient être moins importants que prévus.
Quant au Drudge Report, le site conservateur, il a contredit les prévisions des météorologues et autorités sur la dangerosité de l’ouragan, en incitant les familles à rester chez elle, puis a accusé le gouvernement de grossir le phénomène pour promouvoir le concept de changement climatique, l’un des points du programme défendu par Hillary Clinton lors de ces élections présidentielles:
Certains conservateurs, comme Rush Limbaugh, ont régulièrement considéré les ouragans comme des arguments politiques qui viennent servir les arguments des démocrates pour lutter contre le réchauffement climatique, ce malgré les études scientifiques et autres catastrophes naturelles qui s’abattent un peu partout dans le monde depuis une dizaine d’années. The National Weather Service, l’équivalent américain de Météo France, serait l’un des agents de cette conspiration.
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Elections présidentielles américaines
Rudolph Giulani, l’un des plus ardents défenseurs de Trump, qui a crié au génie après que le New York Times ait révélé qu’il avait réussi à économiser 50 millions de dollars d’impôts en 1995, a dû rire jaune hier en apprenant que sa fille, Caroline Rose, a décidé de soutenir Hillary via Twitter hier.
Mike Pence a tellement impressionné ses confrères républicains en essayant de calmement défendre l’indéfendable mardi dernier, lors du débat des VP’s qu’il est déjà pressenti comme candidat à la présidence en 2020.
Quant à Ted Cruz, le candidat malheureux des Primaires républicaines, qui avait appelé à grand fracas les électeurs américains à voter « en leur âme et conscience » lors de la Convention républicaine avant de se rétracter il y a quelques semaines, a été aperçu hier par le Dallas Morning News en train de faire du volontariat téléphonique pour appeler les électeurs à voter. Le sénateur n’a pas précisé qui.
La vidéo de Cruz, téléphone à la main qui récite le plus vite possible un texte tout sauf convaincant à des citoyens du Texas a été moquée sur internet hier.
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Implosion à Fox News
Rien ne va plus sur la première chaîne câblée du pays depuis que son père fondateur, Roger Ailes, a été mis à la porte cet été – à la suite de plusieurs plaintes pour harcèlement sexuel – notamment sur l’attitude à avoir vis-à-vis du candidat républicain.
La journaliste star, Megyn Kelly, a affirmé dans son show que les deux candidats s’étaient chacun rangés derrière « leur propre version du programme de protection présidentiel » qui consiste à ne faire des apparitions télévisées qu’en terrain conquis, et pour Trump, il s’agissait de son collègue, Sean Hannity.
Ce dernier l’a alors accusée de soutenir Clinton, provoquant un mini-scandale qui ne fait qu’affaiblir un peu la chaîne aux yeux du public et de ses concurrents.
Ci dessous, Megyn Kelly, pourtant affiliée à droite, qui ne peut se retenir de rire après un discours de Donald Trump en août dernier.
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Guerre entre de Blazio et le New York Post
Deux ans et demi après son investiture à la mairie de New York, le maire Bill de Blasio s’en est pris hier au tabloïd local, le New York Post, en pleine conférence de presse. Il l’a qualifié de « serpillère de droite » qui ne faisait que de la « propagande » et même allé jusqu’à ignorer les questions de l’un de ses journalistes, Yoav Gonen. Ce n’est pas la première fois que de Blasio s’attaque au Post, « une présence » qu’il juge « négative » pour la ville.
De Blasio est l’une des cibles privilégiées du tabloïd qui l’accuse souvent de manque de transparence dans la gestion de son administration.
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Annie Leibovitz
Le New York Times s’intéresse au projet de la célèbre photographe Annie Leibovitz, Women, commencé en 1999 avec sa partenaire depuis décédée, Susan Sontag, qu’elle a récemment repris avec l’aide d’un nouveau mentor, la militante de 82 ans, Gloria Steinem, qui s’intitule désormais, Women: New Portraits, qui s’intéresse davantage « à la personnalité qu’à la beauté » de ses modèles, « La représentation doit rattraper celle des hommes » explique la photographe depuis son studio de Chelsea. Ses photos seront exposées à New York du 18 novembre au 11 décembre à the Bayview Correctional Facility, un ancienne prison pour femmes, avec la participation de UBS.