L’annonce du départ de la présentatrice star de Fox News, Megyn Kelly sur NBC, une antenne plus libérale, est un nouveau coup dur pour le réseau câblé de Rupert Murdoch, qui s’est séparé cet été de son président depuis vingt ans, Roger Ailes.
La nouvelle a été annoncée dans le New York Times hier après midi puis confirmée par l’intéressée dans un communiqué posté sur Facebook, dans lequel elle a remercié Fox News, qui l’avait engagé au tout début de sa carrière télé, en 2004, alors inconnue du grand public, comme l’une des correspondantes de Washington avant de lui offrir son propre show, un an et demi plus tard.
Megan Kelly quittera la chaîne ce weekend après douze ans à l’antenne.
An ending, and a new beginning… pic.twitter.com/clyKaDpQTW
— Megyn Kelly (@megynkelly) January 3, 2017
Megyn Kelly a atteint un statut de star durant les Primaires Républicaines au cours desquelles elle a confronté Donald Trump sur ses insultes proférées contre les femmes, et qui lui a valu en retour les critiques amères et graveleuses du milliardaire.
Une audace qui aurait provoqué des tensions à l’éqoque avec son supérieur, Roger Ailes, le patron de Fox News, et qu’elle a gardé tout au long de la campagne, suscitant les critiques de certains confrères (et rivaux) au sein de la chaîne.
Cet été, elle a accusé publiquement Roger Ailes, déjà impliqué dans une affaire de harcèlement sexuel, un comportement et des propos déplacés à son égard peu après son arrivée sur la chaîne. Des accusations qui ont provoqué le chute de « l’homme le plus puissant de l’information sur la télévision américaine« .
Mme Kelly n’a pas peur de la confrontation, c’est ce qui a fait son succès, notamment dans ses interviews, et si elle est considérée comme une journaliste « rentre dedans », elle fait figure d’exception pour son objectivité – une exception par rapport à ses confrères de Fox News, elle ne s’est jamais exprimé sur ses préférences politiques.
Durant la campagne, elle a été aussi critique à l’encontre de Hillary Clinton et des démocrates qu’elle l’a été avec Donald Trump et les Républicains, ce qui lui a donné une image personnalité intègre – elle semblait aussi abasourdie que le reste du pays le soir du 8 novembre.
21th Century Fox, la compagnie parente de Fox News aurait garanti à Mme Kelly vingt millions de dollars par an pour rester chez eux, une somme que ni NBC, ABC, CNN ou CBS n’étaient capables d’égaler.
Mais Kelly voulait partir de Fox News.
Elle a finalement choisi NBC, dans laquelle elle tiendra une émission quotidienne grand public, une émission d’information le dimanche soir, et participera aux grands évènements de la chaîne.
Une promotion dans la carrière éclair de cette ancienne avocate qui a été accueillie chaleureusement par ses nouveaux confrères.
A l’exception de Chris Wallace, le modérateur du dernier débat présidentiel, considéré un journaliste sérieux, Fox News ne possède désormais que des « commentateurs » conservateurs à la botte du président-élu: Tucker Carlson, Sean Hannity, et une seule star, l’ultraconservateur, ancien ennemi-juré de Jon Stewart, Bill O’Reilly.
Fox News doit trouver un remplaçant au départ de Mme Kelly, dès ce weekend, qui débutera en prime time lundi prochain.
Ils pencheraient vers une nouvelle journaliste qui s’aligne davantage avec la ligne pro-Trump suivie par la plupart des présentateurs et journalistes de la chaîne.