- Des protestations ont eu lieu dans tout le pays dimanche contre la décision de Donald Trump de suspendre l’entrée de tous les réfugiés et des citoyens originaires de Libye, Syrie, Irak, Iran, Somalie, Soudan et Yemen sur le territoire américain pendant trois mois; considérée par ses détracteurs comme étant une #MuslimBan, une « interdiction des Musulmans » et que Rudolph Giuliani a d’ailleurs confirmé.
Une quarantaine de rassemblements ont eu lieu dans les aéroports de New York, Washington, Boston, San Francisco, Dallas, Phoenix, … - Deux jours après sa signature et mise en place immédiate, l’administration Trump est incapable de définir précisément l’étendue de cette loi étant donné le manque de coordination avec les agences gouvernementales et les arrêts pris par trois juges fédéraux différents ce weekend. Les déportations ont été interdites mais pas l’entrée sur le territoire et aucun juge n’a tranché sur la constitutionnalité du décret présidentiel.
- Donald Trump a réaffirmé hier sur la page Facebook que ce décret « [n’avait] rien à voir avec la religion. »
Cela à avoir avec la terreur et la volonté de protéger notre pays. Il y a plus de quarante pays dans le monde entier peuplés majoritairement de musulmans qui ne sont pas affectés par cette loi. Nous continuerons à délivrer des visas à tous ces pays une fois que nous aurons décidé et mis en place des politiques plus sûres d’ici les trois prochains mois. »
- Aucun ressortissant de ces pays n’a été impliqué dans un attentat sur le territoire américain ces quarante dernières années, contrairement à d’autres pays musulmans comme l’Egypte, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Arabie Saoudite, dans lesquels les Etats-Unis et Donald Trump ont des intérêts économiques et financiers.
- Sur les 292 parlementaires républicains, vingt ont dénoncé le décret de président (qui les traités de « faibles »), quinze l’ont supporté et 257 ont préféré garder le silence, contrairement aux 202 parlementaires démocrates qui ont publiquement condamné la démarche de Trump, certains sont allés manifester dans les aéroports.
Trente neuf seulement n’ont pas réagi.
Tous devraient se réunir aujourd’hui devant la Cour Suprême des Etats-Unis, à Washington D.C., en signe de protestation. - De nombreux journaux dont le Los Angeles Times et le New York Times ont lancé des appels à témoins concernant les immigré(e)s touché(e)s par les mesures de Donald Trump afin partager leurs histoires.
Les journaux télés et les réseaux sociaux donnaient hier des recommandations légales et pratiques aux centaines d’immigrés titulaires d’une Green Card qui sont toujours coincés dans les aéroports américains, face aux officiers de l’immigration et du Département de la Sécurité Intérieure, qui se sont engagés à appliquer les mesures de président et respecter les directives du Département de Justice - Les entreprises américaines ont réagi également ce week end à l’offensive de Trump contre les musulmans. Uber est boycottée après l’entrée de son co-fondateur, et actuel P.-D.G, Travis Kalanick dans le comité économique chargé de conseiller la nouvelle administration. Son concurrent Lyft a lui offert un million de dollars à ACLU, American Civil Liberties Union, qui a réussi à obtenir le premier revers de la #MuslimBan samedi soir ordonné par un juge de Brooklyn. L’association aurait récolté dix millions de dollars de donations ce weekend.
Starbucks a annoncé vouloir engager dix mille réfugiés ces cinq prochaines années provenant des soixante quinze pays dans lesquels la compagnie est implantée et en commençant par tous ceux qui ont aidé l’armée américaine sur le terrain, comme les interprètes ou personnels de soutien. - #StopPresidentBannon
Le président a réorganisé le Conseil National de Sécurité, une organisation administrative qui dépend directement de lui et qui le conseille sur des questions stratégiques de sécurité nationale, et dont l’influence est importante dans le domaine des Affaires Etrangères.
Trump a décidé de remplacer le siège permanent de conseiller militaire, appartenant actuellement au Chef d’Etat-Major des armées, le général Joseph Dunford par son plus proche conseiller, l’ancien président de Breitbart News, le « Darth Vador » auto-proclamé de la Maison Blanche, auteur du discours d’investiture, de la plupart de ses décrets, et de la politique hostile envers la Chine et le Mexique, un ancien de la Navy et de Goldman Sachs qui haït la presse: Steve Bannon.
L’influence qu’a pris cette figure du mouvement alt-right, et celle de son ami proche, Stephen Miller, dans la nouvelle administration, aux côtés du président inquiète les Démocrates et certains Républicains (John McCain). Bannon a commencé à collaborer il y a seulement cinq mois avec Donald Trump et ce dernier n’a aucune expérience sur les questions de sécurité. - Le gouverneur démocrate de New York, Andrew Cuomo, a réagi hier soir à la première semaine de Donald Trump:« En tant que New Yorkais je suis musulman. En tant que New Yorkais je suis juif. En tant que New Yorkais je suis noir, gay, handicapé, une femme qui contrôle sa santé et ses choix. Parce en tant que New Yorkais, nous sommes une communauté – La communauté new yorkaise comprend tous ceux là. »
- « Ca a pris trois ans à George W.Bush pour passer en dessous des 50% d’opinions favorables, ça a pris huit jours à Donald Trump ». Le président a commencé la présidence lundi dernier avec 51% de soutien dans les sondages et est tombé à 42% ce weekend.
- Michael Flynn Jr, le fils du conseiller à la Sécurité Nationale de Donald Trump, écarté de l’équipe de transition en décembre dernier après avoir défendu sur Twitter la théorie complotiste à l’origine du « pizzagate » – selon laquelle des suppôts de Hillary Clinton dirigeaient un réseau pédophile au sous-sol d’une pizzeria de Washington – a récidivé ce weekend en qualifiant le décret de Trump de « temporary #MuslimBan ».
Une bourde qui l’a obligé à effacer son compte Twitter.
- Hier soir à Los Angeles ont eu lieu les 23ème SAG Awards, les récompenses par le Screen Actors Guild, le syndicat des acteurs de cinéma et de télévision aux États-Unis, le second Roast de Donald Trump après l’officiel diffusé sur Comedy Central en 2011.
Chacun a eu son mot à dire contre Donald Trump: le casting d’Orange is the New Black, Mahershala Ali de Moonlight, Julia Louis Dreyfus pour Veep, Ashton Kutcher, Brian Cranston, William H Macy, Kerry Washington, Emma Stone, le casting de Stranger Things.
Le discours le plus drôle a été celui de Lily Tomin, introduite par Dolly Parton, qui a parlé de sa carrière, de ses ratés, de sa partenaire et de sa prochaine pancarte à la prochaine marche. Le plus Rock’n’Roll était celui du casting surexcité et révolté de Stranger Things, via les propos de l’acteur David Harbour et les mimiques de Winona Ryder Le plus émouvant était celui de Mahershala Ali, ci-dessous
Wow. Powerful speech from Mahershala Ali at the #SAGAwards pic.twitter.com/5KvqHw5fbG
— Kyle Griffin (@kylegriffin1) January 30, 2017