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Lundi 6 février 2017: Trump discrédite les juges, les médias, les manifestations mais respecte Poutine, « l’assassin »

TRUMPLANDIA

  • L’imbroglio juridique de la « Travel Ban » continue dix jours après sa signature.
    James Robart, un juge fédéral de Seattle, a suspendu vendredi soir la « Travel Ban », en expliquant que le décret « affectait les résidents [de l’Etat de Washington] dans les domaines de l’emploi, l’éducation, les affaires, relations familiales et la liberté de voyager ». 
    Le Département d’Etat et le département de la Sécurité Intérieure se sont pliés à la directive du juge fédéral samedi en laissant rentrer à nouveau les ressortissants des sept pays musulmans incriminés, jusqu’à ce que le Département de Justice fasse appel de la décision de Robart, le soir même, sous prétexte que le président à l’approbation du Congrès pour décider sur la question. Il appartient désormais à la cour d’appel fédérale de San Francisco (9ème circuit) de trancher, ce soir ou demain, sur l’étendue des pouvoirs du président sur les questions d’immigration et quelle que soit la décision, elle devrait être renvoyée vers la Cour Suprême des Etats-Unis. 
  • Samedi matin, Donald Trump a remis en cause la légitimité du « soi disant » juge Robart, via Twitter, et qualifié sa décision de « ridicule », en l’accusant de mettre en danger le pays. Des propos encore très polémiques qui vont pousser les juges à faire bloc contre les attaques de l’exécutif, et pourraient réduire les chances que la « travel ban » soit bloquée.
    Les deux seules personnes à avoir justifié « l’injustifiable » sont le vice président, Mike Pence qui a parlé de « frustration » du président, et son chef de cabinet, Reince Priebus.
    Donald Trump, obsédé par sa propre légitimité et très agressif envers ceux qui la remettent en question, tente aujourd’hui d’outrepasser le pouvoir judiciaire en discréditant l’un de ses juges.
    « Si la stratégie politique de Trump est de s’attaquer au système judiciaire fédéral américain, elle va droit dans le mur, politiquement et constitutionnellement » expliquait Joe Scarborough ce matin dans l’émission « Morning Joe ».
    A savoir maintenant si ces décisions relèvent de Donald Trump ou si elles lui sont soufflées à l’oreille par Steve Bannon, qui s’est vanté de vouloir détruire l’Etat?
  • Une interview entre Donald Trump et Bill O’Reilly diffusée sur Fox, dimanche après midi:
    Bill O’Reilly: « Est-ce que vous respectez Poutine? »
    Donald Trump: « Oui, je le respecte »
    Bill O’Reilly: « Pourquoi? »
    Donald Trump: « Je respecte beaucoup de gens, mais ça ne veut pas dire que je m’entends bien avec eux. Il est le leader de son pays. Je pense que c’est mieux de s’entendre avec la Russie, que pas. Et si la Russie nous aide à combattre ISIS – qui est un enjeu majeur – et le terrorisme islamique partout dans le monde – enjeu majeur – c’est une bonne chose. Est-ce que je m’entendrais avec lui? ». Aucune idée. Il est très possible que non.
    Bill O’Reilly: « C’est un assassin pourtant. Poutine est un assassin. »
    Donald Trump: « Il y a des assassins partout. Vous pensez que notre pays est innocent? »
    Le Kremlin a depuis demandé des excuses publiques de Bill O’Reilly
  • « Une fausse opposition à Donald Trump »
    Les conservateurs, Fox News et la Maison Blanche tentent par tous les moyens de discréditer l’opposition et ses manifestants. Ce matin, l’une des émissions préférées du président, Fox & Friends parlait de « rassemblements dégueulasses et dangereux » en faisant passer de la désobéissance civile pour des émeutes. Le porte parole de Maison Blanche, Sean Spicer, parle de « professionnels de la protestation » qui n’ont rien de « naturels » comme l’étaient les Tea Party sous Obama, et qui seraient « payés » pour protester.
    Ce matin, il affirme sur Twitter que « tous les mauvais sondages [concernant la « Travel Ban »] sont des fake news » et que « les gens voulait des frontières sûres et un extrême filtrage ». Il faisait référence à un sondage de CNN diffusé ce weekend dans lequel 55% des Américains affirment que cette loi vise a ne plus accueillir les Musulmans.
  • SUPERBOWL
    Victoire incroyable des Patriots à la dernière seconde. On y reviendra dans nos « unes du 6 février ».

    Lady Gaga a produit un show « superbowlesque » patriotique avec des drônes lumineux formant un drapeau américain dans le ciel en chantant « This Land is your Land » perché sur une tribune du stade sans allusion politique à part « je t’aime papa ». Nombreux s’attendaient à ce que la « rebelle » prenne parti, elle a pris celui de ne rien dire.
    Les publicités n’étaient pas fantastiques et on retiendra celles avec un message politique: Budweiser, Airbnb, Coca-Cola, Kia (avec Melissa McCarthy, encore une fois très drôle) et enfin celle qui a été refusée par Fox, de la marque 84 Lumber, sur l’immigration.
  • Couverture du jour, c’est celle du Time avec Steve Bannon intitulée « Le Grand Manipulateur » et que certains médias appellent également « Président Steve Bannon ». Aucun conseiller du président en poste depuis dix jours n’a reçu une telle attention, et semble s’en délecter mais Donald Trump s’est défendu ce matin « de prendre ses propres décisions, largement basées sur une accumulation de données ».

    Time magazine – février 2017

Published in Revue de presse