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Les meilleurs moments du festival SXSW
Joe Pompeo de Politico présent à Austin nous rapporte dans la newsletter de ce matin les meilleurs moments du weekend
* Il n’y a jamais eu autant de politiciens à Austin que pour cette édition 2017 de SXSW, avec l’intervention hier de Joe Biden, l’ancien vice-président et de Cory Booker, le sénateur démocrate du New Jersey qui adore l’attention des médias.
* Dean Baquet, le rédacteur en Chef du NYTimes:
Je pense que [Donald Trump] cherche notre faveur, mais quand il n’arrive pas à l’avoir, il s’énerve (…) Je pense que historiquement le New York Times impose un certain agenda. Mais je pense aussi qu’en tant que New Yorkais, [le quotidien] a beaucoup d’importance pour lui.
Notre rôle n’est pas d’être l’opposition de Donald Trump, notre rôle est de le couvrir agressivement.
« Breitbart ne recherche pas la vérité. C’est de la propagande. Mais je les observe quand même quotidiennement.
* Nick Denton, ancien Boss de Gawker, le site de médias/gossip qui a dû fermer l’année dernière pour banqueroute après avoir été condamné à payer des dizaines de millions de dollars à un ancien joueur de catch, Hulk Hogan, dont il avait diffusé la sex tape:
« Tous les médias essayent d’arrêter Trump. Ils obtiennent des fuites d’employés conciliants dans la bureaucratie fédérale, ils agissent comme une force d’opposition contre Trump et je ne pense pas qu’il existe beaucoup de gens entre les deux pour essayer de les rapprocher … Ils pensent défendre la démocratie libérale, mais Trump ne croit pas en la démocratie libérale et ses électeurs non plus, ce qui fait la presse libérale est partie prenante de l’opposition.
On ne peut plus le nier.La réponse à Breitbart ne va pas être: « créons davantage de fake news à gauche ».
Mon intuition, c’est que ça va être une réponse du genre Zen Buddhist, ce qui est quasiment impossible dans l’environnement actuel parce que la tentation est de foutre un coup de poing au nazi, comme on a célébré celui de Richard Spencer – un nationaliste blanc frappé à deux reprises devant les caméras le jour de l’investiture de Trump*David Farenthold du Washington Post [qui a couvert Donald Trump pendant toute la campagne]
Trump n’est pas en guerre contre les médias. C’est une créature des médias. Ce sont les médias qui ont façonné sa vie et il en est plus dépendant que n’importe quelle personne que j’ai pu rencontrer.
Il nous déteste parce qu’il a tellement besoin de nous
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« Drain the Swamp »? … Pas pour les proches de Trump
C’est l’expression, réchauffée, qui a redonné du souffle à la campagne de Trump un mois avant les élections: se débarrasser de la corruption de Washington entretenue par l’influence des lobbies, des politiciens et consultants sur le pouvoir.
Pourtant depuis son élection, une armada de conseillers, avocats et ancien membres de l’équipe de campagne du candidat républicain monnayent leur accès privilégié aux portes de la Maison Blanche.
Corely Lewandowsky, ancien manager de campagne de Trump, et Barry Bennett, ancien conseiller du milliardaire peuvent ainsi vous protéger des attaques / tweets du président et faire avancer les intérêts de votre compagnie auprès de la West Wing en échange bien entendu d’un certain tarif.
Lorsqu’on demande aux deux partenaires s’ils ne sont pas en train de faire ce pourquoi Trump a justement été élu, profiter de leurs anciennes activités à travers leur compagnie, Avenue Strategies, créé à la fin du mois de décembre dernier, Mr Lewandowsky rejette ces accusations « absolument dégoutantes » et affirme au contraire vouloir aider Trump et le pays à se redresser économiquement.* « Want to Keep the President at Bay? Two Consultants Have an Inside Track » – The New York Times
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Les conservateurs se cachent à Hollywood
Depuis l’élection de Trump et comme jamais auparavant, les sympathisants conservateurs sont marginalisés à cause leur appartenance politique.
« Pour la grande majorité des conservateurs qui travaillent dans le divertissement, sur des tournages ou dans des bureaux, chaque jour est devenu un jeu de fuites et de secrets.
Le « placard politique » est devenu une nécessité dans une industrie parmi les plus libérales du pays.Ils ne sont pas nombreux, quelques dizaines de milliers parmi les 250 000 que compte l’industrie, et leurs positions divergent vis-à-vis du nouveau président, certains le soutiennent à 100% et d’autres sont plus modérés comme l’explique le représentant d’une des rares associations conservatrices d’Hollywood, « Friends of Abe » (FOA) et dont l’identité de ses membres est tenue secrète.
Si Hollywood continue à sur-réagir à Trump et à discriminer les carrières professionnelles de certains, FOA va grandir. On a commencé sous George Bush, pas sous Obama. Hollywood était bien plus plaisant avec les conservateurs sous Obama parce que Hollywood était de bonne humeur.
A côte du contingent de techniciens, artisans, musiciens et membres d’équipes de tournage, il existe aussi ceux qui dirigent les compagnies de divertissement, « le corporate Hollywood » qui tend à être bien plus conservateur et républicain (Steve Burke de NBC Universal, Jerry Perenchio ou Jerry Bruckeimer)
Finalement, une Maison Blanche républicaine est plus un fardeau qu’une nouvelle ère d’acceptation pour les républicains d’Hollywood – sauf vous êtes connus comme Clint Eastwood ou Jon Voight
* « In liberal Hollywood, a conservative minority faces backlash in the age of Trump » – The Los Angeles Times
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Le livre du Jour: 250 pages blanches
C’est le numéro un des ventes sur Amazon, le livre s’intitule « Reasons to vote for Democrats A comprehensive guide », écrit par Michael J. Knowles, le rédacteur d’un site d’infos conservateurs, avec en couverture l’emblème démocrate un âne recouvert du drapeau américain.
Donc tout ce qu’il y a de plus sérieux.
Sauf que l’ouvrage de 250 pages, édité par Breitbart, ne contient que des pages blanches.
Des dizaines de milliers de conservateurs non contents d’avoir élu un dictateur mégalo comme président, se sont gargarisés en enrichissant un peu plus le site de propagande du gouvernement – le livre coûte dix dollars.
L’auteur très fier de son coup et des dix mille exemplaires vendus en une semaine, a répondu sérieusement à une interview du magazine masculin Esquire. Il n’a pas vraiment l’intention d’offrir les dividendes de son ouvrage à des oeuvres de charité et compte publier un second ouvrage, sans doute aussi brillant, l’histoire d’Hillary Clinton.
A la fin de l’interview, le journaliste demande à l’auteur si au bout du compte, cette blague ne vient pas discréditer les conservateurs, puisque leur best-seller est un livre qui ne contient aucune information – une métaphore filée de ce que représente l’administration Trump depuis son arrivée au pouvoir.Je pense que le président nous a montré que l’humour et la popularité pouvaient s’entendre avec la politique. Un bonne dose d’humour et de popularité sont des outils très efficaces pour unifier et motiver l’électorat.
Je pense que les Républicains sont capables de prendre du recul et de rire un et peut être faire sourire leurs amis démocrates pour quelques dollars.
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L’article du jour:
Plongée dans l’Amérique de Trump, à Northfolk, en Virginie Occidentale, dans une ancienne région minière rongée par la pauvreté et la maladie, et où la plupart des habitants se soignent grâce à Obamacare (et Medicaid), celui que les Républicains devraient limiter avec l’American Health Care Act.
Quant aux autres problèmes auxquels il doit faire face [au delà de ses problèmes de santé], il a mis tous ses espoirs dans Donald Trump, qui est venu en Virginie Occidentale en disant qu’il remettrait en place l’industrie du charbon et redonnerait leur travail aux mineurs. Quand Trump a parlé de d’abroger Obamacare, Clyde n’a pas vraiment compris ce que cela voulait dire pour Medicaid. Mais s’il retrouvait un job qui offre une assurance maladie, il s’est dit qu’il n’aurait plus besoin de Medicaid, donc il a voté pour Trump, comme 74% du comté de McDowell
*« They are poor, sick and voted for Trump. Waht will happen to them without Obamacare? » – 3 400 mots – The Washington Post
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Couverture du Jour
« Spring Awakening » de Tomer Hanuka pour la couverture du « Style Issue » du New Yorker. Un break bien mérité des couvertures politiques de ces dernières semaines avec beaucoup de couleurs.
« La nature est la plus belle au printemps » affirme le dessinateur, « les humains la suivent, ils veulent s’épanouir, avoir l’air bien. C’est instinctif d’essayer d’arranger son apparence en célébrant le renouveau des saisons »