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Angela Merkel est la leader du monde libre
Hier a eu lieu la première rencontre officielle entre les deux plus grandes puissances occidentales, les Etats-Unis et l’Allemagne, dans une atmosphère assez tendue étant donné les attaques lancées par Trump durant la campagne présidentielle à l’encontre d’Angela Merkel.
Contrairement à ses confrères anglais ou japonais, la chancelière n’a pas hésité à contredire le président sur à peu près tous les sujets, notamment l’immigration et lui a même donné quelques conseils « diplomatiques »:« C’est bien mieux de se parler directement que de parler les uns sur les autres ».
Donald Trump a affirmé que « le seul point commun qui pouvait les réunir, c’était peut-être les écoutes dont les deux ont été victimes » de la part d’Obama, un fait avéré pour la chancelière allemande et des allégations toujours sans preuves concernant le président.
Enfin ce dernier a refusé de lui serrer la main devant les photographes dans le bureau oval.Les journalistes et l’opinion publique américaine étaient encore une fois déconcertés par cet énième manque de professionnalisme de la part de Donald Trump, et beaucoup reconnaissent aujourd’hui, à l’instar de Politico, que la chancelière allemande, « qu’elle le veuille ou non, est la dernière et meilleure chance de l’Occident ».
Immédiatement après l’épisode, le compte Twitter du @PRESIDENTBANNON a publié cette déclaration officielle hilarante:
Donald Trump nous assurait ce matin que tout s’était bien passé
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Le président « Fox News »
Il y a deux semaines, le président américain a créé un scandale en accusant son prédécesseur, Barack Obama, de l’avoir mis sur écoute pendant la campagne présidentielle, sans apporter aucune preuve – pour la moment, « ça arrive bientôt » a-t-il affirmé mercredi – si ce n’est un article de Breitbart paru quelques jours plus tôt qui avançait cette théorie.
La Commission parlementaire en charge du renseignement n’a toujours rien trouvé qui confirme les propos Mr Trump, ni le Département de Justice, qui n’a pas voulu les condamner, malgré l’insistance du FBI.
Lundi dernier, Sean Spicer, le porte-parole de la Maison Blanche a transformé les accusations de « mise sur écoute » du président en « vaste programme de surveillance ».Jeudi, devant les journalistes de la briefing room, Mr Spicer, a défendu à nouveau Donald Trump en citant le rapport d’un commentateur de Fox News qui affirme que les services secrets anglais auraient espionné le candidat républicain pendant la campagne à la demande d’Obama!
Les représentants anglais furieux ont qualifié ces allégations de « ridicules » et reçu l’assurance de la Maison Blanche qu’elles ne seraient pas réitérées, jusqu’à ce que Donald Trump les avance à nouveau hier en conférence de presse.
Encore une fois, le président des Etats-Unis, incapable de justifier les accusations contre Barack Obama, créé diversion en pointant un nouveau coupable et oblige à ceux qui le critiquent à prouver qu’il a tort.
Fox News a démenti les propos de Mr Napolitano, le commentateur à l’origine de ces allégations – qui lui campe sur ses positions – et a affirmé n’avoir aucune preuve de ce qu’il avance.
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De la difficulté de supprimer Obamacare
Une tribune intéressante de Charles Krauthammer, journaliste conservateur très respecté, dans le Washington Post sur la difficulté de supprimer un programme comme celui d’Obamacare:
Une fois que quelque chose vous est donnée – par exemple l’assurance maladie pour vingt millions de personnes – vous pouvez l’enlevez mais à vos risques et périls. C’est pareil pour n’importe quelle aide du gouvernement, mais surtout pour l’assurance maladie.
Il y a bien une raison pour laquelle aucune démocratie occidentale dotée d’un système nationale de santé ne l’a jamais abolit.
Le génie de la gauche a été de continuer à élargir les aides de l’Etat en créant des nouvelles offres qui sont politiquement impossibles à supprimer (…)
Les gens détestaient Obamacare pour son « autoritarisme », son incompétence et son coût. Mais en même temps, ses rédacteurs ont pris grand soin de créer de nouveaux bénéficiaires et de nouvelles attentes. Ce qui rend son retrait très compliqué. (…)
L’idée qu’on puisse éradiquer les racines et les branches d’Obamacare est fantaisiste. Pour tous ses défauts catastrophiques, Obamacare a changé les attentes des gens. Il n’y a rien de gratuit.
La ligne dure du parti républicain doit accepter que les Américains sont habitues à des aides en matière d’assurance santé, tout comme les modérés doivent accepter les histoires de ceux qui vont inévitablement y perdre dans cette réforme, C’est le prix politique à payer pour remplir cette promesse de sept ans d’abolir et de remplacer Obamacare* « The Real World of Obamacare Repeal » – The Washington Post
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Articles du Jour
* « Behind ICE’s Closed Doors, « the Most Un-american thing I’ve seen » – Village Voice
Ce que j’ai vu là-bas est hallucinant.
C’est la chose la plus non-américaine que j’ai vu depuis longtemps.
C’est une chose d’entendre parler de ceux qui n’ont aucune représentation légale, c’en est une autre de voir une pièce remplie de gens terrifiés qui risquent la déportation sans aucune représentation légale.
J’ai vu des grand-mères qui sont ici depuis 45 ans, des grands-mères avec des bracelets électroniques, des parents célibataires avec leurs enfants, qui attendent savoir s’ils vont être déportés* « Fearful Parents sign papers for friends to care fo kids in case they’re deported » – The Los Angeles Times
Donald Trump a promis de déporter en priorité les criminels, « gang members » et meurtriers mais les agents fédéraux de l’Immigration Customs Enforcement, revigorés par le nouveau président, ratissent large lors des raids effectués contre les immigrés en situation irrégulière, et dans certains cas, des parents ont été séparés de leurs enfants, qui eux sont des citoyens américains autorisés à rester sur le territoire.
Nombre d’entre eux ont pris l’initiative de signer une procuration donnant à un proche l’autorité sur leurs enfants s’ils venaient à être déportés.* « How an innocent man wound up Dead in El Salvador’s Justice System » – The Washington Post
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Couverture du Jour
The Economist nous révèle dans le numéro de cette semaine: « l’économie mondiale profite d’un regain de croissance synchronisé … la dernière décennie a été marquée par une série de fausses alertes de reprises.
Cette fois-ci, les choses semblent différentes. »