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Devin Nunes démissionne!
Enfin!
Devin Nunes, Représentant républicain de Californie, vient de démissionner de l’enquête qu’il dirigeait sur l’ingérence russe dans les élections présidentielles, en tant que président de la Commission parlementaire en charge des questions du Renseignement.
Ca faisait deux semaines que ses collègues de la commission lui demandait de se récuser après avoir enchaîné les bourdes et faux pas: Au mois de mars, Nunes a rencontré dans le plus grand secret, à la Maison Blanche, des membres du gouvernement qui lui ont donné des informations sur des écoutes réalisées par les agences de renseignement comportant des noms de citoyens américains, proches de Trump.
Tout ceci, pendant la période de transition sous l’autorité du président Obama.
Ces informations confidentielles et légales, appelées « incidental collection », Devin Nunes les a partagées avec Paul Ryan, le porte parole de la Chambre des Représentants, le président et les médias – mais pas avec ses collègues, parmi lesquels figurent certains démocrates.
Il doit répondre à des plaintes « fausses et politiquement motivées » – selon lui – déposées contre lui qui mettent en cause son éthique professionnelle.
Les démocrates l’accusent d’avoir volontairement essayé d’influencer l’enquête contre la précédente administration pour faire diversion sur les accusations qui pèsent sur la campagne de Trump et la Russie.
L’enquête va pouvoir repartir sans son mouton noir et sera dirigé par Mike Conway, Représentant républicain du Texas, accompagné par deux autres collègues du même bord politique.
Devin Nunes garde sa position de président de la Commission parlementaire.
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Bannon sur la sellette
L’annonce du départ de Steve Bannon du Conseil National de Sécurité dans un memo publié par la Maison Blanche hier et relayé – de manière plutôt positive – par l’ensemble des médias, signale la perte d’influence du « Darth Vader de la politique » au sein gouvernement et un tournant décisif pour l’administration Trump.
C’est aussi une victoire pour le conseiller à la Sécurité Nationale, McMaster, remplaçant de Michael Flynn, qui a réussi à imposer son autorité en prenant le dessus sur le néophyte nationaliste avec lequel il était en concurrence.
Bannon aurait menacé de démissionner pour garder sa place.
Le vice président Mike Pence a assuré que Bannon continuerait à jouer un rôle important dans le gouvernement:
C’est une évolution logique pour assurer l’organisation du Conseil National de Sécurité sert les meilleurs intérêts du président à prendre des décisions difficiles.
Selon Politico, Bannon, qui représente la faction idéologique (« America First ») de l’administration avec Stephen Miller aurait également serait également en pleine « guerre civile » avec l’establishment du parti républicain – qu’il a toujours détesté – et aurait essayé, en vain, de limiter l’influence grandissante de Jared Kushner/Ivanka Trump/Gary Cohn (conseiller économique) à la Maison Blanche.
Les deux premiers mois de présidence de Trump ont été un fiasco complet, il semblerait que ce soit Bannon qui en paye le prix aujourd’hui: Entre le discours glauque d’investiture, les deux travel ban suspendues par des juges fédéraux, l’échec des négociations avec le Freedom Caucus pour le passage de l’american Health Care Act, Bannon n’a pas brillé par ses conseils, et la décision de l’éloigner de sa sphère d’influence pour avoir des résultats positifs dans l’avenir.
* « Trump Loyalist Fight to survive – in his administration » – Politico
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Un gouvernement toujours vide
Deux mois et demi après entrée à la Maison Blanche, l’administration Trump toujours n’a pas nommé 486 et 553 positions clés du gouvernement qui nécessitent une confirmation du Sénat: 22 seulement ont été confirmées, 21 formellement nommées et 24 attendent d’être confirmées. selon le Political Appointee Tracker.
Ces positions à responsabilité concernent les Secrétaires de cabinet, secrétaires adjoints et assistants, directeurs financiers, avocats généraux, directeur d’agences, ambassadeurs.
Les départements d’Etat doit nommer encore 110 positions, celui de la Défense 43, celui de la Justice 21, de l’Energie et du Trésor 20, celui du commerce 18, etc..
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Trump: « Bill O’Reilly est innocent »
Forcément, le président n’allait pas mettre en doute la sincérité de Bill O’Reilly lorsqu’il dément les accusations de harcèlement sexuel dont il est victime:
« Je le connais bien – c’est un homme bon ».
Dans une interview donnée au « failing » New York Times hier, le présentateur vedette de Fox News a « reçu le soutien sans précédent d’un ami de longue date, un sympathisant idéologique et lui aussi un scandal survivor: le président des Etats-Unis. »
Les accusations contre O’Reilly aurait fait resurgir cette division générationnelle entre la vieille garde (Murdoch père et O’Reilly .. et Trump) qui considère ce scandale comme réchauffé et opportun et la relève (les deux fils de Murdoch) qui veulent moderniser l’image d’une chaîne trop blanche, mâle et conservatrice.
Entre temps la liste des annonceurs qui boycottent l’émission s’allongent: 40 compagnies ne veulent être assimilées à « The O’Reilly Factor » – La liste détaillée avec les explications des entreprises réalisée par CNN, mais rien n’indique que la position de O’Reilly soit remise en question.
Margareth Sullivan du Washington Post dénonce, elle, l’hypocrisie de la chaîne câblée:
Quoi qu’il arrive à la carrière de Bill O’Reilly, l’un des aspects de l’histoire officielle à Fox News mérité d’être dénoncée à tout jamais. Appelons la, « la ligne d’urgence contre les agressions ».
C’est l’idée ridicule qu’une femme harcelée sexuellement au sein d’une entreprise connue pour sa misogynie, déciderait d’appeler une ligne d’urgence internet pour déposer une plainte.
- * « Culture of Misogyny makes O’Reilly’s hotline defense nothing of Ridiculous » – Washington Post
- * « Trump, Asked About Accusations Against Bill O’Reilly, Call Him a Good Person » – New York Times
* « The O’Reilly Scandal Has divided The Fox News Bunker » – Vanity Fair
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Une ancienne de Breitbart passe sur … Sputnik
Entre un site alt-right pro-Trump et un réseau de propagande russe, il n’y a qu’un pas que vient de franchir Lee Stranahan, qui a quitté sa position de journaliste d’investigation à Breitbart pour lancer une émission de radio sur Sputnik, financé par le Kremlin.
Je suis sur le payroll russe désormais, car quand tu travailles à Sputnik, tu es payé par les Russes » a-t-il confié à un journaliste de The Atlantic: « C’est ce que c’est. Je n’ai aucun scrupule. Ca n’affecte en rien la position que j’ai depuis des années »
La nouvelle position de Stranahan est le dernier rebondissement du petit monde des médias de droite, dont la notoriété et l’influence n’a cessé de croitre depuis l’avènement de Trump.
Cela reflète également un ré-alignement à droite vers la Russie au moment où l’administration, dirigée par un président exceptionnellement réceptif au Kremlin, s’empêtre de plus en plus des histoires sur l’influence russe.
Sa nouvelle émission en ligne, « Fault Lines » devrait voir s’affronter les libéraux contre les conservateurs.
Le journaliste, qui a démissionné de Breitbart le mois dernier après un différent avec le chef du bureau de Washington, considère les relations entre Trump et les Russes pendant la campagne présidentielle comme de l’intox et promet pourra dire ce qu’il veut.
* « From Breitbart to Sputnik » – The Atlantic
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Des journalistes en herbe font démissionner leur principale
L’équipe de reporters d’un journal lycéen du Kansas, The Booster Redux, ont poussé leur nouvelle principale à la démission après avoir découvert qu’elle avait menti sur ses diplômes et sur son expérience, à la suite de la publication des résultats de leur enquête dans un article, le 31 mars dernier.
C’est en découvrant qu’elle était passée par une université privée non accréditée par le Département de l’Education américain que les six étudiants ont commencé à s’interroger sur le CV de leur principale, ce malgré les très bonnes recommandations dont elle bénéficiait.
Interrogée par ses étudiants, Robertson a « donné des réponses incomplètes et erronées, des mauvaises dates, … ».La direction de l’établissement a ensuite demandé des copies de ses diplômes que l’intéressée a été incapable de fournir.
Mardi, Amy Robertson a démissionné de Pittsburg High School et les journalistes en herbe ont été salués un peu partout à travers le pays.
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Couverture du Jour
Time: « inside the Uranium Underworld: Dark Secrets, Dirty Bombs »