- L’obsession de Trump avec les chaînes d’info câblées
Lors d’un déjeuner à la Maison Blanche le mois dernier, la question de la sécurité des emplois a été abordée et si le porte parole de la Maison Blanche, Sean Spicer allait être viré.
La réponse du président a été rapide et sans équivoque. « Je ne vais pas virer Sean Spicer » a-t-il répondu. « Le gars fait beaucoup d’audience. Tout le monde le regarde. »
Trump a même comparé la conférence quotidienne de Spicer à un soap opéra et noté fièrement qu’il rassemblait autant de téléspectateurs.
Pour Trump – un star de télé réalité qui a réussi à transformer son charisme du petit écran en figure politique victorieuse – la télévision apparait comme la force motrice de sa journée, une arme et un scalpel, un mégaphone et un fil d’information.Le président des Etats-Unis s’inspire des informations des chaînes câblées pour tweeter, pour aborder les questions politiques du jour, pour s’informer et les utilise pour s’adresser directement à son public.
La télévision est aussi devenue le moyen privilégié utilisé par les diplomates, alliés et adversaires et acteurs de la vie politique en général pour attirer l’attention du président sur tel ou tel problème et même obtenir un coup de téléphone avec Commander-in-Chief* » ‘Everyone tunes in’: Inside Trump’s obsession with cable TV » – The Washington Post
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- Nouvel avenir pour Fox News
James et son grand frère, Lachlan, 45 ans, le président de 21st Century Fox, fermement établis comme les successeurs de leur père, se donnent beaucoup de mal [dans l’entreprise].
Leur père reste très impliqué mais ses fils semblent déterminés à débarrasser la compagnie de cette vieille culture interne et espiègle et diriger les opérations vers un futur numérique.
Ils travaillent pour faire de l’empire familial le leur, et pas celui que le père Murdoch a créé pour épouser ses sensibilités. (…)
Au cours de sa carrière, Rupert Murdoch a montré à plusieurs reprises qu’il était prêt à sacrifier la réputation de son entreprise pour davantage de profits – traiter les gens avec peu d’égard, laisser passer des comportements déplacés pourvus que les résultats soient là, récompenser les conflits internes.Quand ses enfants ont repris le flambeau il y a deux ans, ils ont rapidement créé une atmosphère de travail plus chaleureuse, au moins dans certaines sections de l’entreprise et se sont détachés d’une culture à l’encontre du politiquement correct, du moins pour Fox News, qui a permis certains dérapages dont sont aujourd’hui accusés aujourd’hui Mr Ailes et Mr O’Reilly [tous les deux mis à la porte ces derniers pour des accusations de harcèlement sexuel]
Changement de culture profond entre Murdoch Senior qui a construit le succès de la chaîne grâce à Mr Ailes et Mr O’Reilly, présents depuis la création, virés par les successeurs, les enfants Murdoch qui veulent instaurer une nouvelle culture d’entreprise plus transparente, conciliante, et progressive, notamment vis-à-vis des femmes.
* « In House of Murdoch, Sons set about an Elaborate Overhaul » – The New York Times
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Que du cinéma!
Quand il ne fulmine pas sur scène ou sur Twitter, le président a réussi à avoir des relations cordiales avec des reporters depuis qu’il est entré à la Maison Blanche, en montrant davantage de courtoisie qu’il peut en avoir avec sa propre équipe.
Quand le stratège en chef [du président], Steve Bannon n’appelle pas les médias, « le parti d’opposition », il félicite des journalistes pour leurs histoires, et quand Spicer [le porte parole de la Maison Blanche] ne s’énerve pas derrière son podium, il est occupé à maintenir ses relations avec la presse ou en construire de nouvelles. (…)
Si les membres de la West Wing fantasment sur leur pouvoir de destruction des médias traditionnels, ils sont trop divisés et obsédés par leur propre image pour y arriver.
Et quelle que soit la frustration provoquée par cette administration qui entretient des rapports très fragiles avec la vérité et un patron qui enchaîne les caprices, les journalistes se sont régalés des conflits et du chaos.
La Maison Blanche est un nid de vipères remplie d’intrigues et de suspicions, un endroit où les représentants se battent quotidiennement par presse interposée pour dévorer avec enthousiasme le lendemain les comptes rendus.
Le grand secret de 1600 Pennsylvanie Avenue, c’est que la guerre contre les médias n’en n’est pas une, c’est un reality show qui divertit et mobilise ses supporters pendant qu’il courtise ceux qui lui importent le plus: les journalistes* « Trump’s Fake War on the Fake News » – Politico
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Le jeu dangereux de Travis Kalaknick, le CEO du Uber
Pour transformer Uber en leader mondial des transports, Mr Kalanick a ignoré certains règles et normes, et ne les à accepter que quand il était pris sur le fait.
Il a bafoué les régulations concernant les transports et la sécurité, s’est heurté à des concurrents traditionnels et capitalisé sur des failles juridiques et zones grises pour avantager sa compagnie.
Dans ce processus, Mr Kalanick a réussi à créer une nouvelle industrie des transports, avec Uber, qui s’est répandue dans 70 pays, a été évalué à 70 milliards de dollars et continue d’être un business qui se développe. (…)
Repousser toujours les limites n’est pas rare chez les entrepreneurs de la Silicon Valley. Mais Mr Kalanick est allé bien trop loin avec Uber, y compris les mensonges avec Apple, le sabotage de la concurrence et autoriser la compagnie à utiliser un outil secret appelé Greyball pour duper les forces de l’ordre. (…)
Ces derniers mois, la compagnie a été accusée d’entretenir une culture d’entreprise machiste dans laquelle les managers abusent verbalement, physiquement et parfois sexuellement les employés.
Mr Kalanick a conforté cette image lors d’une attaque verbale avec un conducteur de Uber en février dernier, un incident enregistré par le conducteur qui a été mis en ligne.
Le leadership de Mr Kalanick est aujourd’hui très critiqué.Uber enchaîne les mauvaises « PR nightmares » depuis plusieurs mois et son patron charismatique a très mauvaise réputation, ce qui pourrait faire fuir les investisseurs et pousser les consommateurs vers la concurrence.
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L’épidémie d’opiacés de synthèse toutes les couches de la société
Austin Glass tient une enveloppe et y sort un document qu’aucun fils de 26 ans ne voudrait avoir à tenir.
C’est le rapport du médecin légiste qui porte le nom de sa mère, Teri Sue. Après une série d’opérations liées à un cancer, la femme de 56 ans est devenue accro aux opiacés de synthèse et est morte l’année dernière d’une overdose de médicaments prescrits. (…)
Après avoir passé en revue les dossiers du médecin légiste, j’ai trouvé une concentration et une augmentation croissante du nombre de femmes mortes à cause des abus de ces médicaments.
Le centre fédéral de contrôle des maladies rapporte les mêmes constats.
Sur les 78 femmes qui sont mortes d’une overdose d’opiacés l’année dernière [dans le Orange County en Californie], soixante étaient dans leur quarantaine ou plus âgés – 49 accidentelles et 11 considérées comme des suicides.L’épidémie d’opiacés qui ravage le pays n’est pas limitée aux jeunes défavorisés ou en rupture avec la société mais touche toutes les couches générationnelles, sociales et professionnelles.