-
Comment l’Alt-Right essaye d’influencer les élections françaises … sans grand résultat
Sur un forum de messagerie en ligne fréquenté par les extrémistes aux Etats-Unis, un utilisateur anonyme a appelé le mois dernier ses confrères à bombarder les sites de réseaux sociaux en France pour soutenir Marine Le Pen, la candidate française d’extrême droite, en utilisant des memes, des hashtags et autres astuces numériques qui avaient bien marché lors des élections présidentielles américaines l’année dernière. En quelques jours, des centaines d’utilisateurs aux Etats-Unis s’étaient proposé à aider la campagne en ligne.
Mais les tactiques américaines n’ont pas bien marché de l’autre côté de l’AtlantiqueLes raisons: Les hashtags en anglais, des memes qui ne raisonnent pas dans l’imaginaire français et surtout un pays a ses propres problèmes et façons de faire campagne: Les outils de propagande numériques utilisés par l’alt-right n’ont pas réussi à court-circuité le discours politique en France.
Par ailleurs la France ne dispose pas d’un médium aussi influent que l’a été Breitbart News dans la campagne américaine.* « In French Elections, Alt-Right Messages and Memes Don’t Translate » – The New York Times
***
-
Le think tank de la droite américaine en mauvais état
The Heritage Foundation, créé en 1973 par deux Républicains de Capitol Hill pour influencer les décisions du Grand Old Party au Congrès américain – à travers des rapports courts capables d’être lus en une heure par les sénateurs et Représentants – est devenu en plus de quarante ans le think tank le plus influent de Washington.
Pourtant « les liens étroits » qu’entretiennent aujourd’hui ces institutions « avec les campagnes et les partis a changé la relation entre [leurs] idées et objectifs politiques ».
Le départ précipité de l’actuel président de l’Heritage Fondation, Jim DeMint, en place depuis 2013, malgré le pari réussi d’avoir soutenu Donald Trump quand d’autres think tanks avaient choisi Ted Cruz, reflète cette tension et les défis rencontrés par l’institution ces dernières années: Soutien au pouvoir en place ou organisation indépendante chargée de défendre une certaine vision du conservatisme.La recherche d’un nouveau leader donne à Heritage la chance de corriger les déviations qu’elle a prises par rapport à son objectif initial et de réaffirmer son identité comme l’usine à idée dont a besoin le mouvement conservateur.
Et redevenir un contre-pouvoir indépendant capable d’influencer l’actuel administration
* « How to make the Heritage Foundation Great Again » – Politico
***
-
Barack avant Michelle
« Rising Star » est la dernière biographie de David J. Garrow consacrée au président Obama dans il explique les « calculs que [le jeune Barack] a fait durant les décennies qui ont précédé sa victoire présidentielle » et comment est-ce qu’il a « froidement compartimenté son existence » en conséquence, et dû faire des « sacrifices émotionnels à la poursuite d’un but improbable pour le commun, sauf pour lui. Chaque étape – de son engagement dans la vie de la communauté [afro-américaine de Chicago], à l’Ecole de Droit de Harvard, et même le choix de ceux qu’il a aimé – ne visait pas seulement à vivre sa vie mais à accomplir un destin ».
On apprend également que Barack Obama a eu une vie amoureuse à Chicago avant Michelle rencontrée en 1989.
Il a vécu pendant plusieurs années avec Sheila Miyoshi Jager, alors étudiante en anthropologie et blanche comme sa mère Stanley Ann Dunham et dont « les origines hollandaises et japonaises s’inscrivaient dans l’univers multiculturel qu’il essayait de laisser derrière lui ».Elle explique à Garrow que Obama avait déjà « un grand besoin d’être aimé et admiré » et qu’elle a vécu une relation très « isolée » puisqu’il compartimentait sa vie sociale de sa vie familiale.
Ses parents ont refusé la demande en mariage de Barack Obama, faite en 1986, parce qu’elle était trop jeune et parce qu’ils avaient des doutes sur ses ambitions professionnelles.
A partir de 1987, Barack Obama serait devenu bien plus ambitieux – il parlait déjà de devenir président – et s’est progressivement débarrassé d’une conscience « multiculturelle et internationaliste » pour embrasser l’identité afro-américaine dans laquelle une compagne blanche pouvait être un problème: « L’adoption d’une identité noire était directement liée à la décision de poursuivre une carrière politique » explique Mme Jager, aujourd’hui professeure d’Etudes asiatiques à Oberlin College dans l’Ohio.
La conclusion de l’immense ouvrage de 1460 pages sur la détermination de Obama: « une volonté inébranlable » mais « appareil creux à l’intérieur »* « Before Michelle, Barack Obama asked another woman to marry him. Then politics got in the way. » – The Washington Post
***
-
Comment se débarrasser de Trump?
C’est le grand format du New Yorker cette semaine, « Endgames » ou comment couper court à la présidence de Trump.
Tout d’abord, un président qui ne termine pas mandat est rare: il y a les décès (huit présidents sont morts en exercice) et la démission de Richard Nixon; deux procédures de destitution ont été enclenchées mais n’ont jamais abouti.Il existe deux manières de se débarrasser d’un président: soit en invoquant le XXVème Amendement, décidé par le vice-président et l’Administration, selon lequel le chef de l’Etat est « incapable d’exercer ses pouvoirs », considéré davantage comme « une fantaisie libérale » qu’une éventualité même si Trump est un narcissique sadique.
L’autre option plus réaliste est celle de l’Impeachment, un « outil de responsabilité politique plus qu’un processus judiciaire » qui peut être voté par la Chambre des Représentants qui aura déterminé que le président à commis une erreur assez grave pour être destitué – c’est elle qui définit la nature de cette erreur à « un moment donné de l’histoire ».
Pour Bill Clinton, ça été d’avoir menti (perjury) devant un grand jury et seule sa côte de popularité – 70% d’opinions favorables en 1999 – lui ont permis d’être acquitté par un Sénat qui n’a pas atteint une majorité requise de 67 votes sur 100.
Concrètement, il faudrait un changement de majorité au Congrès américain lors des élections de mi-mandat en novembre 2018 pour que les Démocrates président les commissions parlementaires et sénatoriales capables de trouver des éléments à charge contre le président (conflits d’intérêts, impôts, la Russie) et enclenchent une procédure de destitution si tant est qu’il soit toujours aussi impopulaire auprès des Américains – il a 40% d’opinions favorables, le score le plus bas jamais réalisé depuis que l’institut Gallup réalise ces sondages d’opinions.* « How Trump Could Get Fired? » – The New Yorker
***
-
Kentucky, bientôt le premier Etat américain où il est impossible d’avorter
Cette année, le gouverneur Matt Bevin, un Républicain fervent militant pro-life a empêché une clinique du Planning familial de procéder à des avortements, a fait fermer un clinique pratiquant l’IVG dans la ville de Lexington et menacé de fermer la dernière [de l’Etat] à Louisville.
Soutenue par l’American Civil Liberties Union, la clinique a porté plainte contre l’Etat. Le procès aura lieu au mois de septembre.
La démarche très agressive du gouverneur a fragilisé les militants des droits des femmes, l’ont transformé en héros chez les opposants à l’avortement et les a mené tout à cette question: Le Kentucky est-il en passe de devenir le seul Etat sans aucune clinique pratiquant l’avortement?
Les assauts répétés des gouverneurs, Représentants et Sénateurs républicains au niveau des Etats et de Washington contre l’avortement remet aujourd’hui en cause ce droit reconnu dans la Constitution américaine depuis 1973.
Le Kentucky, qui disposait de 17 cliniques pratiquement l’IVG en 1978, fait partie aujourd’hui des sept Etats – avec le Dakota de Nord, le Dakota du Sud, le Missouri, le Mississippi, le Wyoming et la Virginie Occidentale – qui n’en disposent plus que d’une.* « Legal fight could make Kentucky Only State With no abortion Clinics » – The New York Times
***
-
« Operation Identification »
Grand reportage multimédia dans le New York Times sur ces milliers d’anonymes qui sont morts en tentant de traverser la frontière mexicaine vers les Etats-Unis en quête d’une nouvelle vie.
« Ils représentent une fraction des morts recensés le long de la frontière texane. Dans un comté seulement, les restes de cinq cent immigrés ont été retrouvés depuis 2009 »
Ils sont identifiés par des numéros « Case 0435 » est mort à un kilomètre d’une route qu’il devait essayer de retrouver, « Case 0469 » a été retrouvé avec un bracelet vert, « Case 0519 » portait sur lui une bible en espagnol. Tous ces objets sont gardés dans une morgue de Texas State University située près de San Antonio qui finance un projet Operation Identification avec le département d’anthropologie médico-légal qui essaye d’identifier ces individus, morts pour la plupart de déshydratation.
* « A Path to America, Marked by More and More Bodies » – The New York Times
-
Elizabeth Moss est une new yorkaise
Extrait d’une interview donnée au New York magazine: