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Le kiosque du 05.05.17: Trumpcare passe au forcing: Républicains damnés en 2018? ACLU mène la Résistance + Les « sad dads »

Happy Friday. C’est Cinco de Mayo, fête nationale mexicaine, aujourd’hui et il pleut des cordes à New York.
On s’intéresse au vote de l’American Health Care Act, prémices d’un retour en fanfare des Démocrates aux élections 2018 tant la loi est impopulaire, sauf pour le Wall Street Journal.
On s’intéresse également à l’ACLU qui est devenue le chef de la Résistance contre Trump et enfin à cette nouvelle tendance des « sad dads ».

Bon Weekend!

 

 

  • Un vote précipité et de justesse.

    L’American Health Care Act est passée de justesse hier à 217 voix contre 213 (tous les Démocrates et 20 votes républicains ont voté non) à la Chambre des Représentants du Congrès Américain.
    L’AHCA a été remaniée jusqu’à mercredi soir et le vote maintenu au lendemain après midi alors que certains Représentants n’ont même pas eu le temps de lire la proposition, sans attendre les conclusions du CBO (Congress Budget Office) sur son coût ou sur le nombre de personnes qui perdraient leur assurance maladie – le chiffre de 24 millions d’individus avancé lors de la première proposition abandonnée en mars devrait augmenter car la nouvelle loi a convaincu la frange la plus dure de la droite dure (le Freedom Caucus) opposée à toute aide de l’Etat en matière de santé.

    La loi retire aux Etats la responsabilité d’assurer à ses citoyens une couverture santé universelle sous l’autorité du gouvernement fédéral et redonne aux compagnies et aux marchés la liberté d’offrir leurs propres forfaits et de fixer eux mêmes les prix des cotisations – qui va entraîner selon les détracteurs de la loi une augmentation des prix pour les plus vulnérables: les plus âgés et malades ou ceux ayant des antécédents médicaux – interdite avec Obamacare.

    Les républicains pensent au contraire que la compétition va baisser les prix et inciter les jeunes en bonne santé à acheter une assurance.

    Voici les prix des cotisations annuelles que pourraient exiger les compagnies d’assurance pour une personne de 40 ans avec les antécédents médicaux suivants: 

    Center for American Progress

    27% des Américains ont des antécédents médicaux et les dix Etats les plus touchés par cette situation ont voté pour Trump l’année dernière: Parmi eux, la Virginie Occidentale (36% des habitants ont des antécédents médicaux), le Mississipi (34%), le Kentucky (33%), l’Alabama (33%) et le Tennessee (32%).

     

    * « How the GOP got a Health Care bill after Trump and Ryan step back » – The Washington Post

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  • Une « Blue Wave » en 2018?

    Le vote précipité de l’AHCA n’avait pour but que de « remplir la promesse électorale de Donald Trump et lui assurer une première victoire législative » sans aucun égard pour électeurs américains.
    Un pari électoral très risqué puisque Obamacare est populaire, surtout auprès des populations les plus pauvres, celles qui ont justement voté pour Donald Trump en novembre dernier.

    Selon une étude du Pew Research Center, 60% des Américains et 52% des Républicains à faible revenus pensent que l’Etat à la responsabilité d’assurer aujourd’hui ses citoyens.
    Seulement 17% des Américains sont favorables à l’AHCA.

    Les Représentants démocrates narguaient leurs confrères républicains hier après midi dans la Chambre en chantant « Na Na Na Na Hey Hey-ey Goodbye » pour leur signaler qu’ils ne seraient sans doute pas réélus à cause de cette loi lors des prochaines élections de mi-mandat de 2018.

    Nancy Pelosi, porte parole de la minorité démocrate affirmait hier:

    « Vous avez toutes les provisions de cette loi tatouées sur votre front. Vous allez briller dans la nuit avec »

     

    Nate Silver note que 85 Républicains seraient vulnérables lors du prochain scrutin à cause de Trumpcare et que les Démocrates pourraient bien remporter les cinquante sièges nécessaires pour obtenir la majorité à la Chambre des Représentants.

    Hier les Démocrates ont assisté à l’éventuelle destruction de l’une des plus importantes avancées sociales de l’histoire du pays mais comptent bien utiliser ce vote très impopulaire pour entamer la reconquête du Congrès américain.

    Par ailleurs la loi votée hier va être modifiée par le Sénat ces prochaines semaines, le temps pour le CBO de publier son rapport et la population de se mobiliser contre cette loi. Ce qui rend la célébration et le discours de Donald Trump dans le rose Garden de la Maison Blanche entouré de politiciens sexagénaires, blancs et millionnaires avait un goût assez amer.

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  • Auto-célébration à la Maison Blanche

    Carlos Barria / Reuters

    La plupart des médias s’accordaient hier sur l’immense erreur commise par les Républicains qui ont voulu prouver qu’ils formaient une majorité capable de gouverner en votant pour une loi à laquelle peu adhéraient – et que certains n’avaient pas lu.
    Le comité éditorial du New York Times parlait hier de « Trumpcare Disaster »: « Ni Mr Trump, ni Mr Ryan [porte parole de la majorité républicain à la Chambre des Représentants] n’avaient l’air gênés par le flot de critiques entourant leur loi », uniquement « préoccupés à satisfaire le Freedom Caucus, la frange la plus dure de leur parti ».

    Le Wall Street Journal tirait les mêmes conclusions mais dans une sens positif en se félicitant de voir les « Républicains franchir une première étape dans la satisfaction des promesses de campagne » et former une majorité capable de victoires législatives « malgré l’hostilité sans précédent des médias, des groupes d’intérêts et des Démocrates ».
    Le quotidien salue le travail du président « et sa capacité de persuasion ».

    * « Ending Obamacare. Part One » – The Wall Street Journal
    * « The Trumpcare Disater » – the New York Times
    * « Republicans didn’t like their health-care bill but voted for it anyway » – Washington Post

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  • Les « Sad Dads »

    Triple couvertures de Brad Pitt dans le dernier numéro de GQ Style

    L’actualité masculine de la semaine, c’est donc Brad Pitt en trois couvertures du dernier GQ Style, visiblement très amaigrie et très triste dans un photoshoot un peu glauque réalisé par le photographe new yorkais Ryan McGinley.
    Dans sa première interview depuis le départ à grand fracas de Angelina Jolie et ses enfants du domicile familial en septembre dernier, on assiste au mea culpa de Brad Pitt qui avoue avoir tout gâché parce qu’il picolait trop et aujourd’hui sur le chemin de la rédemption.
    D’où cet article très amusant du Daily Beast paru mercredi sur la nouvelle tendance déprimante de Hollywood: les « sad dads »

    Les Sad Dads sont la nouvelle tendance masculine tragique – qui commence à Hollywood et qui sera bientôt disponible dans votre vapostore ou studio de sculpture à côté de chez vous.
    Alors que le « dad bod » – celui qui a de la brioche par manque d’exercice – dit « on y va molo », le « sad dad » se demande même « pourquoi essayer? »
    On peut le voir enchaîné les cigarettes devant la maison de son ex en attendant de récupérer les enfants, embrasser des nouvelles passions et n’apparaître dans aucun film majeur cette année (…) Ils sont beaux, travaillent à moitié et ne vont pas bien.
    Soit ils sont trop fait la fête et ils ont arrêté l’alcool et la drogue au même moment.


    Parmi eux: Tobey MaGuire, Ben Affleck ou Brad Pitt qui nous offert des pépites de glauquerie dans GQ du genre « Qu’est ce qui vous réconforte ces derniers temps? »

    – Je me lève tous les matins et je fais un feu. Quand je vais me coucher, je fais un feu aussi – Ca me rend vivant »
    On vous laisse finir l’interview tout seul.

     


    * « Brad Pitt perfects Hollywood’s hot New Trend: Being a Sad Dad » – The Daily Beast
    * « Brad Pitt talks Divorce, Quitting Drinking, and Becoming a Better Man » – GQ Style

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  • ACLU Leader de la résistance
    Le premier réflexe de Anthony D. Romero, directeur de l’American Civic and Liberties Union, au lendemain de la victoire de Donald Trump était de lui écrire une lettre ouverte, publiée dans le New York Times reprenant les pires promesses de campagne:

[ACLU] a travaillé et a lutté tous les présidents américaines tout parti confondus pour assurer que le pays reste fidèle à sa nature de pays de la liberté (…) Si vous ne changez pas le cours et transformer ces promesses en réalité, il faudra combattre la force de frappe de ACLU à chaque étape.

Ces six derniers mois, ACLU est devenue le leader de la Résistance contre Donald Trump: A travers des actions légales (suspension à deux reprises de la Muslim Ban et de la suppression des subventions contre les villes sanctuaires), des requêtes invoquant le « Freedom Of Information Act » permettant d’obtenir légalement des documents appartenant à la nouvelle administration, et continue de se battre pour la défense des droits des femmes (avortement) ou ceux des transgenres (« bathroom bill »).
Jamais l’influence de cette association n’avait été aussi importante en 97 ans d’existence, à cause de la nouvelle donne politique et grâce au travail de Mr. Romero qui a réussi depuis 16 ans à doubler la taille et le budget de ACLU ces quinze dernières années: Le nombre d’adhérents (1,6 millions) a doublé depuis novembre et reçu près de 83 millions de dollars de donations, un tiers de son budget total annuel).
ACLU avait anticipé une éventuelle victoire de Trump et potassé tous les recours légaux et juridiques possibles contre ses propositions, certaines anti-constitutionnelles dans un memo qui « se lit aujourd’hui comme un manuel des cent premiers jours de Donald Trump ».
Romero considère ACLU comme le garant des libertés aux Etats-Unis et ses succès, un mélange d’anticipation, de rapidité et d’agilité avec un noyau d’avocats spécialisés et un réseau d’organisations et de bureaux actifs et vigilants et enfin des supporters bien plus impliqués qu’auparavant
* « How The ACLU Is Leading the Resistance » – The Fast Company

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  • Follow up

    * Corey Lewandowski, l’ancien manager de campagne de Trump qui a créé une compagnie de conseil installée en face de la Maison Blanche et proposait à ses clients du monde entier des « facetime » avec le président ou le vice-président et des rencontres avec les haut dignitaires de Washington vient de démissionner. – Politico

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  • Les unes des quotidiens:

    Exactement ce que voulait Trump qui a du se réjouir de voir sa sauterie du Rose Garden de la Maison Blanche à la une de tous les journaux américains ce matin.

Published in Obama/Trumpcare Politique Revue de presse santé Washington